Le 4 juin, l’administration Biden a annoncé un décret prévoyant la fermeture de la frontière entre les États-Unis et le Mexique quand la moyenne quotidienne de passages clandestins sur sept jours grimpera à 2500. Cette « répression » contre l’immigration clandestine permettra à au moins 1,75 million de migrants de passer aux États-Unis, même si le décret est appliqué correctement.
Le décret, qui prend effet immédiatement, lèvera également les restrictions aux frontières deux semaines après que le nombre de passages aux frontières aura atteint en moyenne 1 500 pendant sept jours consécutifs, ont indiqué de hauts fonctionnaires de l’administration Biden lors d’une conférence de presse consacrée à l’examen du décret avant qu’il ne soit annoncé.
Les restrictions comprennent plusieurs exceptions, notamment l’autorisation de franchir la frontière pour les migrants qui utilisent l’application mobile CBP One à un point d’entrée, et permettront aux « enfants non accompagnés, victimes d’une forme grave de traite, aux personnes confrontées à une urgence médicale aiguë ou à une menace imminente et extrême pour leur vie et leur sécurité et aux autres non-citoyens qui ont un visa valide ou une autre autorisation légale, d’entrer aux États-Unis ».
Cela signifie que même si l’immigration est limitée, comme le prévoit le décret, le nombre de passages atteindrait 912 500 pour une année civile complète. Il s’agirait d’un record historique par rapport au reste du siècle.
CBS News a rapporté en février que quelque 450 000 migrants avaient pu entrer dans le pays en utilisant l’application CBP One au cours des 13 mois qui ont suivi l’introduction du programme par Joe Biden en janvier 2023.
Quatre cent mille autres migrants sont entrés dans le pays par le biais d’un programme de libération conditionnelle de masse qui permettait aux Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens de prendre l’avion directement pour entrer dans le pays.
Une version antérieure du décret prévoyait d’autoriser plus de 4 000 migrants à entrer dans le pays par jour avant de mettre en place des restrictions, ce qui aurait permis à 1,46 million de personnes d’entrer dans le pays chaque année.
Coup d’éclat de l’année électorale
Les républicains du Congrès ont dénoncé cette décision comme un coup d’éclat de l’année électorale, étant donné que Joe Biden avait déjà annulé les politiques de l’immigration clandestine de l’ère Donald Trump, y compris l’arrêt de la construction d’un mur frontalier et la fin des politiques « Titre 42 » et « Rester au Mexique », censées avoir fait baisser les chiffres.
Depuis janvier 2021, date à laquelle Joe Biden a pris ses fonctions, près de 7 millions de migrants sont entrés illégalement dans le pays, et on estime qu’environ 1,7 million d’entre eux sont soupçonnés d’être entrés clandestinement sans avoir été arrêtés.
Chiffres de l’immigration clandestine
Selon CBP, en avril de cette année, les autorités fédérales ont appréhendé en moyenne 5 990 migrants par jour à la frontière sud.
En janvier de cette année, Joe Biden a déclaré aux journalistes qu’il avait « fait tout ce qu’il était possible de faire » concernant l’immigration clandestine a la frontière avec le Mexique. Il avait alors déclaré qu’il avait « demandé » le pouvoir de contrôler la frontière « dès le jour où je suis entré en fonction ».
« Donnez-moi simplement le pouvoir », avait-il déclaré. « Donnez-moi la patrouille frontalière, donnez-moi les gens, les juges donnez-moi les gens qui peuvent arrêter ça et faire en sorte que ça marche bien ».
Selon le service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP), en avril de cette année, les autorités fédérales ont appréhendé en moyenne 5 990 migrants par jour à la frontière sud, un chiffre qui ne comprend pas les migrants connus sous le nom de « gotaways » (fugueurs), qui n’ont pas été capturés.
La plupart des migrants appréhendés à la frontière américaine font l’objet d’une décision de justice et sont libérés dans le pays.
En 2019, le ministre de la sécurité intérieure de Barack Obama a déclaré que 1 000 passages illégaux par jour seraient considérés comme une crise écrasante.
