Kang Xinru était un important magnat de la finance dans la République de Chine. Cependant, après 1949, il fut progressivement détruit par le Parti communiste chinois (PCC) et, à la fin, il se retrouva dans la misère avec seulement quelques biens à son nom. Comment un grand banquier passa-t-il du statut de millionnaire à celui d’indigent ?
La chute de la banque Mei Feng
Le 30 novembre 1949, alors que le communisme s’emparait de la Chine, l’armée communiste chinoise entra dans Chongqing. Pour que la banque Mei Feng puisse survivre, Kang Xinru avait organisé une réunion de famille spéciale et avait décidé de mobiliser tout l’or et tous les bijoux qu’ils possédaient chez eux. Son fils, Kang Guoxiong, affirma qu’un total de 2,2 milliards de vieilles devises avait ainsi été réuni. Les gens commentèrent ensuite qu’il s’agissait d’un « acte vertueux consistant à sacrifier les biens de la famille pour sauver la banque ».
La banque avait des rentrées et des sorties d’argent tous les jours. Cependant, en raison de la situation tendue qui régnait à l’époque, les retraits quotidiens d’argent liquide étaient énormes et l’argent que Kang Xinru avait réuni n’était tout simplement pas suffisant. N’ayant pas d’autre recours, il s’adressa à la Banque populaire de Chine (BPC) pour négocier un prêt.
Kang Xinru possédait un immeuble commercial dans le quartier le plus chic de Chongqing, d’une valeur de 2 milliards de dollars à l’époque. Il proposa d’utiliser cet immeuble comme garantie pour obtenir un prêt d’un milliard de dollars, mais la négociation échoua malheureusement. Il proposa ensuite d’utiliser l’immeuble de la Mei Feng Bank comme garantie, mais la PBC n’accepta toujours pas.
Kang Xinru supplia la BPC de lui accorder un prêt : « Si vous ne me donnez pas l’argent, ma banque devra fermer ». Ce à quoi la BPC répondit : « Alors fermez votre banque ».
Le 4 avril 1950, la célèbre banque Mei Feng, en activité depuis 28 ans, fut contrainte de fermer définitivement ses portes.
Détruire un homme de cœur
Après avoir fermé la banque Mei Feng, Kang Xinru n’abandonna pas. Il envoya deux autres rapports à la Banque populaire de Chine, indiquant clairement le montant de ses dettes et le nombre de biens immobiliers qu’il possédait, tels que des entrepôts, des maisons et des usines. Si la BPC acceptait de lui accorder un prêt, la Mei Feng Bank pourrait continuer à fonctionner. Cependant, la BPC ignora tout simplement les demandes répétées de Kang Xinru.
Au cours des dix années suivantes, le Parti communiste chinois (PCC) commença à
« liquider » les actifs de Kang Xinru. En d’autres termes, le PCC se saisit illégalement des biens de Kang Xinru.
Il y eut, par exemple, « l’incident du retrait de Yang Sen » mentionné dans la première partie de l’article. À l’époque, Kang Xinru fut contraint de sortir 200 lingots d’or pour « acheter » les actions de Yang Sen sous la menace d’une arme. Après 1949, Yang Sen fut déclaré criminel de guerre par le PCC, et le PCC considéra que l’achat par Kang Xinru des actions de Yang Sen constituait un « transfert d’actifs à l’ennemi ». Ils exigèrent que Kang Xinru paie une compensation au PCC, en disant : « Quel que soit le montant que vous avez donné à Yang Sen, c’est la somme que vous devez nous payer ».
Un autre exemple fut celui du seigneur de guerre Ma Bufang, qui s’enfuit du Nord-Ouest vers Chongqing, emportant avec lui un paquet d’or. Ma Bufang loua un coffre-fort à la Mei Feng Bank pour y stocker son or en toute sécurité, et lorsqu’il partit, il emporta l’or avec lui. Après 1949, Ma Bufang fut également classé comme criminel de guerre par le PCC. Le PCC prétendit ensuite que Kang Xinru avait demandé à Ma Bufang d’emporter l’or stocké dans la banque, ce qu’il considéra également comme un cas de « transfert d’actifs à l’ennemi ». Le PCC exigea de nouveau que Kang Xinru lui verse une compensation.
Le PCC vendit également la maison de Kang Xinru à Chongqing pour 170 000 dollars américains. Cependant, le PCC ne donna pas l’argent de la vente de la maison à Kang Xinru qui, à l’époque, avait besoin d’argent pour acheter une maison à Pékin. Au lieu de cela, le PCC ne lui donna que 10 000 dollars, et les 160 000 dollars restants furent déposés de force à la Banque populaire de Chine, soi-disant pour acheter des actions de la Mei Feng Bank.
L’ironie de la chose, c’est que la Mei Feng Bank avait cessé ses activités depuis longtemps, alors comment le PCC aurait-il pu acheter des actions de Mei Feng ? De plus, les actions ne pouvaient recevoir qu’un taux d’intérêt fixe, ce qui ne représentait pas beaucoup d’argent. Kang Xinru reçut ce petit intérêt fixe pendant deux ans, après quoi les paiements cessèrent complètement.
La fin poignante du grand banquier
En outre, la maison individuelle de 14 pièces et demie que possédait Kang Xinru fut prise de force pour qu’une « foule de gens » puissent y vivre pendant la Révolution culturelle.
Qui peut résister à une telle manipulation, à une telle cruauté et à un tel traitement sans cœur de la part du PCC ?
Avant le déclenchement de la Révolution culturelle, la seule source de revenus de Kang Xinru était son statut de membre de la Conférence consultative politique du peuple de Chongqing (CCPPC), avec un salaire mensuel d’à peine 90 dollars américains. Après le déclenchement de la Révolution culturelle en 1966, la CCPPC de Chongqing cessa de verser à Kang Xinru même ce petit salaire. Ils renvoyèrent même les factures médicales envoyées pour remboursement avec une note contenant des mots obscènes, disant que Kang Xinru était un rebelle !
Après cet incident, les gardes rouges firent une descente au domicile de Kang Xinru. Selon son fils Kang Guoxiong. « Même les casseroles, le récipient de l’urinoir, les vêtements et les édredons de la maison furent fouillés et volés, ne laissant que quelques lits vides et les vêtements que portait le père ! » (Kang Xinru).
En novembre 1969, Kang Xinru tomba gravement malade et fut envoyé à l’hôpital de la faculté de médecine de l’Union de Pékin. Cependant, l’hôpital refusa de l’accueillir. Plus tard, la famille s’adressa au comité de contrôle militaire de l’hôpital qui, après de nombreuses discussions, accepta finalement de le soigner.
Pendant les cinq ou six jours qui suivirent, Kang Xinru resta allongé dans la salle d’urgence. Trois jours seulement après avoir été transféré dans le service, le 19 novembre 1969, Kang Xinru décéda.
Une leçon pour la Chine d’aujourd’hui
Quelle est donc la leçon à tirer pour les entrepreneurs et les propriétaires de petites entreprises de la Chine d’aujourd’hui ?
Elle est la suivante. Sous le régime communiste, rien n’est jamais vraiment à vous - ni votre entreprise, ni votre maison, ni votre argent, ni même votre famille. Le PCC prendra tout ce qu’il veut, quand il le veut, et il utilisera n’importe quelle excuse pour vous voler, abuser de vous et vous traiter cruellement.
Rappelez-vous la leçon du grand banquier Kang Xinru, ainsi que les nombreuses autres leçons de l’histoire que le PCC tente de cacher au peuple chinois. Lorsque le PCC affirme qu’il soutient les propriétaires de petites entreprises et les entrepreneurs, méfiez-vous de ses motivations, car la seule chose qu’il soutient réellement est d’acquérir plus de richesse et de pouvoir pour lui-même.
Rédacteur Albert Thyme
Source : From Tycoon to Pauper: The Impact of Chinese Communist Policies on Banker Kang Xinru (Part 2)
www.nspirement.com
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