Dans une lettre adressée aux instances dirigeantes des universités américaines, Keith Krach, le sous-secrétaire d’Etat américain pour la croissance économique, l’énergie et l’environnement, a mis en garde des universités contre les investissements dans les actions chinoises. K. Krach a souligné que de nombreuses actions chinoises cotées aux États-Unis pourraient bientôt être retirées des bourses.
Dans la lettre, K.Krach indique que les gens du monde entier se réveillent face aux desseins malveillants du Parti communiste chinois (PCC). Pour endiguer l’influence du Parti communiste sur les campus américains, le Département d’État a récemment désigné l’Institut Confucius comme « mission étrangère sous le contrôle d’un gouvernement étranger ». Le gouvernement américain a ajouté à sa liste de contrôle à l'exportation de nombreuses entités gouvernementales chinoises, des entreprises soutenues par l’État et des sociétés privées, en raison de leur implication dans les violations des droits de l’homme. À ce titre, K. Krach a fait valoir que les conseils d’administration des universités américaines ont l’obligation morale de veiller à investir uniquement dans des entreprises éthiquement propres et non impliquées dans les violations des droits de l’homme.
Le risque boursier
Le President’s Working Group (PWG) a émis une série de recommandations après avoir examiné attentivement les risques posés par les entreprises chinoises cotées en bourse aux États-Unis. Le secrétaire au Trésor, M. Mnuchin, a indiqué que les États-Unis pourraient bientôt mettre en œuvre ces recommandations. Cela pourrait potentiellement aboutir à ce que de nombreuses entreprises chinoises soient retirées des bourses américaines d’ici la fin de l’année prochaine. Ainsi, « les conseils d’administration des fondations universitaires américaines seraient prudents de se désengager des actions des entreprises chinoises, dans l’éventualité probable où le renforcement des normes de cotation conduirait à un retrait massif des entreprises chinoises des bourses américaines d’ici la fin de l’année prochaine. La détention de ces actions comporte également les risques élevés liés au fait que les sociétés chinoises doivent rétablir leurs résultats financiers », indique la lettre.
À partir de 2022, les sociétés étrangères devront se conformer aux normes d’audit américaines. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
La Maison Blanche et le Congrès militent pour une surveillance accrue des sociétés chinoises cotées en bourse aux Etats-Unis, suite au scandale de la chaîne de cafés chinoise Luckin Coffee. Après que la fraude comptable de la société ait été révélée en janvier de cette année, les actions de Luckin Coffee se sont effondrées et la société a finalement été retirée de la cote du NASDAQ. À l’heure actuelle, les instances de réglementation du pays ne sont pas en mesure d’inspecter les documents d’audit des sociétés chinoises cotées aux États-Unis. Une fois que les recommandations du PWG seront mises en œuvre, toutes les entreprises étrangères seront obligées de se conformer aux normes d’audit américaines à partir du 1er janvier 2022. Celles qui ne s’y conformeront pas seront radiées de la liste. Ainsi, les entreprises chinoises devront assainir leurs pratiques et fournir des rapports comptables et d’audit appropriés aux autorités de régulation américaines, sous peine de perdre leur accès au plus grand marché des capitaux du monde.
La levée de fonds de capital-risque en baisse
L’examen croissant de l’administration Trump sur les fonds de pension et de dotations des collèges ayant investi dans des entreprises chinoises commence à affecter également les fonds de capital-risque. Alors que l’année dernière, 21 fonds en dollars américains en relation avec la Chine avaient levé des capitaux aux États-Unis, ce nombre est tombé à seulement six cette année. Et un seul d’entre eux a terminé la clôture préliminaire, contre dix l'année dernière.
Les fonds de capital-risque qui pariaient sur l’investissement dans des entreprises chinoises en vue d’obtenir de bons rendements, seront touchés. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
Des fonds de pension et de dotations des universités sont utilisés depuis longtemps par les fonds en dollars américains pour être investis dans des entreprises chinoises. C’est ce processus qui a permis de créer de grandes entreprises technologiques privées chinoises comme Ant Group ou SenseTime Group dont la valorisation atteint respectivement 210 milliards de dollars et 8,5 milliards de dollars. Bon nombre des plus grands fonds de capital-investissement ont axé leur croissance future sur l’investissement dans des entreprises chinoises en s’assurant des capitaux provenant de fonds de pensions et de dotations.
Rédacteur Fetty Adler
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