Lors d’une réunion au Parlement britannique, la baronne Finlay de Llandaff, membre de la Chambre des Lords, a parlé des nombreux rapports faisant état de prélèvements forcés d’organes en Chine. (Image : Chris McAndrew / CC BY 3.0)
Le meurtre de prisonniers d’opinion pour leurs organes en Chine a fait l’objet d’un débat à la Chambre des Lords, au Royaume-Uni, cela a aidé à mieux faire connaître une atrocité perpétrée depuis plus de dix ans.
Le 24 octobre, au cours d'un débat sur les manifestations en cours à Hong Kong, la baronne Finlay de Llandaff a parlé à la Chambre des Lords de rapports concernant les prélèvements d'organes en Chine.
Lors de son discours, la baronne Finlay a déclaré qu’elle avait récemment rencontré Sir Geoffrey Nice QC, ancien procureur chargé des crimes de guerre internationaux, et président du Tribunal indépendant chinois.
Le jugement d’un tribunal indépendant
Le jugement du tribunal indépendant « rend la lecture poignante », a déclaré la baronne Finlay, qui est également médecin et professeur de médecine palliative.
Ce jugement, rendu en juin de cette année, est fondé sur des preuves et fait suite au jugement intérimaire précédent qui (stipulait) : « Les membres du tribunal sont certains - à l’unanimité et hors de tout doute raisonnable - qu’en Chine, le prélèvement forcé d’organes sur des prisonniers d’opinion a été pratiqué pendant une longue période, touchant un nombre très important de victimes ».
Au terme d’une enquête d'un an, le jugement du tribunal a attiré l’attention des médias du monde entier sur une atrocité qui a été révélée pour la première fois en 2006, à la suite d’allégations selon lesquelles des pratiquants de Falun Gong emprisonnés avaient été tués pour leurs organes, dans le nord-est de la Chine.
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU interpellé
Un avocat de haut rang, qui a participé au débat au tribunal, a récemment déclaré au Conseil des droits de l’homme de l’ONU que celui-ci et les États membres de l’ONU ont l'obligation légale de s’attaquer au problème des meurtres et prélèvements d’organes de personnes innocentes en Chine.
L'avocat Hamid Sabi s’adresse au Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur la question du prélèvement d’organes en Chine.
Plus tôt dans son discours, la baronne Finlay de Llandaff a fourni des détails à la Chambre des Lords sur les principales victimes du prélèvement d'organes en Chine - des pratiquants de la méthode de méditation paisible Falun Gong.
« Au début des années 1990, le Falun Gong, avec ses origines bouddhistes et ses principes fondamentaux de vérité, de compassion et de tolérance, a été soutenu par la République populaire de Chine », a déclaré la baronne.
« Au fur et à mesure que la méthode est devenue populaire, elle a été proscrite par l’État chinois athée et les pratiquants auraient été systématiquement persécutés, emprisonnés sans raison valable et torturés dans des camps de travail, avec un nombre indéterminé de personnes tuées. Ce sont des prisonniers d’opinion, tout comme les Ouïghours, les Chrétiens des " Eglises de maison " et les Tibétains », a-t-elle précisé.
« Ceux d’entre nous qui vivent dans des sociétés riches et dynamiques ne peuvent pas comprendre l’ampleur de la menace que représente, pour l'État communiste, les gens à la philosophie non-violente et pacifique. Cependant, il existe aujourd'hui de nombreuses preuves que des prisonniers d'opinion du Falun Gong ont été tués en Chine pour leurs organes, à des fins commerciales ».
Le tribunal indépendant et ses conclusions ci-dessous
La baronne a ensuite posé une question que beaucoup se sont déjà posée.
« Est-il possible que certains médecins puissent perpétrer de tels crimes contre l’humanité, allant même jusqu’à prélever des organes avant que la personne ne soit cliniquement morte ? C'est honteux », a-t-elle déclaré.
« Les conclusions du tribunal ne peuvent pas être enfouies avec les corps des victimes, le gouvernement appuiera-t-il donc le projet de loi du noble Lord Hunt of Kings Heath, visant à supprimer toute demande de résidents au Royaume-Uni choisissant de participer à ce tourisme de transplantation » ? a-t-elle demandé, faisant référence à un projet de loi visant à modifier la Human Tissue Act 2004, une législation sur le consentement pour des transplantations hors du Royaume-Uni, et pour l’exposition de cadavres (Body worlds).
Ce projet de loi a été présenté et lu pour la première fois à la Chambre des Lords la veille du discours de la baronne Finlay.
Certains pays ont déjà interdit le tourisme de transplantation en Chine
Taiwan, Israël, l’Italie et l’Espagne ont déjà interdit le tourisme de transplantation d’organes en Chine.
En 2016, la Chambre des représentants des Etats-Unis a adopté à l’unanimité une résolution exhortant le régime chinois à cesser de prélever les organes des prisonniers d’opinion, et à mettre fin à la persécution du Falun Gong. Le Parlement européen a adopté une résolution similaire en 2013.
Le discours de la baronne Finlay de Llandaff à la Chambre des Lords.
Rédacteur Charlotte Clémence
Liens vers les vidéos : https://youtu.be/oP7KJ5tey4o?t=9
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