La nomination de la Chine au Conseil des droits de l’homme de l’ONU choque le monde
La Chine a été nommée à un panel du Conseil des droits de l’homme qui joue un rôle important dans le choix des enquêteurs des droits humains chargés de surveiller les cas de disparitions forcées, de violations de la liberté d’expression, de détentions arbitraires, etc. D’importants groupes de défense des droits de l’homme ont exprimé leur mécontentement face à la décision de l’Organisation des Nations unies (ONU).
Une mauvaise décision
« Permettre au régime oppressif et inhumain de la Chine de choisir les enquêteurs mondiaux sur la liberté d’expression, la détention arbitraire et les disparitions forcées, c’est comme faire d’un pyromane le chef des pompiers de la ville... Il est absurde et immoral que l’ONU permette au gouvernement oppressif de la Chine de jouer un rôle clé dans la sélection des fonctionnaires qui façonnent les normes internationales en matière de droits de l’homme et qui rendent compte des violations dans le monde entier », a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif de UN Watch.
Grâce à son nouveau pouvoir, la Chine participera à la sélection d’au moins 17 titulaires de mandats de l’ONU pour les droits de l’homme en 2021. Ces derniers seront chargés de préparer des rapports sur la situation des droits de l’homme dans des pays spécifiques. En outre, la Chine aura également le droit de recommander et d’approuver des candidats à des postes importants dans le domaine des droits de l’homme. Bien que le délégué chinois au sein du panel, Jiang Duan, serve le conseil de 5 membres à titre personnel, il est inévitable qu’il examine les questions sur la base des paramètres et des intérêts dictés par le Parti communiste chinois (PCC).
Le Conseil de sécurité des Nations unies a été critiqué ces dernières années pour sa position laxiste à l’égard de la Chine en matière de droits humains. En 2018, les États-Unis se sont retirés de cet organisme, l’ambassadrice Nikki Haley le qualifiant de « cloaque de partis pris politiques ». Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a également critiqué le conseil pour ignorer les auteurs de graves infractions et leur accorder un siège.
Les États-Unis se sont retirés du Conseil de sécurité de l’ONU en 2018, l’ambassadrice américaine Nikki Haley qualifiant ce retrait de « cloaque de partis pris politiques ». (Image : Capture d’écran / YouTube)
TG Arya, porte-parole de l’administration centrale tibétaine en exil, a exprimé sa déception quant au rôle de la Chine dans le panel des droits de l’homme. « Les Tibétains, les Chinois, les Ouïghours, les Mongols et les habitants de Hong Kong, qui sont tous victimes du régime oppressif du Parti communiste chinois(PCC), craignent tous aujourd’hui de ne pas être entendus... C’est comme mettre un aigle dans un pigeonnier... Si la Chine continue ce bras de fer diplomatique, elle encouragera la montée du totalitarisme », a-t-il déclaré à Radio Free Asia.
L’épidémie de coronavirus et les droits de l’homme
La Chine a continué de violer les droits de l’homme même pendant l’épidémie du virus du PCC, réduisant au silence les dénonciateurs, rejetant les critiques et menaçant de sanctions. Un médecin qui avait identifié la menace virale en décembre a été détenu par les autorités et forcé de se taire. Il a ensuite contracté le virus et il est mort. Ren Zhiqiang, un homme d’affaire chinois, a critiqué le Parti communiste, et traité Xi Jinping de « clown » pour sa mauvaise gestion de l’épidémie. Les autorités anti-corruption l’ont arrêté sous prétexte de « graves violations de la discipline et de la loi ».
Ren Zhiqiang, un homme d’affaire chinois a critiqué le parti communiste et traité Xi Jinping de « clown » pour sa gestion catastrophique de l’épidémie. (Image : Capture d’écran / YouTube)
« Chez nous, les autorités chinoises font taire les critiques allant de médecins comme Li Wenliang à des journalistes citoyens comme Chen Qiushi, en passant par des magnats politiquement connectés comme Ren Zhiqiang... Le fait que Ren soit détenu et fasse l’objet d’une enquête par le CCDI (Central Commission for Discipline Inspection) garantit un résultat : un déni total du droit à un procès équitable », a déclaré Sophie Richardson, directrice de Human Rights Watch pour la Chine, au Guardian. Le décès de certains citoyens a été attribué à des causes naturelles ou à d’autres raisons, sans qu’il y ait eu de tests d’infections à coronavirus appropriés.
Rédacteur Fetty Adler
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