La Food and Drug Administration (FDA) thaïlandaise a émis un avertissement concernant la formation de grumeaux dans certaines doses du vaccin Sinovac de fabrication chinoise, également appelé CoronaVac. Les doses provenaient d’un lot produit le 19 mai avec une date d’expiration au 9 novembre. Au total, 110 doses présentant des grumeaux de gel se sont avérées inutilisables.
« Surachok Tangwiwat, de la FDA thaïlandaise, a demandé aux professionnels de la santé d’éviter d’administrer ces doses et de signaler immédiatement toute anomalie à l’agence. Le Sinovac doit être secoué avant d’être utilisé. Dans le cas de ces doses, même secouées, les morceaux de gel ne se sont pas dispersés dans le liquide », a rapporté le média local Coconut.
Le problème serait dû à un transport et un stockage inadéquats. La température idéale de stockage du vaccin se situe entre deux et huit degrés Celsius. La campagne de vaccination en Thaïlande, qui a débuté en février 2021, s’est limitée en partie aux travailleurs de la santé, dont beaucoup ont reçu des injections de CoronaVac. Le pays a importé plus de 10 millions de doses du vaccin.
Le CoronaVac est l’un des vaccins dont le taux d’efficacité est l’un des plus faibles au monde. Une étude brésilienne a révélé que le vaccin avait un taux d’efficacité de 50,4 % chez les personnes présentant des cas légers à graves de Covid-19, ce qui est juste au-dessus du seuil de 50 % fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour qu’un vaccin soit considéré comme pouvant être utilisé à grande échelle.
Dans une interview accordée à The Guardian, le Dr Pawin Numthavaj, épidémiologiste clinique à l’hôpital Ramathibodi en Thaïlande, a déclaré que les rapports sur les épidémies de Covid-19 dans les pays qui ont opté pour les vaccins chinois étaient troublants. Il a appelé le gouvernement thaïlandais à se procurer d’autres vaccins.
« Ce vaccin est peut-être efficace, mais pas pour tout le monde… C’est à nous de déterminer pour qui il est efficace et pour qui il ne l’est pas », a-t-il déclaré.
Dans une interview accordée à CNBC en avril, Anutin Charnvirakul, le vice-premier ministre et ministre de la santé publique du pays, a indiqué qu’à l’avenir, le vaccin d’AstraZeneca serait le principal vaccin de la campagne d’inoculation en Thaïlande.
Le 28 juin, l’entreprise AstraZeneca a confirmé dans un communiqué de presse qu’elle atteindrait l’objectif fixé pour juin, à savoir la livraison de six millions de doses de son vaccin Covid-19 au ministère thaïlandais de la Santé publique (MoPH). 4,7 millions de doses ont déjà été livrées, les doses restantes devant être fournies cette semaine. Au total, la société prévoit de livrer 61 millions de doses au pays.
De nombreux citoyens thaïlandais ont développé un sentiment de méfiance à l’égard de la Chine, car le gouvernement Prayut entretient des relations étroites avec la Chine. Les efforts du gouvernement pour promouvoir les vaccins Sinovac fabriqués en Chine ont donc déclenché de vives réactions. En mai, l’actrice thaïlandaise Chompoo Araya a fait face à des critiques en ligne après avoir partagé son expérience positive suite à l’injection d’une dose de Sinovac, que beaucoup ont perçu comme une motivation politique.
« Vous ignorez les troubles politiques dans votre pays, mais vous pouvez volontiers examiner un vaccin imposé par le gouvernement, c’est tellement scénarisé », a écrit un utilisateur sur Twitter, selon le Thai Inquirer. Un autre utilisateur l’a accusée d’être un agent des relations publiques (RP) pour le gouvernement.
Au 3 juillet, 11,1 % de la population thaïlandaise avait reçu au moins une dose de vaccin Covid-19, contre 0,2 % au 1er avril. Au cours de cette période, le nombre de nouveaux cas quotidiens confirmés de Covid-19 par million est passé de 63,71 à 5242,71. Au total, la Thaïlande a signalé plus de 280 000 cas et 2 200 décès depuis le début de la pandémie.
Sinovac dans d’autres pays
La Chine fournit le vaccin CoronaVac de Sinovac et le vaccin BBIBP-CorV de Sinopharm à de nombreux pays. Cependant, plusieurs de ces pays ont commencé à mettre en doute l’efficacité des vaccins fabriqués en Chine.
Selon un rapport publié le 2 juin par le Wall Street Journal, des pays du Moyen-Orient comme Bahreïn et les Émirats arabes unis (EAU) cherchent des solutions de rechange après que des campagnes de vaccination de grande ampleur utilisant des vaccins chinois n’aient pas donné les résultats escomptés.
Waleed Khalifa al Manea, sous-secrétaire à la santé de Bahreïn, a déclaré que les résidents en surpoids ou atteints de maladies chroniques âgés de plus de 50 ans ont été invités à recevoir une injection du vaccin Pfizer-BioNTech six mois après avoir reçu leur dose de Sinopharm. « Plusieurs personnes que je connais découvrent qu’elles n’ont pas développé d’anticorps après les injections du Sinopharm et se précipitent pour obtenir le Pfizer », a indiqué un résident au média.
Kenneth Mak, le directeur des services médicaux de Singapour, a déclaré lors d’une réunion virtuelle le 16 juin que l’épidémie en Indonésie parmi les médecins et les travailleurs de la santé vaccinés était la preuve que CoronaVac présentait un risque important de « percée vaccinale. » En Serbie, une étude menée sur des citoyens de plus de 65 ans qui avaient reçu le vaccin de Sinopharm a révélé que près de 30 % d’entre eux n’avaient pas développé d’anticorps.
Le 1er juin, le comité d’experts de Hong Kong a annoncé qu’il cesserait de comptabiliser les décès post-vaccination, à moins qu’il n’y ait une forte corrélation avec les vaccins Covid-19. La plupart des vaccins administrés à Hong Kong sont de fabrication chinoise. Selon l’Autorité hospitalière de Hong Kong (Hospital Authority), qui gère les services de santé publics, 80 personnes vaccinées sont décédées au 30 mai, et 23 femmes ont signalé des fausses couches.
Rédacteur Fetty Adler
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.