Ces derniers mois, les tensions entre l’Inde et la Chine se sont accrues en raison des affrontements frontaliers entre les deux pays dans la région himalayenne. Depuis que l’Inde est devenue indépendante en 1947, la Chine s'est montrée agressive dans ses tactiques pour s'accaparer des terres en Inde. Voici une brève histoire de quelques conflits frontaliers entre ces deux superpuissances asiatiques.
Les affrontements
Dans les années 1950, la Chine a construit une route de 1200 kms reliant la région du Xinjiang au Tibet, dont une partie traversait une zone revendiquée par l’Inde appelée Aksai Chin. Ce n’est qu’en 1957-1958 que le gouvernement indien a pris connaissance de cette route. Le Premier ministre Jawaharlal Nehru a réaffirmé qu’Aksai Chin faisait partie de l’Inde depuis plusieurs siècles et qu’il n’y aurait pas de débat sur ce sujet. La partie chinoise a rejeté cette position. En 1960, des discussions ont eu lieu pour résoudre le problème, mais les deux nations ne sont pas parvenues à un terrain d’entente. En 1962, une guerre éclate alors que la Chine avance sur le territoire indien et s’empare de quelques terres. Pékin a rapidement annoncé un cessez-le-feu, retirant ses forces de ce qu’elle prétend être la « ligne de contrôle effectif ».
En 1967, les forces militaires des deux camps se sont engagées dans une série d’affrontements dans les régions de Nathu La et Cho La qui bordent l’État indien du Sikkim. Les affrontements ont commencé après que les forces chinoises aient attaqué les postes indiens à Nathu La. Le camp indien aurait remporté une victoire décisive, détruisant plusieurs forts militaires chinois à Nathu La. Tout au long de ce siècle, les choses sont restées calmes la plupart du temps, avec seulement quelques escarmouches ici et là.
Les affrontements ont commencé après que les forces chinoises aient attaqué les postes militaires indiens à Nathu La. (Image : Thebrowniris / wikimedia / CC BY 3.0)
En 2017, une confrontation majeure a eu lieu entre les deux camps à Doklam, près du col de Doka La. La partie chinoise a été prise en train de construire une route sur le territoire contesté. Quelques jours après le début de la construction, le Bhoutan a accusé la Chine de violer les accords frontaliers. La partie indienne a finalement bloqué la construction de la route. Tout au long des mois de juillet et août, la question de Doklam est restée sensible. Cependant, elle a vite été oubliée comme d’autres différends antérieurs.
Mais en juin 2020, les choses ont pris une tournure fâcheuse lorsque les troupes indiennes et chinoises se sont engagées dans une confrontation directe au corps à corps qui aurait fait des dizaines de victimes des deux côtés. Cette fois aussi, les Chinois auraient empiété sur le territoire contesté. La bagarre n’impliquait apparemment pas d’armes à feu, les militaires des deux côtés se battant avec des pierres, des bâtons cloutés, et autres. Près de 20 soldats indiens sont morts. Côté chinois, environ 20 à 40 personnes auraient été tuées. Cependant, Pékin a refusé de révéler le nombre réel de ses victimes.
L’affrontement actuel
Lors de l’affrontement le plus récent, au cours de la dernière semaine d’août, l’armée indienne a déjoué une tentative de l’APL (Armée populaire de libération) visant à changer le statu quo à la frontière. Dans une contre-opération lancée par les forces indiennes, les Forces spéciales des frontières (SFF) ont occupé avec succès deux sommets montagneux stratégiques, Pangong Tso et Rezeng La, que la Chine revendiquait comme siens avec insistance.
La Special Frontier Force ou SFF (en français, les Forces spéciales des frontières) de l’Inde a occupé avec succès deux sommets montagneux stratégiques que la Chine revendiquait comme siens avec insistance. (Image : Capture d’écran / YouTube)
La SFF est une unité paramilitaire composée principalement de réfugiés tibétains qui ont échappé à la persécution du Parti communiste chinois et qui se sont installés en Inde. Lors de l’affrontement à Pangong Tso, un membre de la SFF a été tué et un autre blessé. Créée en 1962, La SFF fait appel à des experts de l’armée indienne et de la CIA.
Le personnel de la SFF a été spécialement formé pour les opérations secrètes et d’infiltration, y compris des activités comme le sabotage, le camouflage, les opérations de contre-insurrection, les sauts en parachute, etc. Le personnel de la SFF est principalement composé de personnes originaires des régions montagneuses. Ces combattants qui excellent en zones montagneuses, ont été déployés dans des endroits comme le Jammu-et-Cachemire.
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