Photographie des dommages subis par le gazoduc Balticconnector entre Ingå, en Finlande, et Paldiski, en Estonie : octobre 2023. (Image : wikimedia / AnonymousUnknown author / Rajavartiolaitos (Finnish Border Guard) / Domaine public)
Selon la Finlande, la Russie ne serait pas à l’origine de l’endommagement de l’oléoduc Balticconnector, survenu le 8 octobre. Des enquêteurs finlandais ont déterminé que le gazoduc pourrait avoir été endommagé par l’ancre d’un navire chinois.
Une chute soudaine de la pression dans l’oléoduc a incité les opérateurs à cesser leurs activités. Cet incident fait écho au sabotage en septembre dernier des gazoducs Nord Stream qui reliaient l’Allemagne à la Russie à travers la mer Baltique.
L’équipe de recherche a conclu qu’il n’y avait pas eu d’explosion, mais un facteur mécanique externe. Les autorités en Estonie, pays voisin de la Russie situé de l’autre côté de la mer Baltique, face à la Finlande, sont plus réticentes à tirer des conclusions.
Depuis le 8 octobre, les autorités finlandaises et estoniennes enquêtent sur les dommages subis par le gazoduc, qui relie les deux pays nordiques depuis 2020. Un câble de télécommunications sous-marin reliant les deux pays a également été endommagé.
Le câble devrait être remis en service sous peu, mais la réparation du gazoduc pourrait prendre un certain temps. L’opérateur prévoit un délai d’au moins cinq mois.
Très tôt, des spéculations ont circulé selon lesquelles la Russie pourrait être impliquée dans l’incident, en représailles au sabotage du Nord Stream, dont Moscou et l’Occident s’accusent mutuellement d’être responsables. Le Kremlin a immédiatement rejeté cette hypothèse.
Selon un rapport de Der Spiegel, l’OTAN s’est sentie obligée de multiplier les patrouilles en mer Baltique. En outre, des vols de surveillance et de reconnaissance supplémentaires ont été effectués. En cas d’acte de sabotage, l’alliance avait promis une « réponse décisive ». Les services secrets finlandais ont estimé que « l’implication d’un État en tant qu’auteur » était possible.
La seule source de gaz naturel de la Finlande
Le gazoduc Balticconnector est en service depuis 2020. Il relie les réseaux gaziers estonien et finlandais et permet à la Finlande d’accéder à l’installation de stockage souterrain de gaz d’Inčukalns en Lettonie. La liaison de 77 kilomètres entre la Finlande et l’Estonie a coûté 300 millions d’euros. Elle peut être utilisée dans les deux sens. Après la coupure du gaz russe en mai 2022, Balticconnector est devenu la seule source de gaz naturel de la Finlande.
Dommages causés par une ancre chinoise
Selon un rapport du journal allemand Tagesschau, les enquêteurs supposent que les dommages aux installations de l’infrastructure proviendraient d’une activité humaine.
Au fil du temps, des indices ont montré que le gazoduc aurait été endommagé par l’ancre d’un navire chinois qui traversait la zone.
Le Bureau national d’enquête finlandais (NBI) a déclaré qu’il se concentrait sur le porte-conteneurs chinois battant pavillon de Hong Kong, le Newnew Polar Bear, dont les mouvements en mer Baltique le jour de l’accident pourraient être proches de l’heure et du lieu de l’avarie.
L’exploitant du porte-conteneurs, Newnew Shipping, s’est abstenu de tout commentaire public jusqu’à présent.
Les enquêteurs finlandais parlent également d’un « objet lourd » sur le fond marin qui pourrait être lié à l’endommagement du gazoduc Balticconnector.
Selon le NBI, une « force mécanique externe » est supposée être à l’origine des dommages, ajoutant que, dans l’état actuel des connaissances, il n’y a « aucune raison de supposer qu’une explosion a causé les dommages ».
On ne sait pas non plus si les dommages ont pu être causés intentionnellement pour endommager des infrastructures critiques.
