En 1103, à la fin de la dynastie des Song du Nord, le général Yue Fei, l’un des généraux les plus renommés de Chine, naquit dans une humble famille d’agriculteurs du comté de Xiangzhou Tangyin (aujourd’hui Anyang, Henan). Malgré ses modestes moyens, sa famille forma un héros dont le nom allait résonner à travers l’histoire.
Les débuts modestes, Les fondations solides du général Yue Fei
Bien que pauvre, Yue Fei reçut une éducation exceptionnelle. Ses parents étaient des modèles de vertu et il fut encadré par un maître des arts martiaux. Cet environnement influença grandement son développement.
Selon L’Histoire des Song, le père de Yue Fei, Yue He, vivait modestement tout en étant toujours prêt à aider ses voisins, incarnant l’esprit de bienveillance et de charité. Une anecdote illustre le caractère de Yue He : si les cultures d’un voisin empiétaient sur ses terres, il les entretenait et lui rendait la récolte. Si quelqu’un lui empruntait de l’argent, Yue He n’exigeait jamais de remboursement.
À la naissance de Yue Fei, un magnifique oiseau survola leur maison, signe que ses parents virent comme un présage de sa grandeur future. Ils le baptisèrent Yue Fei, « Fei » voulant dire « voler » en référence au grand oiseau qui survola leur maison, avec le nom de courtoisie Pengju. Ce choix reflétait leurs grands espoirs.
La sagesse et le courage d’une mère
Yao, la mère de Yue Fei, était une femme d’une grande sagesse. Alors qu’il n’avait pas encore un mois, le Fleuve Jaune déborda, provoquant une inondation massive dans le comté de Tangyin. Dans cette situation critique, Yao les sauva ingénieusement en plaçant, son fils et elle, dans une grande cuve. Ils flottèrent ainsi jusqu’à atteindre un lieu sécurisé. Le maintien d’une attitude calme sous la pression et cette réflexion stratégique de Yao sont des qualités essentielles sur le champ de bataille. La compréhension de Yue Fei en matière de tactique et de stratégie militaires, ainsi que son invincibilité, lui viennent peut-être de sa courageuse mère.

Sous l’influence de ses parents, le jeune Yue Fei fit preuve d’aptitudes extraordinaires. Il étudia assidûment l’histoire et les textes militaires tels que les Annales des Printemps et des Automnes, le Commentaire de Zuo ou Zuo Zhuan et l’Art de la Guerre de Sun Tzu. Prodige martial inné, il savait manier « un arc de 136 kilos » et une « arbalète de huit pierres » avant l’âge de 20 ans.
Cependant, le talent brut exige d’être perfectionné. Yue Fei fit son apprentissage auprès de Zhou Tong, un maître d’arts martiaux local, et apprit des techniques avancées, dont le tir à l’arc ambidextre. Il enseigna plus tard ces techniques à ses soldats, améliorant considérablement l’efficacité au combat de l’armée Song.
Un héritage de loyauté

Après la mort de Zhou Tong, Yue Fei porta un profond deuil. Il se rendait sur la tombe de son maître avec des offrandes le premier et le quinzième de chaque mois. Son père, Yue He, loua sa piété filiale et lui rappela le véritable but de ses études et de sa formation : « servir le pays et se sacrifier pour la justice si nécessaire ».
Pendant cette période troublée, la dynastie Song fut confrontée à des menaces internes et externes, la dynastie Jin lorgnant le Nord. Pour le talentueux Yue Fei, ce fut un appel aux armes. En 1120, les dynasties Song et Jin signèrent « l’Alliance maritime » pour attaquer conjointement la dynastie Liao. Yue Fei, âgé de seulement 20 ans, s’engagea comme un brave guerrier. La guerre est périlleuse, les soldats perdent souvent la vie et sont séparés de leurs familles. Malgré sa détermination à s’engager dans l’armée, il peinait à quitter ses parents vieillissants. Il voulait rester fidèle au vieil adage : Avec des parents vivants, il ne faut pas voyager au loin.
Le tatouage légendaire de Yue Fei

À ce moment-là, la mère de Yue Fei intervint, donnant naissance à l’histoire légendaire du Tatouage de la mère Yue. Comme le relate la Biographie complète de Yue, elle résolut le dilemme entre loyauté et piété filiale en tatouant Servir le pays avec la plus grande loyauté sur son dos. Elle renforçait ainsi son engagement envers son pays. L’Histoire des Song raconte que, lorsque le général Yue Fei fut injustement emprisonné, il se dénuda pour prouver son innocence. Les fonctionnaires furent profondément touchés par les mots « Servir le pays avec la plus grande loyauté » gravés sur sa peau, témoignage de son patriotisme indéfectible.
Qu’il s’agisse de « Servir le pays avec la plus grande loyauté » ou de « Servir le pays avec la plus grande fidélité », ces inscriptions reflètent la loyauté et l’intégrité inébranlables du général Yue Fei. Sous la direction de ses parents, il n’oublia jamais la honte nationale et fit le vœu de reconquérir les territoires perdus, laissant un héritage de loyauté et de droiture dans l’histoire.

Le général Yue Fei a dit un jour, repensant à sa carrière militaire : « Lorsque le pays a commencé à reconquérir Yan et Yun, je venais d’atteindre l’âge adulte et j’ai rejoint l’armée. J’ai fait le vœu de me consacrer au royaume, ayant depuis longtemps oublié ma petite famille ». Cette déclaration résume le dévouement de toute une vie de Yue Fei à son pays et les profonds enseignements de ses parents.

Rédacteur Charlotte Clémence
Source : The Formative Years of Yue Fei: A Legacy of Loyalty and Valor
www.nspirement.com
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