Le Nouvel An est la fête la plus importante pour les Chinois. Lorsque l’Empereur Jaune, l’ancêtre des Chinois, a fondé la civilisation chinoise il y a 5 000 ans, le Nouvel An chinois correspondait au solstice d’hiver, et sa création a directement influencé le Nouvel An chinois ainsi que ses coutumes en Chine.
L’empereur Jaune et le premier Nouvel An chinois
La Chine a une longue histoire, et les 5 000 ans de civilisation que l’on peut retracer en Chine aujourd’hui correspondent à une période qui a débuté au temps de l’Empereur Jaune. Cela est dû au fait que l’histoire entre les Trois Augustes et Cinq Empereurs préhistoriques les plus anciens et l’Empereur Jaune, il y a environ 5 000 ans, n’a pas été documentée dans les livres.
L’Empereur Jaune est né avec des pouvoirs divins. Il a vaincu Chi You, le dieu du chaos avant d’être élu seigneur du monde. Il a dirigé un groupe de ministres également dotés de pouvoirs divins, à l’origine de la création de l’écriture, d’un système de musique, du calendrier, des médicaments, des vêtements, de la nourriture, des habitations et des transports… dans tous les aspects qui ont influencé la culture chinoise jusqu’à aujourd’hui. L’Empereur Jaune est ainsi honoré comme l’initiateur des civilisations par le peuple chinois.
Le calendrier créé par l’Empereur Jaune est le modèle le plus ancien du calendrier chinois traditionnel, basé sur la combinaison des dix tiges célestes (天干, tiāngān) et des douze branches terrestres (地支, dìzhī). Ce calendrier combine les dix tiges célestes et les douze branches terrestres pour aboutir à un cycle complet de soixante ans.
Le calendrier de l’Empereur Jaune associe l’observation du soleil, de la lune, l’astrologie, la musique et les mathématiques, et reste une référence pour la mystérieuse astrologie traditionnelle chinoise et le Yi Jing. L’Index des Archives historiques indique : « L’Empereur Jaune a confié à Xihe l’observation du soleil, à Changyi celle de la lune, à Yuqui celle des étoiles, à Linglun la règle de base pour la musique, à Dajian le cycle sexagésimal et à Lishou l’arithmétique, et Rong Cheng a synthétisé ces six arts pour rédiger le calendrier ».
Rong Cheng Zi était en fait une divinité taoïste figurant dans le canon taoïste et il était également le maître qui avait initié l’Empereur Jaune et Laozi au Tao. Cela montre l’origine divine du calendrier de l’Empereur Jaune qui, selon la définition actuelle, provient de la sagesse des êtres éveillés, et comporte de nombreuses merveilles.
Le lien entre le solstice d’hiver et le tempérament à douze tons chinois
Selon le calendrier de l’Empereur Jaune, le solstice d’hiver du onzième mois du calendrier lunaire marquait le début de la nouvelle année. Comment le solstice d’hiver a-t-il été fixé à cette époque ? La méthode la plus ancienne, fondée sur le tempérament à douze tons, dépasse de loin l’imagination des gens d’aujourd’hui. L’outil utilisé à l’époque de l’Empereur Jaune pour définir le tempérament à douze tons était les tubes de bambou.
Selon les Annales des Printemps et Automnes de Lü, sous l’ordre de l’Empereur Jaune, le musicien Ling Lun a trouvé dans les montagnes Kunlun des tubes de bambou pour fabriquer des flûtes et jouer de la musique.
Un couple de phénix s’est alors approché et s’est mis à chanter, le mâle et la femelle chantant chacun six notes. Ling Lun a ensuite fabriqué douze tubes pour simuler le chant des phénix, définissant ainsi un tempérament à douze tons.
Suite à une découverte archéologique en Chine en 1978, la province du Hubei a mis au jour les cloches de Zenghouyi dont les sons sont conformes au tempérament à douze tons de Ling Lun. Ce qui prouve que l’histoire de Ling Lun est loin d’être une légende.
Grâce à ce tempérament à douze tons, l’Empereur Jaune a inventé l’instrument de musique Huang Zhong (littéralement cloche jaune) et a utilisé le son du Huang Zhong pour inventer la méthode consistant à souffler de la cendre afin de déterminer l’heure exacte du solstice d’hiver, le premier jour du calendrier traditionnel. Pour diverses raisons, la méthode n’a pas pu être transmise à la lettre aux générations suivantes, cependant le principe devrait être le même.
Selon Li Chunfeng, astronome, mathématicien et prêtre taoïste exceptionnel de la dynastie Tang, l’Empereur Jaune a fait enterrer dans une pièce parfaitement isolée, douze tubes dans le sol selon les directions des douze dômes célestes, de manière à ce que le haut des tubes soit au même niveau que le sol.
Ces tubes sont remplis des cendres obtenues à partir de la membrane interne des roseaux, extrêmement légères. Les tubes étaient recouverts d’un fin tissu. Lorsque l’hiver arrive, sous l’influence du mouvement du qi de la terre, les cendres du roseau placées dans les tubes s’envolent, faisant un bruit. Ce bruit est précisément le ton de la cloche jaune, le moment où les cendres s’envolent est le solstice d’hiver.
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Lorsque les cendres s’envolent, le tissu qui recouvre les tubes se met également en mouvement. Li Chunfeng a noté : « Un petit mouvement est synonyme d’harmonie, un grand mouvement signifie que le roi est faible et que le ministre est fort, pas de mouvement : le roi est strict et violent ». Ces phrases illustrent la relation entre la situation des cendres volantes et le destin du pays. Selon les archives historiques, l’Empereur Jaune est parvenu à une excellente gouvernance.
Les coutumes du solstice d’hiver dans la Chine ancienne
Il y a trois mille ans, la dynastie Zhou, copiant l’Empereur Jaune, a fixé le solstice d’hiver comme le jour de l’an et a établi un système de rituels et de musique. Pendant huit cents ans, la dynastie Zhou a célébré le Nouvel An par de grandes cérémonies de sacrifices au ciel, aux ancêtres et aux dieux, ce qui a profondément influencé les rituels et les coutumes des Chinois des générations suivantes, à l’occasion du Nouvel An.
Après les dynasties Qin et Han, le solstice d’hiver n’était plus le jour de l’an, mais toutes les grandes cérémonies étaient organisées de la même manière que pour le Nouvel An. Tout le pays était en congé pour célébrer le solstice d’hiver, et l’empereur conduisait ses sujets à offrir des sacrifices aux dieux et aux ancêtres. Les gens achetaient de la nourriture, changeaient de vêtements et se réunissaient pour faire la fête.
Sous les dynasties Tang et Song, le solstice d’hiver était le début de la nouvelle année. Notamment sous la dynastie Tang, le solstice d’hiver était célébré pendant sept jours de congé.
Sous les dynasties Ming et Qing, le solstice d’hiver était toujours très honoré.
Les secrets du bien-être au solstice d’hiver
Les anciens Chinois croyaient que le solstice d’hiver marquait la fin du qi yin et le début du qi yang. À 0 heure du solstice d’hiver, l’énergie du ciel semble pouvoir se déverser directement dans le champ d’énergie positive de la Terre.
À ce moment précis, le qi yang n’étant pas encore généré, la terre est dans un état où il n’y a pas de yin ni de yang, autrement dit, elle est dans l’état le plus élevé du Tao, une condition optimale pour les gens de pratiquer le qigong dans la Chine ancienne. Ils profitaient souvent du solstice d’hiver pour raffiner leur corps.
Quant aux gens ordinaires, ils considèrent le solstice d’hiver comme un bon moment pour revitaliser le corps à travers de nombreuses recettes, afin de reconstituer les qi yin et yang. La consommation de riz gluant est recommandée pour le solstice d’hiver car il nourrit la rate et l’estomac, et hydrate la peau.
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