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Monde. Un rapport expose le génocide culturel des ouïghours en Chine

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Un récent rapport de l’Institut australien de politique stratégique (Australian Strategic Policy Institute – ASPI) a révélé l’ampleur du « génocide culturel » exercé par le régime chinois à l’encontre de la population minoritaire ouïghoure du Xinjiang. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Un récent rapport de l’Institut australien de politique stratégique (Australian Strategic Policy Institute – ASPI) a révélé l’ampleur du « génocide culturel » exercé par le régime chinois à l’encontre de la population minoritaire ouïghoure du Xinjiang. L’objectif de Pékin est d’homogénéiser les Ouïghours au sein de la majorité chinoise Han du pays, même si cela signifie effacer définitivement leur identité culturelle et religieuse.

Génocide culturel

Le rapport a utilisé l’imagerie satellite pour conclure qu’environ 16 000 mosquées du Xinjiang, soit près de 65 % au total, ont été soit endommagées soit détruites par le gouvernement. La vague de destructions a débuté en 2017, date à laquelle le gouvernement chinois a lancé sa nouvelle campagne de « rééducation » à travers le Xinjiang. Environ 30 % des principaux sites sacrés islamiques du Xinjiang, comprenant des cimetières, des sanctuaires et des chemins de pèlerinage, ont également été démolis.

Selon le rapport, il resterait moins de 15 500 mosquées dans le Xinjiang. Le chiffre le plus bas a été atteint lors de la révolution culturelle, avec 3 000 environ. La seule exception à la destruction des mosquées concerne des endroits comme Kashgar et Urumqi, qui attirent un grand nombre de touristes. La plupart des endroits où les mosquées ont été détruites sont actuellement vacants et n’ont pas été réaménagés pour un autre usage.

Le régime chinois a détruit 16 000 mosquées. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
Le régime chinois a détruit 16 000 mosquées. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
 

Le rapport souligne que la plupart des organisations internationales ont fermé les yeux sur l’oppression des Ouïghours. Le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont tous deux gardé le silence sur la destruction des sites culturels ouïghours. L’ASPI a demandé aux deux organisations de mener une enquête sur l’état du patrimoine culturel des Ouïghours dans le Xinjiang et de sanctionner le gouvernement chinois pour tout crime découvert.

Le rapport exhorte les gouvernements mondiaux à faire pression sur le gouvernement de Pékin pour qu’il mette fin à l’effacement culturel des Ouïghours et suggère aussi de boycotter les grands événements qui se déroulent en Chine, comme les prochains Jeux olympiques d’hiver de 2022. En septembre de cette année, une coalition mondiale de 321 groupes de la société civile de 60 nations a demandé aux Nations unies de mettre en place un mécanisme international indépendant, pour traiter les violations des droits de l’homme commises par le régime chinois. Le rapport demande instamment aux Nations unies de donner suite à cette recommandation.

L’ASPI souhaite que les gouvernements du monde entier boycottent les Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin. (Image : Capture d’écran / Youtube)
L’ASPI souhaite que les gouvernements du monde entier boycottent les Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin. (Image : Capture d’écran / Youtube)
 

Destruction des livres et contrôle des enfants

Récemment, des personnes d’un village du Kazakhstan ont trouvé un Coran flottant dans une rivière, enveloppé dans du plastique et emballé dans un sac à fermeture éclair. Depuis 2017, les autorités chinoises ont confisqué un grand nombre d’exemplaires du Coran au Xinjiang et les ont brûlés. En plus des textes religieux, même des livres laïques dans des langues comme l’arabe, l’ouïghour et le kazakh ont été brûlés.

« Les musulmans qui craignent que leurs Corans soient profanés par le Parti communiste chinois (PCC) les gardent cachés chez eux, ou les enterrent dans le sol... Pour éviter que la police ne les découvrent, ils les enveloppent soigneusement et respectueusement dans du plastique et les mettent dans la rivière Ili, qui coule de la préfecture autonome kazakhe d’Ili au Xinjiang vers le Kazakhstan, en espérant qu’ils seront récupérés dans ce dernier pays », a déclaré un militant kazakh à Bitter Winter.

En même temps, les jeunes ouïghours qui étudient dans les universités et les écoles de l’intérieur de la Chine font l’objet d’une surveillance accrue de la part de l’État. Les jeunes ouïghours sont constamment surveillés par leurs professeurs et les autres élèves qui inspectent leurs dortoirs pour vérifier s’ils prient ou s’ils participent à des cérémonies religieuses. Leurs téléphones portables sont également surveillés. Un enfant surpris à regarder en ligne une courte vidéo antigouvernementale a fait l’objet d’une enquête du Bureau de la sécurité d’État.

Rédacteur Fetty Adler

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