L’héritage de Jiang Ziya (1128 – 1015 av. J.-C.) : une frise historique tissée de fils de stratégie militaire, de philosophie et de récits fondateurs de la dynastie des Zhou occidentaux, offre un aperçu fascinant du riche patrimoine culturel de la Chine.
Figure légendaire, la sagesse de Jiang Ziya a dépassé les frontières de son époque. Il est apparu comme un architecte important dans les coulisses de l’histoire de la Chine ancienne. Il a joué un rôle essentiel en tant que stratège, tacticien militaire et homme d’État, façonnant le cours de l’histoire chinoise de son époque.
Ce récit sur la vie de Jiang Ziya, explore la manière dont ses contributions et son éthique ont façonné le cours de la civilisation chinoise et laissé une marque indiscutable sur la culture de la dynastie Qi, le confucianisme, le taoïsme, le légalisme, et au-delà.
En suivant les traces de ce grand maître, il est possible de prendre conscience que son héritage continue d’influencer d’innombrables générations et des leaders d’opinion encore aujourd’hui.
Les humbles débuts et les épreuves de Jiang Ziya
Avant d’assister le roi Wen de Zhou (1112 -1056 av. J.-C.), Jiang Ziya a mené une vie difficile et pauvre. À l’âge de 32 ans, il s’est réfugié dans les montagnes pour pratiquer le taoïsme et échapper aux troubles causés par les guerres incessantes de la dynastie Shang. Après 40 ans de culture rigoureuse, il est descendu des montagnes à l’âge de 72 ans.
Âgé et sans compétence particulière, Jiang Ziya s’est réfugié chez un ami. Pour gagner sa vie, il a exercé une grande variété d’activités. Cependant, chaque entreprise échouait peu de temps après son lancement, ce qui lui valait les moqueries et les sarcasmes constants de sa femme.
Plus tard, il a servi comme fonctionnaire subalterne sous, Di Xin (1105 – 1046 av. J.-C.), le roi Zhou de Shang, connu pour sa tyrannie. Le roi Zhou de Shang lui ordonna un jour de superviser la construction de la Terrasse des cerfs.
Après avoir pris connaissance des plans, Jiang Ziya a constaté que la Terrasse des cerfs était une conception extravagante, haute de 49 pieds (14,9 mètres), ornée de tours et de pavillons en jade. De plus, elle nécessitait des balustrades en agate et des poutres de toit décorées de pierres précieuses.
Témoin du règne oppressif du roi Zhou et de l’exploitation du peuple, Jiang Ziya comprit que la fin était proche. Il dit à sa femme : « Je ne peux pas supporter de voir le peuple souffrir ».
« Ma chère, partons pour le Qi occidental (plus tard connu sous le nom du royaume Zhou) où nous aurons un avenir prospère ». Sa femme doutait de ses capacités. Voyant comme il avait dû lutter pour occuper ne serait-ce qu’un poste officiel mineur, elle refusa de le suivre. Jiang Ziya n’eut d’autre choix que de fuir seul vers le royaume de Qi.
Pêche et lecture d’un livre sur la rivière Wei
Jiang Ziya finit par arriver au mont Zhongnan, dans la province de Shaanxi. Il allait souvent pêcher dans la rivière Wei, mais comme son hameçon était droit, trois ans passèrent sans qu’il n’attrape un seul poisson. Une fois, il attrapa miraculeusement un gros poisson et trouva dans son ventre un livre de stratégie militaire.
Un jour, le roi Wen, qui chassait près de la rivière Wei, rencontra Jiang Ziya, âgé alors de 80 ans. Il était assis au bord de la rivière en train de pêcher. Après avoir discuté avec lui, le roi Wen se rendit compte qu’il s’agissait d’un individu talentueux, capable de maintenir la paix grâce à ses prouesses militaires et de gouverner avec sagesse.
Ravi, le roi Wen s’exclama : « Mon grand-père attendait depuis longtemps un homme tel que vous ! ». C’est ainsi que Jiang Ziya fut connu sous le nom de Souhait du grand-père.
Plus tard, il aida le roi Wen de Zhou à renverser la dynastie Shang, accomplit des exploits remarquables et fut inféodé au pays de Qi.
Aider la dynastie des Zhou et transmettre sa sagesse
Le duc Dan de Zhou, le premier duc de Zhou, était le frère cadet du roi Wen de Zhou. Après que Jiang Ziya a été investi dans le pays de Qi, il est revenu cinq mois plus tard pour rendre compte de la situation au duc de Zhou. Le duc de Zhou lui demanda alors : « Comment avez-vous pu revenir si vite pour faire votre rapport ? »
« J’ai simplifié l’étiquette entre les souverains et les sujets, et j’ai suivi les coutumes et les traditions locales. De cette façon, le royaume Qi s’est rapidement remis sur les rails », lui répondit Jiang Ziya.
Bo Qin, le fils du duc de Zhou, avait été de son côté inféodé au pays de Lu. Trois ans plus tard, Bo Qin revint rendre compte de la situation au duc de Zhou. Le duc de Zhou lui demanda : « Pourquoi avez-vous mis si longtemps à faire votre rapport ? » Bo Qin lui répondit en ces termes : « Il faut au moins trois ans pour changer les coutumes et réformer les rites, c’est pourquoi je suis revenu tardivement ».
En entendant cela, le duc de Zhou soupira : « Ce n’est que lorsque les décrets du gouvernement sont pacifiques et faciles à appliquer que le peuple peut vivre et travailler dans la paix et le contentement, et que le pays peut connaître une stabilité à long terme ».
Par la suite, puisant dans sa grande sagesse, Jiang Ziya préconisa que les dirigeants pratiquent la bienveillance et la vertu et ne nuisent pas au peuple pour leur profit personnel. Car selon lui, ce n’est qu’à cette condition que le peuple et le dirigeant peuvent travailler ensemble dans l’intérêt mutuel afin d’accroître la force et la prospérité du pays. L’idéologie militaire de Jiang Ziya a été incorporée dans de nombreux ouvrages.
Des stratèges militaires de renom, tels que Sun Tzu (544 - 496 av. J.-C.), Guiguzi et Zhuge Liang (181 - 234), ont intégré l’essence d’ouvrages tels que les Six enseignements secrets et les ont développés, ce qui leur a permis d’acquérir une renommée durable dans l’histoire de la Chine.
Rédacteur Charlotte Clémence
Source : The Mystical Story That Unveils Jiang Ziya’s Legacy in Chinese History
www.nspirement.com
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.