Jiang Ziya dépose une ligne de pêche sur la rive de la rivière Wei pour faire venir un souverain savant. (Image : wikimedia / Dai Jin / Domaine public)
Depuis l’antiquité, les dynasties chinoises n’ont cessé de se succéder. À la fin de chaque dynastie, c’était soit un monarque faible et incompétent, soit un courtisan perfide qui était au pouvoir. Cependant, il y aurait à l’avenir un souverain sage qui suivrait la volonté du Ciel, remplacerait l’ancien souverain et réorganiserait la Chine. Il y aurait aussi des fonctionnaires et des généraux qui seraient en mesure de comprendre la volonté du Ciel et d’aider le souverain sage à accomplir de grands exploits millénaires. Voici l’histoire de Jiang Ziya.
Jiang Ziya, descendant de Shennong, a été honoré en tant que patron des cent écoles de pensée en Chine
Jiang Ziya, également connu sous le nom de Jiang Taigong par les Chinois, était le 51ème descendant de Shennong, l’Empereur Yan, et le grand maître des quatre générations de monarques : le roi Wen, le roi Wu, le roi Cheng et le roi Kang de la dynastie Zhou. Il a été couronné roi de Qi et a eu treize fils.
Il a été le fondateur de la culture Qi, le stratège en chef du roi Wen de Zhou, le père fondateur des Zhou occidentaux, et l’a aidé à vaincre la dynastie Shang. Son statut historique a été reconnu dans tous les livres des dynasties passées : le taoïsme, le confucianisme, l’école des Lois, l’école de l’armée et l’école de diplomatie en font une figure à part entière.
Cependant, avant que Jiang Ziya ne devienne célèbre en assistant le roi Wen de Zhou, sa vie était très difficile et rude. On raconte qu’à 70 ans, il abattait encore des vaches à la capitale Chaoge et vendait des raviolis à Mengjin, où passaient plus de soixante-dix vassaux, mais personne n’a su reconnaître son talent.
La pratique de Tao de Jiang Ziya et son service auprès du roi Wu
À l’âge de trente-deux ans, en raison des guerres incessantes de la dynastie Shang (1570 – 1045 av. J.-C.), Jiang Ziya choisit de s’enfuir dans les montagnes pour pratiquer le Tao et, après quarante ans de dure pratique et d’entraînement, il quitte son maître à l’âge de 72 ans. Heureusement, Jiang Ziya, qui était capable de grande patience, finit par rencontrer un souverain brillant après un certain temps, et réalise le premier exploit visant à la destruction des Shang et à l’établissement des Zhou. Au début de la dynastie Zhou, Jiang Ziya a été nommé roi de Qi. Il a bien gouverné ses territoires et a jeté les bases qui ont permis au futur duc Huan de Qi de devenir le leader des cinq hégémons.
Jiang Ziya a utilisé la magie taoïste pour aider le roi Wu à vaincre la dynastie Shang. (Image : wikimedia / See page for author / Domaine public)
Selon les archives historiques, Jiang Ziya a vécu 139 ans et a été enterré dans le canton de Zhouling, dans la ville de Xianyang, province de Shaanxi, à un kilomètre du mausolée du roi Wen de Zhou.
Jiang Ziya n’est pas seulement un personnage célèbre de l’histoire de la Chine ancienne, mais il jouit également d’un statut élevé dans le taoïsme et le folklore. Il a été honoré par les empereurs des dynasties Tang et Song. Sous la dynastie Yuan, le folklore chinois a ajouté quelques couleurs mythologiques à Jiang Ziya. Pendant la période Wanli (1573-1620) de la dynastie Ming, Xu Zhonglin a écrit le roman Fengshen Yanyi (L’Investiture des dieux), dans lequel Jiang Ziya est l’un des personnages principaux. Dès lors, Jiang Ziya a été largement considéré comme un dieu par la population. Les Chinois disaient « Jiang Taigong est ici, tous les dieux l’évitent » pour rechercher la bonne fortune et éviter la malchance.
La grande vertu de Jiang Ziya fait craindre les déesses
On dit que Jiang Ziya est apparu dans la dynastie des Zhou sous la forme d’un être humain et que, d’après les paroles de son maître, il n’aurait pas suffisamment de vertu pour devenir un être divin. Cependant, il y avait peut-être une autre raison pour que Jiang Ziya reste dans le monde terrestre, et les paroles de son maître avait peut-être une autre signification.
Selon À la recherche des esprits (Sou Shen Ji), écrit par Gan Bao de la dynastie des Jin orientaux (IIIe siècle-336 après J.-C.), le roi Wen de Zhou nomma Jiang Ziya responsable de l’Ordre de verser de l’alcool sur l’autel pour faire venir les dieux. Un an plus tard, son pays était si paisible que le vent ne faisait même pas de bruit lorsqu’il soufflait sur les branches des arbres.
L’épouse du roi dragon craint de provoquer de fortes pluies en traversant la ville et de ruiner la vertu de Jiang Ziya. (Image : mosemosh / Pixabay)
Un jour, le roi Wen de Zhou rêvait d’une femme belle, mais en pleurs qui lui barrait la route. Lorsque le roi s’enquit de la raison de ses pleurs, la femme répondit : « Je suis une déesse de Taishan, mariée au roi dragon de la mer de Chine orientale. Je veux rentrer chez moi, mais je suis bloquée par l’Ordre de l’autel de l’irrigation. Je provoquerai certainement une tempête lorsque je traverserai votre pays et hélas, cette tempête furieuse détruira la vertu de Jiang Ziya… »
Le roi Wen de Zhou se réveilla et convoqua Jiang Ziya pour s’enquérir de la situation. Il y eut effectivement une tempête ce jour-là, mais elle ne passa qu’à l’extérieur de la ville où vivait Jiang Ziya. Le roi Wen de Zhou nomma alors Lu Shang grand secrétaire aux affaires militaires.
Jiang Ziya était en réalité un maître taoïste extraordinaire
Comme nous le savons tous, Jiang Ziya avait un cœur ferme pour la pratique du Tao, et il ne pensait jamais aux richesses et aux biens sur terre. Cependant, son maître lui demanda de quitter la montagne pour aider le roi Wu à conquérir la dynastie Shang et profiter des richesses de la terre, ce que Jiang Ziya ne fit qu’à contrecœur. Seul Jiang Ziya, qui se consacrait à la pratique du Tao, pouvait assumer cette grande responsabilité, mais son maître lui dit qu’il ne pouvait pas cultiver et qu’il ne pouvait que jouir des richesses terrestres, ce qui obligea Jiang Ziya à quitter la montagne.
Jiang Ziya était un merveilleux immortel, c’est pourquoi la déesse de Taishan le craignait. N’y a-t-il pas de telles personnes dans la société actuelle ? Ils ressemblent peut-être à des êtres humains, mais ce sont en fait des immortels très vertueux ! C’est peut-être ainsi que de nombreuses légendes magiques folkloriques ont vu le jour.
Rédacteur Yi Ming
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