Peinture du port prospère de Quanzhou sous la dynastie Yuan, illustration tirée du Devisement du monde (Il Milione). (Image : wikimedia / Marco Polo / Domaine public)
Sous la dynastie Yuan (1206 - 1368 après J.-C.) fondée par l’Empire mongol émergent, ce dernier, animé par un fort désir d’expansion, a réalisé trois conquêtes vers l’Ouest parcourant le continent eurasiatique et renforçant, voire poussant au point culminant les contacts entre l’Occident et l’Orient en matière de science, de technologie et de culture.
Le territoire de l’Empire mongol à l’origine de la dynastie Yuan s’étendait sur l’Eurasie
Alors que la dynastie des Song du Sud se reposait au sud du fleuve Yangtze, l’aristocrate mongol Temüjin, issu d’une minorité du Nord, a commencé à monter en puissance avant d’unifier progressivement les prairies du Nord pour y fonder le Grand Empire mongol.
Poussé par un fort désir d’expansion, le nouvel Empire mongol a fait trois conquêtes à l’ouest, à travers l’Europe et l’Asie, atteignant même la Russie, la Pologne et la Hongrie d’aujourd’hui.
L’Empire mongol à l’époque de Gengis Khan. (Image : wikimedia / historicair 17:01, 8 October 2007 (UTC) / CC BY-SA 3.0)
De l’Est du Pacifique à l’Ouest de la mer Baltique et au sud du golfe Persique, la médaille d’or du khan mongol pour transmettre l’ordre permettait d’accéder directement aux différents endroits du monde, ouvrant ainsi des routes jusqu’alors bloquées, ce qui a bouleversé l’Europe à cette époque.
Plus tard, sur leur chemin de retour, les armées mongoles dirigées par Kubilaï Khan se sont dirigées vers le sud pour détruire les dynasties des Xia occidentaux, des Jin et des Song du sud. En 1271, les Mongols ont officiellement établi la dynastie Yuan, dont la capitale se trouvait à Dadu (Daxing à Pékin aujourd’hui). Ainsi, sur la grande scène de l’histoire chinoise, la dynastie des Song s’est achevée et une nouvelle dynastie impériale a vu le jour.
La culture chinoise atteint à nouveau son sommet sous la dynastie Yuan
Bien que les souverains de la dynastie Yuan soient considérés par certains historiens comme des barbares non civilisés, ils ont en fait hérité et développé les traditions des dynasties chinoises précédentes et ont gouverné la Chine de manière fructueuse.
L’histoire rapporte que Kubilaï, le fondateur de la dynastie Yuan, était enthousiaste à l’égard de la culture chinoise et, lorsqu’il a succédé au trône du Khagan, il a réformé l’ancien système mongol en y intégrant la meilleure partie de la culture chinoise créée par le peuple Han, notamment l’introduction des lois chinoises et l’intégration des fonctionnaires d’origine chinoise.
Cela a permis à la culture chinoise de continuer à se développer pendant la dynastie Yuan. Dans le domaine littéraire, la dynastie Yuan a été marquée par le style qu, un genre de poème chanté, qui a été admiré pendant des générations, à côté de la poésie de Tang et du ci de Song, un autre genre de poème chanté. Dans le domaine des Beaux-Arts, la peinture Yuan a également atteint un sommet comme la peinture de la dynastie Song.
Les enfants grillent des brioches chinoises. (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0)
Les quatre « khanats vassaux » de l’Empire mongol ont ouvert la voie aux échanges entre l’Occident et l’Orient
De plus, après la destruction de la dynastie des Song du Sud, Kubilaï a unifié la Chine et établi une puissante dynastie, un empire qui a connu son apogée. Bien que les quatre khanats vassaux à cet empire soient devenus des pays indépendants en raison de l’absence d’une base économique unique, ils ont joué un rôle actif au cours de la dynastie Yuan, en matière de relations et d’échanges économiques et culturels entre l’Europe et l’Asie.
Tout d’abord, ces khanats indépendants ont continué à respecter l’empereur de la dynastie Yuan en tant que leur Khan et leur suzerain en l’appelant « le Khan des Khan », et se positionnant comme les « khanats vassaux » de la dynastie Yuan. En conséquence, les Khan de ces khanats devaient être reconnus par l’empereur des Yuan, le Khagan, et il y avait des relations diplomatiques constantes entre eux.
Les émissaires et les marchands occidentaux qui se rendaient en Chine devaient également passer par ces khanats. Certaines villes de ces khanats sont devenues des relais de communication entre l’Orient et l’Occident. Entre 1240 et 1340, pendant une période de 100 ans, c’était la seule opportunité pour la Chine et l’Europe d’entrer en contact direct, car avant et après cette période, les Arabes et les Turcs ont entravé dans une certaine mesure les échanges entre l’Orient et l’Occident.
Les échanges entre les Mongols et l’Europe
Au cours de chacune de ses trois expéditions vers l’ouest, l’armée mongole a captivé et emmené avec elle un grand nombre de fonctionnaires et d’artisans étrangers. Plus tard, un grand nombre de marchands et de voyageurs d’Asie centrale sont arrivés dans la dynastie Yuan, parmi lesquels les Ouïghours, les Occidentaux et les Persans. Ils se sont engagés dans la politique et le commerce de la dynastie Yuan, et ont également introduit la science et la culture arabes en Chine.
La mosquée Phénix construite sous la dynastie Yuan à Hangzhou, capitale de la dynastie Song du Sud et ville chinoise préférée de Marco Polo. (Image : wikimedia / Siyuwj / CC BY-SA 4.0)
Tout au long de la dynastie Yuan, de nombreux livres sur l’astronomie, les mathématiques, la médecine et l’histoire provenant de la Perse et du monde arabe ont été abondamment importés en Chine.
En même temps, les Mongols et les Chinois Han se sont également installés dans diverses régions d’Asie centrale et occidentale. À cette époque, la Chine avait 1 000 ans d’avance sur le monde en termes de technologie. La poudre à canon, le papier-monnaie, l’imprimerie, la porcelaine, la médecine et l’art ont été introduits en Europe via l’Arabie à cette époque et ont influencé le cours de l’histoire européenne.
Cette interaction a permis à l’Orient et à l’Occident d’apprendre l’un de l’autre en termes de technologie et d’autres aspects, favorisant ainsi les échanges culturels et le développement aussi bien en Orient qu’en Occident.
Les voyages de Marco Polo : un récit véridique de la Chine sous la dynastie Yuan
C’est grâce à cette interaction qu’est né l’un des premiers livres qui présentaient de manière systématique la Chine en Europe : le Devisement du monde (Il Milione) de Marco Polo. Ce livre ne présente pas seulement les coutumes de la dynastie Yuan et d’autres villes, mais il fait également découvrir aux Européens la richesse des produits de la dynastie Yuan, son commerce et son industrie, ses transports, sa religion, sa science et sa technologie, ainsi que ses diverses institutions si avancées, qui ont inspiré le développement de l’Europe dans de nombreux domaines.
Illustration tirée du Devisement du monde (Il Milione) : Marco Polo et Kubilaï, l’empereur Yuan à la cour impériale des Yuan. (Image : wikimedia / CC0)
Les marchands qui se sont rendus en Chine à cette époque étaient très nombreux, mais seul l’Italien Marco Polo（1254-1324 ap. J.-C.) a laissé des traces écrites. Si certains ont mis en doute l’authenticité de ses voyages, le temps lui a donné raison. Les itinéraires et les nombreux récits de la dynastie Yuan consignés dans ses livres se sont avérés véridiques pour les gens d’aujourd’hui.
Rédacteur Tchen Sixuan
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