Unidentified court painter of the Qing Dynasty / Domaine public)
Le grand empereur Kangxi est l’un des plus anciens empereurs de la dynastie Qing en Chine. Il monte sur le trône à l’âge de 7 ans et prend en charge toutes les affaires de l’empire dès l’âge de 14 ans. Il décède à l’âge de 69 ans, après une vie très mouvementée et accomplie. Son règne de 61 ans (1661-1722) est l’un des plus longs de l’histoire chinoise.
Kangxi devient empereur dans des circonstances particulières. Alors que la Chine est encore sous le règne de son père, l’empereur Shunzhi, une épidémie de variole ravage le palais impérial et la concubine bien-aimée de l’empereur meurt. Très affecté, il décide de devenir moine. Au milieu du chaos, la grand-mère, la Grande Impératrice Douairière, décide d’installer sur le trône le jeune Kangxi, alors âgé de 7 ans. Sous son règne, la Chine devient une nation prospère, forte et stable. Il est considéré comme l’un des plus grands empereurs de Chine.
Le Grand Kangxi consulte un humble médecin
Kangxi a contracté une maladie très étrange et pénible. Les médecins impériaux utilisent toutes sortes de médicaments et de potions rares et onéreuses à leur disposition, mais en vain. Kangxi est tellement en colère et frustré qu’il arrête de prendre les médicaments.
Un soir, il se déguise en roturier et sort du palais pour se promener seul. Au détour d’une rue il voit une petite herboristerie. Il est déjà tard mais la boutique est encore éclairée et on entend des chants retentir.
Kangxi pense : « Aucun des médecins impériaux n’est compétent, ceux qui peuvent l’être sont parmi les gens du peuple. Pourquoi ne pas entrer ? ».
Le Grand Empereur frappe humblement à la porte
Il entre dans le magasin et voit un homme qui lit à la lueur d’une bougie. Il devine que cet homme doit être le phytothérapeute.
L’herboristerie est encore éclairée et des chants retentissent.
Lorsque Kangxi entre dans la boutique, il voit un homme qui
lit à la lueur d’une bougie. (Image : Myriams-Fotos / Pixabay)
Le médecin demande : « Que puis-je faire pour vous à une heure aussi tardive ? » Kangxi répond : « Je suis désolé de vous déranger si tard, mais je suis affecté par une maladie singulière qui provoque de fortes démangeaisons sur tout le corps. Mon corps est couvert de taches rouges. J’ai consulté de nombreux médecins, mais en vain. Pouvez-vous m’examiner ? ».
Le médecin répond : « Je vous prie d’enlever votre haut pour que je puisse regarder. » Il s’exécute. Le médecin déclare : « Ne vous inquiétez pas. Il n’y a rien de grave. Vous avez abusé de certaines friandises et une consommation chronique de ginseng est comme " de l’huile pour le feu ". Cela provoque des taches rouges et des démangeaisons ».
Kangxi demande : « Avez-vous un remède ? ». Le médecin répond avec certitude : « Oui, assurément ». Il prend un bocal sur une étagère en bois. Puis il place ensuite un morceau de tissu sur la table et vide le contenu sur le tissu. C’était un lourd baluchon pesant huit cargaisons (une cargaison équivaut à environ 500 grammes).
Le médecin des herbes prend un bocal sur une étagère en bois. Ensuite il place un morceau de tissu sur la table et vide le contenu sur le tissu. (Image : vivi14216 / Pixabay)
Kangxi est surpris : « Docteur, quelle quantité dois-je utiliser pour une dose ? » Le docteur sourit : « Ce n’est pas pour consommer. Voilà comment vous devez l’utiliser. Une fois rentré chez vous, mettez ces huit cuillères à soupe d’herbes dans 100 cuillères à soupe d’eau et faites bouillir le tout. Versez dans une baignoire, puis immergez vous dans l’eau. Assurez-vous que la température est correcte. Après 3 à 5 bains vous serez guéri ».
Le grand Empereur pense alors en lui-même : « Aucun des médecins impériaux ne peut me guérir avec leurs prescriptions si élaborées, mais votre herbe à l’apparence insignifiante le peut ? » Le médecin devine ses doutes et sourit : « Ne vous inquiétez pas, je n’en ai pas après votre argent. Vous pouvez tout emmener chez vous et essayer. Je ne vous ferai pas payer si vous n’avez pas de résultats ». Kanxi répond : « Très bien, je vous récompenserai grandement si je suis vraiment guéri. »
Le Grand Empereur se dit alors « Aucun des médecins impériaux ne peut me guérir avec leurs prescriptions si élaborées, mais votre herbe à l’apparence insignifiante le peut ? » (Image : Siew Ling Chow / Pixabay)
De retour au palais, Kangxi commence le traitement. Et comme prévu, une fois dans la baignoire, il éprouve immédiatement un soulagement et un bien-être au-delà des mots. Après trois bains, il n’a plus de démangeaisons et les taches rouges ont disparu.
Ravi, il retourne à l’herboristerie, en civil, le quatrième jour. Lorsque le médecin voit Kangxi souriant, il sait qu’il est rétabli. Il dit en toute connaissance de cause : « Vous êtes ici pour me régler les médicaments ? » Kangxi lui répond : « Oui, monsieur, qu’est-ce que je vous dois ? »
Le médecin se met à rire : « Pardonnez-moi, s’il vous plaît. Votre regard douteux l’autre soir m’a incité à dire délibérément que je ne vous facturerai pas si vous n’êtes pas guéri. Maintenant que vous êtes guéri, je ne vous ferai toujours pas payer. Je suis très impressionné par votre comportement et vos grâces. Puis-je vous demander si nous pouvons être amis ? Pouvez-vous me dire votre nom, s’il vous plaît ? »
Kangxi sourit : « Je m’appelle Huang Tianxing. Je suis un érudit. » Le médecin dit à son tour : « Je m’appelle Zhao Guei Tang. Je suis aussi un érudit, sans le sou. Mon père souhaitait que mon nom figure sur la liste royale des candidats à l’examen de la fonction publique. Il espérait que je pourrai honorer nos ancêtres, mais j’ai échoué avec mes quelques tentatives. Maintenant, je ne peux que gérer cette petite herboristerie. Ici, dans la capitale, je m’occupe de mes parents et j’étudie en même temps, en espérant pouvoir figurer un jour sur la liste ».
Kangxi déclare : « Mon ami, j’ai une proposition à vous faire. Grâce à votre expertise, je peux vous recommander pour accéder au poste de médecin impérial. N’est-ce pas aussi bien que d’être sur la liste royale ? »
Un médecin doit penser à servir le peuple et répondre à ses besoins
Zhao sourit et dit : « Vous avez tort, un médecin doit penser à servir le peuple et répondre à ses besoins. Bien que je puisse jouir de la gloire et de la fortune en tant que médecin impérial, mon souhait est de servir le peuple. Si je ne peux pas le faire, à quoi bon ? »
Kangxi, ému, lui répond : « J’admire vraiment votre vertu et vos aspirations. Mais permettez-moi de vous dire, mon cher ami, puisque vous n’avez pas réussi à devenir un érudit de choix, pourquoi ne vous engagez-vous pas sur la voie médicale où vous pouvez exceller ? »
« J’admire vraiment votre vertu et vos objectifs. Mais excusez-moi de
vous dire, mon cher ami, puisque vous n’avez pas réussi à devenir un
érudit de choix, pourquoi ne pas vous engager dans la voie médicale
où vous pouvez exceller ? ». (Image : 育银 戚 / Pixabay)
Zhao déclare : « C’est ce que je pensais aussi, mais ce chemin n’est pas facile non plus. Bien que j’en ai la volonté, je n’ai pas l’argent pour subvenir à mes besoins. Si vous accédez un jour à la fortune, vous pourrez peut-être m’aider à construire un grand hall médical, et voir cela comme un remboursement pour vos soins ».
Rédacteur Swanne Vi
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