Le Dr James Patrick Lewis, ancien professeur de l’Université de Virginie-Occidentale, a plaidé coupable de fraude dans une affaire où il était impliqué dans un projet financé par le Parti communiste chinois.
Tout en continuant de travailler à l’Université, il a apparemment travaillé dans le cadre du programme chinois Mille Talents et l’a caché au reste du monde.
L’accusation de fraude
Le procureur général adjoint pour la sécurité nationale, John C. Demers, a déclaré dans un communiqué : « M. Lewis a escroqué une université publique qui lui a accordé un congé lui permettant ainsi de remplir ses obligations auprès d’une institution concurrente chinoise, ce qu’il a dissimulé à l’université... Je me réjouis que la communauté universitaire se concentre de plus en plus à détecter les conflits d’intérêts et les conflits d’engagement. Ce n’est qu’avec plus de transparence que nous parviendrons à endiguer la vague de liens cachés avec des institutions et des programmes chinois, liens que le gouvernement chinois entretient, pour aboutir au vol de propriété intellectuelle des Etats-Unis ».
Le programme chinois des « Mille Talents » vise à recruter des experts de haut niveau dans le monde entier pour travailler sur des projets soutenus par le gouvernement chinois, en particulier dans le domaine de la technologie.
Pékin entend utiliser ce programme pour devenir une puissance dans le domaine de la technologie et surpasser les Etats-Unis. Des responsables américains ont tiré la sonnette d’alarme concernant ce programme, le dénonçant comme facilitant le transfert illicite et illégal de la propriété intellectuelle et de la technologie américaines vers la Chine.
M. Lewis s’est rendu en Chine sous prétexte de s’occuper de son nouveau né. (Image : Chung ChengYen / flickr / CC BY-ND 2.0)
En fait, sa véritable intention était d’aller en Chine. Alors que M. Lewis travaillait en Chine, il percevait en même temps l’intégralité de son salaire de l’Université, qui s’élevait à 20 189 dollars. En août, il a démissionné de l’Université de Virginie-Occidentale. Cet homme, âgée de 54 ans, devra payer aux alentours de 20 200 dollars à l’Université, à titre de dédommagement. En ce qui concerne ses délits, M. Lewis encourt une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans ainsi qu’une série d’amendes d’un montant de 250 000 dollars américains.
Toutefois, si le tribunal accepte les clauses convenues par la défense et les procureurs, M. Lewis peut s’en tirer avec une simple mise à l’épreuve ou bien une peine de prison de 6 mois.
Réduire le programme
Wei Yingjie, spécialiste de la prévention cardio-vasculaire à l’Académie chinoise des sciences médicales, estime que la campagne de recrutement agressive de la Chine pour le programme « Mille talents » génère des soupçons à l’encontre des étudiants chinois à l’étranger. Ancien professeur de Harvard, recruté par le programme il y a plus de dix ans, Yingjie souligne que Pékin devrait cesser de faire la promotion massive du programme.
« Si les États-Unis faisaient cela en Chine, ce serait suspect : qui pourrait y croire ? Ces dernières années, je pense que nous n’avons pas mesuré l’ampleur de la propagande du programme des Mille Talents, il a fait l’objet d’une énorme surenchère », a-t-il déclaré au South China Morning Post.
La Chine a limité la promotion excessive du programme « Mille Talents ». (Image : pixabay / CC0 1.0)
Pékin a apparemment pris note du problème et a demandé à ses fonctionnaires de cesser de mentionner le programme de recrutement. Au parc d’innovation technologique de Shenzhen, les guides touristiques avaient pour habitude de présenter le programme « Mille talents » aux visiteurs.
Mais à présent, ils ont cessé de mentionner le projet sous son vrai nom. Jusqu’à ce jour, le programme « Mille Talents » aurait attiré aux environs de 6 000 scientifiques.
Rédacteur Camille A.
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