Le 22 mars au Mountain Lake Park de Warwick, dans l’État de New York, l’association chinoise de Mount Hope a organisé un débat intitulé Réveillez-vous face à la menace du PCC, auquel ont participé quatre experts et commentateurs de la Chine qui ont longuement parlé du Parti communiste chinois (PCC) et de son influence négative sur les affaires occidentales.
Le groupe d’intervenants était composé de David Zhang, Dr. Sean Lin, Chris Chappell et Kay Rubacek.
David Zhang, modérateur du débat, est l’animateur de l’émission China Insider sur Epoch TV. Il est basé à New York et à Washington et couvre l’actualité chinoise.
Dr. Sean Lin est professeur adjoint au département des sciences biomédicales du Feitian College à Middletown, dans l’État de New York. Il écrit également pour le journal Epoch Times. Il est un survivant du massacre de la place Tiananmen en 1989.
Chris Chappell est l’animateur de plusieurs chaînes YouTube, dont la très populaire China Uncensored, qui compte plus de 1,87 million d’abonnés.
Kay Rubacek, réalisatrice, auteure, animatrice de télévision et conférencière primée, qui, selon son site web, a été « détenue dans une prison chinoise pour avoir défendu les droits de l’homme », a consacré sa vie à la lutte contre le communisme et les régimes socialistes.
Une guerre sans restriction
Dr. Sean Lin affirme que le PCC « mène une guerre sans restriction contre le monde depuis de nombreuses années », notant qu’en 2000, deux colonels chinois de haut rang ont écrit un livre intitulé Unrestricted Warfare (Guerre sans restriction) détaillant les moyens par lesquels le PCC pourrait mener une telle guerre, des idées que le PCC a depuis lors adoptées.
M. Lin affirme que la menace du PCC est « globale » et que le régime utilise « tous les moyens possibles » pour atteindre son objectif de bouleverser l’ordre mondial établi.
« Il ne s’agit pas d’un événement futur… c’est en train de se produire maintenant », a affirmé M. Lin, citant la récente visite du dirigeant chinois Xi Jinping en Russie. « Xi Jinping veut se déguiser en pacificateur, en négociateur dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie », a expliqué M. Lin, ajoutant que l’objectif principal de M. Xi Jinping est de démanteler « l’ordre mondial que les États-Unis ont dirigé après la Seconde Guerre mondiale ».
« C’est son objectif fondamental. C’est pourquoi il a également négocié une réconciliation entre l’Iran et l’Arabie saoudite », a précisé M. Lin.
La stratégie globale du PCC comprend non seulement des opérations militaires traditionnelles ainsi que des armes nucléaires et biologiques, mais utilise également la guerre de l’information, la cyberguerre et mène des « guerres juridiques, des guerres économiques », le tout facilité par un appareil tentaculaire connu sous le nom de « Front uni ».
Le Front uni comprend des réseaux de groupes et d’individus clés qui sont directement influencés ou contrôlés par le PCC. En dehors de la Chine, l’organisation dispose de nombreuses organisations de façade qui tendent à obscurcir ou à minimiser leur association avec le PCC.
En 2020, Newsweek a rapporté que 600 groupes opérant aux États-Unis ont des liens directs avec le Parti communiste chinois et portent des noms « inoffensifs, comme la Chinese Overseas Exchange Association » (Association chinoise d’échange outre-mer).
Anne-Marie Brady, professeur de politique chinoise à l’université de Canterbury, en Nouvelle-Zélande, avait expliqué à Newsweek : « Le Front uni fait partie de la politique étrangère et de l’appareil de renseignement de la Chine et gère les interférences », ajoutant que les opérations dont le Front uni est chargé vont de la recherche « d’amis » à l’espionnage pur et simple.
TikTok, un outil essentiel
Selon M. Lin, l’un des outils utilisés par le PCC pour influencer l’Occident est la populaire plateforme de partage de vidéos TikTok, une application que le Congrès américain envisage actuellement d’interdire purement et simplement.
À ce jour, un certain nombre de pays, dont les États-Unis et le Canada, ont interdit l’utilisation de l’application sur les appareils délivrés par le gouvernement, craignant qu’elle ne soit utilisée à des fins d’espionnage.
M. Lin a expliqué que l’application recueillait de manière « très offensive » des informations sur les citoyens du monde entier et qu’elle était utilisée pour « façonner votre pensée, façonner votre esprit » et même influencer les élections.
Récemment, la plateforme de médias sociaux, propriété du géant technologique chinois ByteDance, a été condamnée à une amende de 16 millions de dollars par un organisme de surveillance britannique pour son utilisation de données relatives aux enfants.
John Edwards, commissaire à l’information du Royaume-Uni, avait relaté dans The Hill : « Il existe des lois qui garantissent que nos enfants soient autant en sécurité dans le monde numérique que dans le monde physique. TikTok n’a pas respecté ces lois ».
La liste des pays qui ont partiellement ou totalement interdit l’application comprend, entre autres, l’Australie, la Belgique, le Danemark, la France où le gouvernement a interdit TikTok sur les téléphones professionnels des 2,5 millions d’agents de la Fonction publique, et l’Inde. Les talibans afghans ont même interdit l’application en 2022, expliquant qu’ils souhaitaient protéger les jeunes contre « les manipulations ».
Influencer les élections occidentales
Le PCC est très attaché à influencer les élections en Occident, en injectant des fonds et en renforçant son emprise, dans le but de soutenir des candidats qu’il estime bénéfiques pour son régime.
À titre d’exemple, M. Lin a expliqué comment un professeur d’université de Wuhan - le point zéro de la récente pandémie - a développé une base de données qui a été utilisée pour aider les démocrates à remporter les élections dans l’État de Virginie. M. Lin a précisé qu’elle a identifié chaque district et tenté de déterminer la meilleure façon d’organiser une élection favorable aux démocrates, et qu’elle a même été utilisée pour cibler les différents groupes ethniques à influencer.
Un autre exemple récent de cette influence concerne le Canada. Un dénonciateur anonyme de l’agence de renseignements canadienne, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), a récemment révélé comment le PCC a influencé les candidats lors des dernières élections canadiennes, afin de s’assurer que l’actuel Premier ministre, Justin Trudeau, soit élu. Le PCC estime que l’opposition officielle au Canada, le Parti conservateur du Canada, est trop belliciste à l’égard de la Chine.
M. Lin a souligné que malgré l’influence tentaculaire du PCC, celui-ci n’est encore qu’un
« tigre de papier ».
« Le Parti communiste chinois n’est pas aussi fort qu’il n’y paraît », a avancé M. Lin, affirmant que l’économie du régime a été profondément compromise par les politiques de Xi Jinping en matière d’économie de marché.
Il a ajouté qu’en plus d’un taux de chômage record, la Chine connaît également une baisse significative des importations et des exportations, ainsi qu’une crise démographique exacerbée par un nombre extrêmement élevé de décès dus à la pandémie.
M. Lin a pris soin d’établir une distinction claire entre le PCC et le peuple chinois. « C’est très important », a rappelé M. Lin, expliquant que c’est le Parti communiste chinois qui est malfaisant, et non le peuple chinois.
Le problème de la dépendance à un régime dictatorial
Chris Chappell a estimé que l’Occident était « complètement dépendant d’un régime autoritaire pour la plupart de ses produits » et que le PCC orchestrait cette situation par un certain nombre de moyens, notamment en dévaluant artificiellement le yuan chinois pour garantir que les coûts de fabrication en Chine restent bas et que les autres pays soient incapables de rivaliser avec lui.
« La Chine et le Parti communiste chinois contrôlent la monnaie chinoise, le yuan. Ils le maintiennent artificiellement bas pour que la fabrication soit moins coûteuse et plus accessible en Chine. C’est ainsi que, pour tous les pays et pas seulement les États-Unis, la fabrication se fait en Chine parce que c’est moins cher », a indiqué M. Chappell.
« L’Amérique ne peut pas rivaliser avec la Chine, car celle-ci a renforcé son économie pour saper et détruire les États-Unis », a-t-il ajouté.
M. Chappell a noté l’émergence récente de la société Temu, qui expédie des produits chinois bon marché directement aux consommateurs occidentaux par l’intermédiaire d’un portail web semblable à celui d’Amazon.
« Si vous avez regardé le Super Bowl (la finale du championnat de football américain), vous avez peut-être remarqué qu’il y avait une publicité pour une société appelée Temu. Personne n’avait entendu parler de Temu jusqu’à ce que, d’une manière ou d’une autre, elle ait suffisamment d’argent pour avoir une publicité au Super Bowl », a affirmé M. Chappell, ajoutant « qu’il s’avère que Temu […] a été créée aux États-Unis, mais par une société chinoise appelée PDD Holdings ».
PDD Holdings exploite également une plateforme similaire en Chine, appelée Pinduoduo. Pinduoduo a récemment été retiré de la boutique d’applications de Google « parce qu’il s’agissait d’un logiciel malveillant », a expliqué M. Chappell.
« Ils rendent également la fabrication moins chère en Chine parce qu’ils utilisent une main-d’œuvre rendue littéralement esclave », a affirmé M. Chappell, ajoutant « qu’ils ont recours à la " rééducation par le travail ". Ils ont également recours à de l’esclavage ethnique pur et simple. C’est assez bon marché, les gens ne sont pas payés. On ne peut pas faire cela aux États-Unis ».
Un autre facteur qui rend la fabrication de produits en Chine moins chère est l’absence de réglementation environnementale du régime. Aux États-Unis, mais aussi dans de nombreux pays occidentaux, les fabricants doivent se conformer à un ensemble complexe de réglementations qui augmentent le coût de fabrication des produits et sont difficiles à respecter.
« La Chine n’a pas ce problème. 60 % des nappes phréatiques sont polluées en Chine… La Chine produit à elle seule plus de CO2 que le reste du monde réuni », a souligné M. Chappell, ajoutant : « Et ils adorent parler du changement climatique et de la collaboration avec l’Occident dans ce domaine, car ils savent que cela signifie que les pays occidentaux, comme l’Amérique, mettront en œuvre des réglementations coûteuses qu’eux-mêmes n’appliqueront pas ».
M. Chappell a souligné l’absurdité des schémas d’expédition entre la Chine et l’Occident, en demandant à la foule : « Savez-vous qu’il est moins cher d’expédier un produit de Shanghai à San Francisco qu’un produit de Los Angeles à San Francisco ? ».
Il a expliqué que cela était dû à un accord qui reconnaît toujours la Chine comme une « nation en développement » bien qu’elle soit la deuxième plus grande économie de la planète.
« Parce que (la Chine est considérée) comme un pays en développement, elle bénéficie de tarifs de transport moins élevés. C’est pourquoi il est moins cher de fabriquer et d’expédier des produits de la Chine vers l’autre bout du monde », a expliqué M. Chappell, ajoutant que ce sont les contribuables américains qui fournissent les subventions à l’expédition.
« Qui paie pour ces subventions ? C’est vous. Les subventions proviennent de l’argent des contribuables. Je parie que vous ne saviez pas que vous étiez si généreux avec le Parti communiste chinois », a ironisé M. Chappell, ajoutant que « c’est la raison pour laquelle les États-Unis ne peuvent pas rivaliser avec la Chine parce que nous pensons que nous jouons sur un pied d’égalité alors qu’ils (le PCC) se considèrent en guerre contre les États-Unis. Ils font la guerre, et nous essayons simplement de faire des affaires ».
Vous ne pouvez pas comprendre le vrai mal
Kay Rubacek a été interrogée sur la véracité de l’explication du ministère chinois des Affaires étrangères quant à la raison pour laquelle un « ballon météo » chinois a traversé le Canada puis la partie continentale des États-Unis au début de l’année.
« Ils mentent tout simplement », a-t-elle répondu. « Ils ont dit qu’il s’agissait d’un ballon météorologique, mais nous l’avons abattu et ce n’était pas un ballon météorologique. Ensuite, ils nous accusent et disent : " Vous avez eu dix de vos ballons au-dessus de la Chine et nous ne nous sommes jamais plaints " ».
Selon elle, le PCC utilisera n’importe quelle tactique, avec ou sans ménagement, pour saper l’Occident. « Mentir, tricher, voler… ce n’est pas un problème », a-t-elle expliqué.
Mme Rubacek affirme avoir personnellement interrogé plus de 100 survivants du communisme, y compris d’anciens responsables du PCC, et qu’au départ « un certain nombre d’entre eux ne voulaient pas me parler ».
« Vous ne comprendrez jamais ce que nous avons vécu. Vous ne pouvez pas concevoir ce qu’est le vrai mal », a confié l’un d’entre eux, un ancien commissaire de police de Pékin,
à Mme Rubacek.
Le fonctionnaire a expliqué que les Occidentaux sont « trop bons » et « trop gentils ».
« Lorsqu’ils disent que nous sommes paresseux - et ils disent cela parce que c’est ce que les médias chinois disent de nous - ils veulent dire en fait que nous sommes trop bons et trop gentils pour comprendre le mal », a expliqué Mme. Rubacek. « Et d’une certaine manière, ils ont raison… ceci est une réalité dont nous devons prendre conscience », a-t-elle ajouté.
Mme Rubacek a expliqué que la Chine, sous le règne du PCC, est un « État criminel ».
« Le PCC est un État criminel. Ainsi, lorsque nous leur donnons nos dollars, nous encourageons leurs crimes avec nos dollars. Vous leur donnez votre argent, vous payez pour qu’ils continuent à mentir », a-t-elle affirmé.
« Les communistes s’attaquent aux cellules familiales. Quand vous voyez ce qui se passe avec la sexualisation des enfants dans les écoles et d’autres choses de ce genre, n’oubliez pas que c’est une stratégie marxiste/léniniste, c’est ce qu’ils font », a expliqué Mme Rubacek, « ils veulent briser la famille. Ils veulent éloigner les parents des enfants pour que l’État puisse contrôler les enfants ».
Elle explique que son travail se concentre sur les effets psychologiques de l’idéologie communiste sur les masses et qu’elle a vu ses dégâts sur des survivants et comment elle a complètement détruit la vie d’autres personnes.
« Aujourd’hui, nous le constatons à grande échelle dans tout le pays et, parfois, nous l’oublions. Nous oublions souvent la véritable cause du chaos qui règne dans la société », a-t-elle constaté.
Comment les Américains peuvent-ils se protéger de la menace du PCC ?
Lorsqu’on lui demande comment les Américains peuvent se protéger de l’influence du PCC, le Dr Lin répond : « Tout d’abord, il faut diffuser des informations correctes ».
« Diffuser la vérité. Faire en sorte que davantage de personnes sachent ce qui est vrai au sujet du PCC. Je pense que c’est très important. Tout le monde, avec son esprit, son stylo, son courrier électronique, peut partager ces informations… nous pouvons diffuser des informations justes », a-t-il expliqué.
M. Lin a ajouté que les Américains pouvaient également faire part de leurs préoccupations aux autorités locales, régionales et fédérales.
« Je vois que le Congrès est proche d’un consensus sur l’interdiction de TikTok. C’est parce que beaucoup de gens se réveillent », a confié M. Lin, « les gens sont très contrariés de voir combien de temps leurs enfants passent sous l’emprise de TikTok et à quel point cela peut influencer la pensée des enfants. Les gens en ont donc assez de ces applications et se rendent compte du mal qu’elles engendrent ».
« Il est très important que nous fassions un effort au niveau local, que nous prenions conscience de la menace que le PCC fait peser sur nous, sur nos vies ».
« Nous pouvons nous exprimer et exhorter le gouvernement à intervenir », a conclu M. Lin.
Rédacteur Albert Thyme
Source : ’Wake Up to the CCP Threat’: Panelists Educate and Inspire Residents of Warwick, New York
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