Hua Tuo (華佗) était un médecin célèbre dans l’histoire de la Chine. De nombreux cas de guérisons dues à ses soins montrent les merveilles de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) ancienne. Hua Tuo a accompli de nombreux miracles en chirurgie, en médecine interne, en gynécologie, en pédiatrie, etc. Ces miracles ne sont pas des légendes, ce sont de véritables enregistrements qui figurent dans les archives historiques officielles.
Selon l’extrait du 29ème volume des Chroniques des Trois Royaumes (三國志), Hua Tuo avait pour prénom d’usage Yuanhua, il était originaire du comté de Qiao dans l’État de Pei, également connu sous le nom de Fu. Hua Tuo savait comment préserver sa santé, et à presque cent ans, il en paraissait plutôt trente. Il était expert en prescriptions médicales et en phytothérapie, et il n’utilisait que quelques médicaments pour préparer ses décoctions.
Lorsqu’il élaborait un médicament, il avait une idée juste de la quantité et n’avait pas besoin d’une balance pour la mesurer. Après avoir fait bouillir la décoction médicinale, il expliquait au patient comment la prendre et à quoi ce dernier devait prêter attention. Le patient était guéri après avoir pris le médicament prescrit.
Méthodes de MTC classiques: observer, ausculter, questionner et palper :
• Observer
Dans les temps anciens, les médecins chinois ne disposaient pas des divers instruments médicaux d’aujourd’hui, mais lorsque Hua Tuo voyait un patient, il pouvait connaître son état d’un seul coup d’œil. Il est écrit dans les Chroniques des Trois Royaumes qu’un homme du nom de Yan Xin, originaire du comté de Yandu, alla rendre visite à Hua Tuo avec ses hommes, et que dès qu’ils arrivèrent, Hua Tuo demanda à Yan Xin : « Comment allez-vous ? Toujours en forme ? » Yan Xin répondit : « Ça va, tout comme d’habitude. » Hua Tuo lui dit : « Je vois d’après votre visage que vous avez une maladie aiguë, vous devriez éviter de boire trop de vin. » Yan Xin entreprit son voyage de retour mais après quelques kilomètres de route, il eut soudainement des vertiges et tomba. Ses hommes l’aidèrent à se relever et le ramenèrent chez lui, mais il mourut dans la nuit.
• Ausculter
Une autre fois, alors que Hua Tuo était en route, il vit un homme entouré de sa famille, qui semblait malade. Sa gorge était bloquée, il semblait affamé mais il avait des difficultés à avaler. Sa famille l’avait embarqué sur un chariot dans l’intention de consulter un médecin. Lorsque Hua Tuo entendit l’homme gémir, il s’approcha et dit : « tout à l’heure, sur la route, je suis passé devant un magasin qui vend de la purée d’ail très aigre, achetez-en 600 ml et donnez-en à boire au patient, et il sera guéri. » La famille décida de suivre les conseils de Hua Tuo et alla acheter le remède. Immédiatement après l’avoir bu, le patient vomit un serpent.
La famille du patient accrocha le serpent au chariot et se rendit plus tard chez Hua Tuo pour le remercier. Hua Tuo n’était pas encore rentré. Un petit enfant qui jouait à l’entrée de la maison, s’exclama : « Le monsieur avec le serpent accroché au chariot a dû rencontrer mon grand-père. » Lorsque le patient entra dans la maison de Hua Tuo, il vit des dizaines de serpents de ce type accrochés à un mur du côté nord de la maison.
• Questionner
Yin Shi (尹世), un fonctionnaire du comté, alla rendre visite à Hua Tuo, pour lui demander des soins. Yin Shi lui expliqua sa situation : « Je souffre de fièvre dans tous les membres, j’ai la bouche sèche, j’ai du mal à supporter le bruit des gens qui discutent autour de moi et aussi du mal à uriner. » Hua Tuo lui dit : « Essayez de manger des aliments chauds, si vous transpirez, vous guérirez, sinon, vous mourrez dans les trois jours. » La famille de Yin Shi lui prépara donc immédiatement un plat chaud. Le patient mangea la nourriture chaude mais ne transpira pas. Hua Tuo leur dit : « Le patient n’a presque plus d’énergie vitale, et il va mourir en pleurant. » Finalement, les choses se déroulèrent comme Hua Tuo l’avait prédit.
• Palper
Les Chroniques des Trois Royaumes mentionnent aussi ce cas : un ancien inspecteur du comté, du nom de Dun Zixian, avait été malade et se remettait de sa maladie. Il se rendit à nouveau chez Hua Tuo pour se faire examiner. Hua Tuo palpa son pouls et lui dit : « Votre corps est épuisé et n’a pas encore récupéré sa force, alors évitez ce qui pourrait le fatiguer davantage, comme des rapports sexuels, sinon vous mourrez. Lorsque vous serez sur le point de mourir, votre langue sortira d’une dizaine de centimètres ». Quand l’épouse de Dun Zixian apprit que son mari était rétabli, elle vint de loin pour lui rendre visite et passa la nuit avec lui. Dun Zixian tomba malade et mourut trois jours plus tard, avec exactement les mêmes symptômes que Hua Tuo avait décrits.
Des remèdes étonnants :
• Des traitements différents pour des symptômes identiques
Deux greffiers de district, du nom de Er Xun et Li Yan, souffraient tous deux de maux de tête et de fièvre corporelle. Ils allèrent ensemble voir Hua Tuo. Bien que les symptômes de leur maladie soient absolument identiques, Hua Tuo leur dit : « je vais administrer une purge à Er Xun, il va avoir la diarrhée et sera guéri, quand à Li Yan je dois lui donner un remède pour le faire transpirer. » Les deux hommes avaient du mal à comprendre : pourquoi étaient-ils traités différemment pour la même maladie? Hua Tuo leur expliqua : « Er Xun a trop d’énergie perverse à l’extérieur mais pas assez d’énergie positive à l’intérieur de son corps, tandis que Li Yan est dans la situation opposée, donc les traitements doivent être différents pour vous deux. » Il leur prescrit des médicaments différents, et le lendemain matin, ils étaient tous deux guéris.
• Induire la colère pour guérir les maladies
En général, il est plus bénéfique pour un patient de recevoir des soins qui le rendent heureux. Il est très rare de soigner un patient en provoquant sa colère ou même en le rendant furieux, mais Hua Tuo soignait certains de ses patients en provoquant leur humeur selon leur état.
Hua Tuo rendit visite à un préfet qui l’avait sollicité pour se faire soigner. Hua Tuo pensait que seule la colère pouvait guérir le préfet. Hua Tuo fit mine d’accepter les nombreux cadeaux que lui offrit le préfet. Cependant, il repartit sans tenter de le guérir et laissa tous les cadeaux derrière lui. En plus de cela, il laissa une note injuriant le préfet. Le entra dans une grande colère ordonna à ses hommes d’arrêter Hua Tuo et de le tuer.
Le fils du préfet, qui connaissait la véritable intention de Hua Tuo, demanda secrètement à ses hommes de ne pas le poursuivre. Lorsque le préfet vit que ses hommes étaient incapables de ramener Hua Tuo, il devint furieux et cracha plusieurs centaines de millilitres de sang noir et il fut guéri de sa maladie.
Rédacteur Jessica Wang
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