Bien qu’il ait subi les retombées du retrait des forces américaines d’Afghanistan l’année dernière, Joe Biden a approuvé le déploiement des forces américaines en Europe de l’Est. (Image : wikimedia / Domaine publique)
Le jeudi 3 février, le président Joe Biden a annoncé le déploiement de troupes américaines supplémentaires en Europe de l’Est, pour défendre les pays de l’OTAN contre toute agression russe en Ukraine.
Les prémices d’une guerre froide semblent émerger alors que les deux superpuissances mondiales se sont engagées dans une guerre des mots, entraînant également leurs alliés respectifs dans la mêlée.
Mobilisation américaine
Bien qu’il ait subi les retombées du retrait des forces américaines d’Afghanistan l’année dernière, Joe Biden a approuvé le déploiement de forces américaines en Europe de l’Est.
L’annonce a eu lieu un jour après que le président russe Vladimir Poutine ait accusé l’Occident d’entraîner son pays dans une guerre, et avertit les nations ex-soviétiques comme l’Ukraine de ne pas être incluses dans l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
« Je vais envoyer des troupes américaines en Europe de l’Est et dans les pays de l’OTAN prochainement. Pas beaucoup, » a déclaré le président américain à des journalistes à sa descente d’avion, en rentrant d’un déplacement en Pennsylvanie.
Bien qu’ayant déjà déployé des dizaines de milliers de soldats en Europe de l’Ouest, et envisagé des sanctions contre la Russie, le Pentagone est toujours décidé à envoyer une petite quantité de renforts sur le continent.
Selon le secrétaire de presse du Pentagone, John Kirby, 2 000 soldats américains seront envoyés en Pologne et en Allemagne (majoritairement en Pologne), tandis que 1 000 soldats actuellement stationnés en Allemagne seront redéployés en Roumanie. John Kirby a déclaré que l’ordre avait été pris « en réponse au " climat de sécurité actuel " ».
L’ancien commandant américain Ben Hodges a précisé que les soldats américains seront équipés de véhicules et d’armes fournis par des entrepôts en Europe, sans avoir à attendre que le matériel arrive des États-Unis.
En plus des troupes déplacées en Europe, 8 500 soldats supplémentaires aux États-Unis sont placés en « état d’alerte renforcée » en cas de besoin.
« Il est important d’envoyer un signal fort à Vladimir Poutine et, franchement, au monde entier, que l’OTAN compte pour les États-Unis et pour nos alliés », a déclaré John Kirby aux journalistes.
Le déploiement des troupes américaines ne serait pas destiné à un combat direct en Ukraine, mais à rassurer les alliés d’Europe de l’Est.
Les membres du personnel de l’ambassade des États-Unis en Ukraine, ainsi que leurs familles, ont également reçu l’ordre d’évacuer le pays. L’ambassade a également exhorté les citoyens américains en Ukraine à retourner chez eux dès que possible.
L’Espagne et la France ont toutes deux promis leur soutien à l’Ukraine, tandis que la Turquie propose de servir de médiateur pour l’établissement de la paix entre l’Ukraine et la Russie.
La réponse de Moscou
Moscou a qualifié la décision des États-Unis de mesure « destructrice » apte à nourrir les tensions et à limiter les décisions politiques.
Bien qu’ayant nié tout projet d’invasion en Ukraine, la Russie dispose de 100 000 soldats postés près de la frontière ukrainienne, ainsi que d’une importante force navale amassée dans la mer Noire.
Selon le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, il y a eu un « mouvement significatif » d’environ 30 000 soldats russes vers la Biélorussie, soit le plus grand déploiement militaire réalisé par Moscou dans le pays depuis la fin de Guerre froide.
Moscou soutient une rébellion armée dans la région orientale de l’Ukraine, le Donbass, et a également accusé l’Ukraine de ne pas respecter les accords de Minsk visant à rétablir la paix dans la région orientale.
Cela fait huit ans que la Russie a annexé la péninsule de Crimée, située au sud de l’Ukraine.
L’Ukraine se prépare au conflit
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy craint qu’un conflit militaire avec la Russie ne débouche sur une guerre à grande échelle qui toucherait toute l’Europe.
« Il y aura, malheureusement, une tragédie si l’escalade contre notre État commence », a-t-il déclaré. « C’est pourquoi je dis ouvertement : ce ne sera pas une guerre entre l’Ukraine et la Russie - ce sera une guerre en Europe, une guerre à grande échelle, parce que non, on n’abandonnera pas ses territoires et son peuple. »
Mardi, le président ukrainien a également signé un décret prévoyant d’augmenter sur trois ans les effectifs de l’armée de 100 000 hommes. Le document prévoit aussi des augmentations de salaires et de meilleurs avantages pour les soldats, leurs proches et les anciens combattants.
Face à la menace de la guerre qui plane sur eux, des centaines de civils volontaires Ukrainiens ont rejoint les rangs des militaires, se joignant aux exercices, pour se préparer au pire.
Rédacteur Fetty Adler Collaboration Jo Ann
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