On pense que l’esclavage est une pratique qui appartient au passé. Des pays l’ont condamné dans le monde entier et le considèrent comme une infraction punissable. Mais en Chine, les camps de travail prospèrent sous la direction et avec la bénédiction du Parti communiste chinois (PCC).
Le reportage de « Four Corners »
« Four Corners », une émission diffusée par la chaîne australienne ABC News, a réalisé récemment un reportage sur les camps de travaux forcés en Chine. Il incluait des entretiens avec des femmes ouïghours qui avaient été libérées de ces camps. Une femme, nommée Dilnur, a été arrêtée avec son mari en février 2017. Elle a ensuite été envoyée dans un camp de détention où elle travaillait dans une usine . L’équipe de « Four Corners » a été informée du sort de Dilnur par sa sœur Gulnur, qui vit à Melbourne. Les membres de l’équipe ont ainsi pu surveiller l’usine où Dilnur travaillait et ont découvert qu’il s’agissait d’une grande entreprise textile, appelée Urumqi Shengshi Huaer Culture Technology Co, et située à environ 32 km au nord du Xinjiang. Dilnur serait apparemment toujours forcée de travailler dans cette usine.
L’exemple de Dilnur n’est pas un cas isolé. Des milliers de femmes ouïghours ont été forcées de travailler dans le Xinjiang et les régions environnantes pour des salaires dérisoires. Pour Pékin, il s’agit d’un processus nécessaire pour éliminer les «pensées extrémistes» des Ouïghours. Mais en réalité, le camp de travaux forcés n’est qu’un moyen supplémentaire de priver les Ouïghours de la liberté de travail. En les contraignant à travailler dans un camp approuvé par l’État, Pékin sera constamment en mesure de surveiller les Ouïghours et de les contraindre à adopter les pensées et les idéologies communistes. L’académicien Adrian Zenz, qui a mené des recherches sur les camps du Xinjiang, pense qu’il y a une autre intention insidieuse derrière les camps de travaux forcés - séparer les enfants de leurs parents.
Une intention insidieuse pourrait se cacher derrière les camps de travaux forcés - séparer les enfants de leurs parents. (Image : Capture d’écran / YouTube)
« La manière de remodeler et de changer un groupe ethnique, une société ethnique, c’est de briser leur unité de base... Vous brisez la cellule familiale en faisant travailler les parents à temps plein dans des lieux différents... Ainsi vous coupez court à la " transmission intergénérationnelle " de la culture et de la religion, c’est-à-dire à la capacité des parents à transmettre l’héritage culturel et spirituel à la prochaine génération... Si vous pouvez contrôler cela, alors vous avez le contrôle sur toute la prochaine génération de ces groupes ethniques », a-t-il déclaré à ABC News.
Le rapport de la WOIPFG
L’an dernier, la World Organization to Investigate the Persecution of Falun Gong (WOIPFG - Organisation Mondiale pour Enquêter sur la Persécution du Falun Gong) a publié un rapport qui dévoile que dans les années 2000, le gouvernement chinois a contraint des détenues femmes à fabriquer des jouets « My Doll ». La plupart de ces femmes pratiquaient le Falun Gong, une discipline spirituelle que Pékin considère comme une «menace pour la société», et dont les pratiquants sont violemment persécutés. Les centres de détention seraient encore opérationnels au moment même de la publication du rapport.
Selon un rapport, la plupart des femmes contraintes par le gouvernement chinois à fabriquer les jouets «My Doll» étaient des pratiquantes de Falun Gong, une discipline spirituelle. (Photo : Capture d’écran / YouTube)
« Ces produits emballés et exportés avaient tous des délais de production. Les détenus, dont des pratiquants de Falun Gong illégalement détenus, devaient commencer à travailler tous les jours avant 7 heures du matin. Dans des circonstances normales, les détenus finissaient de travailler à 21 heures, mais la plupart d’entre eux étaient généralement obligés de travailler jusq’uà 23 heures. Les quotas du camp de travail étaient calculés en fonction de la charge de travail de 10 heures, mais la plupart ne pouvaient respecter ces quotas», a expliqué dans ce rapport une pratiquante détenue dans ce camp entre 2002 et 2003.
Bien qu’en 2013 Pékin ait annoncé la fermeture de ces camps, Amnesty International a révélé que ces camps n’avaient jamais été fermés. Le régime a trouvé une parade en changeant le nom de certains établissements et en transférant les détenus dans d’autres camps de travail. Ceux qui n’ont pas été envoyés dans ces nouveaux camps ont fini en prison.
Rédacteur Swanne Vi
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