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Monde. Selon une nouvelle étude, les chiens seraient capables de détecter la Covid-19 aussi efficacement que les tests PCR

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Selon une nouvelle étude publiée le 1er juin, les chiens seraient à même de détecter la Covid-19 aussi efficacement que les tests PCR.

Cette étude, ainsi que d’autres études similaires, suggère que nos compagnons canins sont capables de détecter le virus. Cependant, certains facteurs remettent en question ces résultats.

Des résultats en demi-teinte

Selon l’étude de 2021 publiée par Plos One, les chiens utilisés pour le test ont pu localiser avec précision 97 % des cas positifs à partir d’échantillons de sueur, ce qui a amené les chercheurs à conclure que la détection canine peut être « plus sensible que certains tests PCR. »

Les chiens se sont montrés si efficaces que les chercheurs pensent qu’ils pourraient également détecter les infections asymptomatiques « avec une sensibilité proche de 100 % ».

Les chiens ont reniflé des échantillons de sueur humaine prélevés dans des centres communautaires de Paris. Les échantillons ont été prélevés sur une myriade de personnes symptomatiques et asymptomatiques.

A partir de là, cinq chiens ont été entraînés à repérer un échantillon positif de Covid-19. Ils étaient récompensés par des jouets lorsqu’ils réussissaient à détecter un cas. Sur les 335 échantillons, 109 étaient positifs aux tests PCR.

Chaque échantillon a été placé dans une petite boîte derrière un cône. Ces cônes étaient disposés en rangées de 10, permettant aux chiens de détecter les cas positifs. Lorsqu’ils en trouvait un, les chiens s’asseyaient.

Selon l’auteur de l’étude, le Pr Dominique Grandjean, les chiens n’ont mis que 15 secondes pour trouver 20 échantillons de Covid-19. Malgré une évaluation légèrement moins précise des échantillons négatifs, les chiens ont pu trouver 91 % des échantillons « sans Covid », ce qui signifie que certains étaient des « faux positifs ».

Le Pr Grandjean a déclaré que les chiens « n’ont besoin que de quelques molécules » pour trouver et déterminer un cas positif.

Il estime que ses recherches prouvent que les chiens peuvent être utiles pour détecter la Covid-19 dans les aéroports, les maisons de retraite, les écoles, et même lors des manifestations sportives. En fait, les chiens sont déjà utilisés pour détecter des cas positifs dans les aéroports d’Arabie saoudite, de Finlande et des Émirats arabes unis.

Tout comme Cynthia Otto, la directrice du Penn Vet Working Dog Center de l’Université de Pennsylvanie, le Pr Grandjean pense que les chiens pourraient avoir la capacité de détecter les infections plus tôt que les tests PCR, voire même de déterminer un cas positif à partir d’un cas précédemment négatif.

Dans l’étude, les chiens recherchaient le « coronavirus original », mais le Pr Grandjean étudie maintenant dans quelle mesure les chiens peuvent détecter d’autres variants de la Covid-19.

Des tests antérieurs ont également fait appel au flair aigu des chiens pour détecter la Covid-19, ainsi que d’autres maladies. Une étude de 2021 en Floride a révélé que les chiens avaient un taux de précision de 73% à 93%. Dans une étude menée au Royaume-Uni, les chiens ont identifié avec précision 82 à 94 % des cas positifs.

Le Pr Grandjean a également étudié la capacité des chiens à dépister le cancer du côlon et même à détecter la Covid-19 sur les masques.

Des éclaireurs fiables

Cynthia Otto a toutefois indiqué qu’il était difficile de dresser les chiens à détecter la Covid-19 dans le monde réel.

« L’idéal - et je le considérerais comme le Saint Graal - serait que le chien se tienne juste là, qu’une personne passe et qu’il dise : " oui, non, oui, non, oui, non " », a-t-elle déclaré. « Cela pourrait éventuellement se faire, mais s’assurer que cela est fait avec tous les contrôles appropriés et les garanties de qualité et de sécurité - c’est un grand pas. Je n’ai vu personne proposer comment faire cette transition d’une manière scientifique et sûre. »

Cynthia Otto a également déclaré qu’en plus des difficultés liées au dressage, les odeurs extérieures pourraient également interférer avec l’odorat des chiens.

Selon Dominique Grandjean, les chiens ont un organe dans le nez, appelé l’organe de Jacobson, qui les aide à identifier des odeurs que les humains ne peuvent pas percevoir. Si la Covid-19 peut être détectée, d’autres composés présents dans l’air, comme la salive ou la sueur peuvent faire obstacle.

De plus, même si des friandises peuvent être utilisées pour les inciter, tous les chiens n’aiment pas les mêmes récompenses.

« Pour certains chiens, une balle peut être la meilleure chose au monde, alors qu’un autre chien peut penser qu’un jouet à tirer ou un lapin qui couine est la meilleure chose », a déclaré Cynthia Otto.

Cynthia Otto pense aussi que les chiens peuvent ne pas être capables de détecter la Covid-19 lorsqu’ils font face à une personne réelle, par opposition à « un échantillon de sueur ou un vêtement ».

« C’est l’un des grands défis - faire en sorte que le chien apprenne à passer d’un échantillon à un être humain entier, ce qui est une odeur beaucoup plus complexe », a-t-elle expliqué.

Indépendamment des difficultés, Cynthia Otto a tout de même affirmé que les chiens pouvaient être « un outil de présélection utile » pour localiser des cas possibles en vue d’inspections en laboratoire. Elle a toutefois déconseillé quiconque de dresser son propre animal de compagnie à flairer la Covid-19.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

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