Ces derniers mois, la Chine a intensifié sa politique territoriale agressive, en renversant l’autonomie de Hong Kong, en s’engageant dans des conflits frontaliers avec l’Inde et en tirant des missiles en mer de Chine méridionale. Les avions militaires chinois pénètrent de plus en plus dans l’espace aérien de Taïwan. Dans un discours prononcé devant l’Institut australien de politique stratégique, la présidente de Taïwan, TsaiIng-wen, a réitéré que son pays était résolu à protéger la liberté et les valeurs démocratiques.
L’autonomie de Taïwan
Au cours de son discours, TsaiIng-wen a appelé les nations partageant les mêmes idées à travailler ensemble pour assurer la sécurité de Taïwan, qu’elle estime essentielle pour la stabilité de l’Asie de l’Est. Elle a présenté Taïwan comme une alliée fiable des pays démocratiques et a promis de renforcer les liens avec les nations occidentales. Elle a fait une mention spéciale des États-Unis, avec lesquels Taïwan développe des liens militaires et technologiques profonds. Depuis l’élection de TsaiIng-wen à la présidence, Pékin s’est montrée excessivement agressive envers la nation insulaire et a même coupé tout contact officiel avec Taipei.
La Chine considère Taïwan comme une province rebelle qui devrait être placée sous son contrôle, même si cela implique une invasion militaire. Cependant, Taïwan rejette de telles revendications et se considère comme une entité indépendante. « Taïwan est Taïwan, notre existence ne peut tout simplement pas être remise en question. Nous avons notre propre gouvernement, nous avons des élections libres et notre peuple peut choisir ses propres dirigeants... aucun d’entre eux n’a jamais été sous la juridiction de Pékin... L’avenir de Taïwan doit être décidé par le peuple taïwanais. C’est ce sur quoi nous avons insisté », a déclaré TsaiIng-wen, selon un rapport du Hong Kong Free Press.
La Chine considère Taïwan comme une province rebelle qui devrait être placée sous son contrôle, même au prix d’une invasion militaire. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Quant à l’engagement de pourparlers avec la Chine, TsaiIng-wen a fait remarquer que cela ne se ferait qu’à la condition que la Chine accepte de contribuer à une relation bilatérale bénéfique. En juillet, le chef par intérim du consulat de Taïwan à Hong Kong est revenu dans son pays après avoir refusé de signer un document qui validait la revendication territoriale de la Chine sur l’île. La Chine a refusé de renouveler le visa du fonctionnaire tant que le document ne serait pas signé. En représailles, Taïwan a refusé de renouveler les visas des fonctionnaires de Hong Kong.
Dans le nouveau modèle de passeport de Taïwan, qui sera officiellement mis en service l’année prochaine, la mention « Republic of China » qui figurait auparavant en évidence a été supprimée. Cette mention apparaît en petites lettres disposées autour de l’emblème taïwanais. Les mots chinois pour « République de Chine » ont cependant été conservés. En outre, le mot « Taïwan » est désormais affiché en grosses lettres et en gras. Un fonctionnaire a souligné que ces modifications avaient été faites intentionnellement pour minimiser l’importance du mot « Chine » afin d’éviter toute confusion en ces « temps sensibles ».
Dans le nouveau modèle de passeport de Taïwan, le mot « Taïwan » est désormais affiché en grosses lettres, tandis que les mots anglais « Republic of China » ont été rendus moins visibles. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Menaces à l’encontre de l’UE
Une délégation tchèque s’est récemment rendue à Taïwan, ce qui a provoqué une effervescence en Chine. Cette délégation était composée de 90 politiciens, scientifiques, entrepreneurs et journalistes tchèques. Le chef de la délégation, Miloš Vystrčil, a prononcé un discours au parlement taïwanais et a rencontré la présidente TsaiIng-wen. Le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, a qualifié la visite de la délégation de « provocation » et a averti que son pays ferait payer un lourd tribut à Miloš Vystrčil.
L’Allemagne a publiquement réprimandé Pékin et a conseillé au pays de cesser de menacer l’Europe. Lors d’une réunion avec Wang Yi, le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré que les Européens se tenaient côte à côte et que les menaces de la Chine n’avaient pas leur place dans la région. Il a demandé que la Chine retire la loi draconienne de sécurité nationale qu’elle a imposée à Hong Kong et qu’elle permette aux fonctionnaires de l’ONU d’évaluer la situation de la communauté ouïghoure du Xinjiang.
Rédacteur Fetty Adler
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