Kangxi a été le deuxième empereur de la dynastie Qing et son règne de 61 ans représente l’une des époques les plus glorieuses de la Chine. Il a commencé son règne à l’âge de 7 ans, le 7 février 1661. Les livres d’histoire font encore aujourd’hui l’éloge de ses accomplissements.
Reconnaissance d’héritages issus de minorités ethniques
Son père était originaire de Mandchourie, sa grand-mère était mongole et sa mère chinoise Han. Sa grand-mère lui a transmis l’histoire et les traditions mongoles, elle lui a appris également à monter à cheval à cru (sans selle), un maître mandchou lui a appris à chasser à l’arc et aux flèches, un professeur chinois Han l’a formé à la pensée confucéenne. L’histoire raconte que la culture mandchoue a inculqué à Kangxi la diligence et l’endurance. Son ouverture d’esprit et ses attitudes généreuses sont attribuées à ses racines mongoles, et sa compassion et ses tactiques pour la vie quotidienne viendraient de la pensée confucéenne.
Kangxi avait une profonde compréhension de la culture chinoise et de la pensée occidentale, ce qui a fait de lui l’un des hommes les plus instruits et les plus intelligents de son temps. Cette prédisposition exemplaire est à l’origine d’un certain nombre d’événements historiques au cours de son règne.
Portrait du jeune empereur Kangxi en tenue de cour. (Image : Wikimedia / CC0 1.0)
Apprendre avec diligence
Kangxi a commencé à lire et à écrire à l’âge de cinq ans, en se concentrant sur la calligraphie chinoise et en s’exerçant à écrire des milliers de caractères par jour.
Lorsqu’il étudiait les Quatre volumes du confucianisme, L’apprentissage immense, la Doctrine du moyen et les Analyses de Confucius et Mencius, il a mémorisé chacun des personnages. Il a par la suite demandé à ses fils de lire chacun de ces livres 100 fois et, comme lui, de les mémoriser.
Une fois installé en tant qu’empereur, il étudiait encore plus intensément, au point de vomir parfois du sang tant il était épuisé. Pour lui, la vie ne devait pas être considérée comme un divertissement, mais il croyait que l’acquisition de connaissances et de l’éducation conduirait la nation à la paix et à l’harmonie. Il n’a jamais cessé d’étudier et d’apprendre, même lors de ses tournées d’inspection à travers la Chine, peu importe s’il se trouvait sur un bateau ou dans une auberge, ses livres l’accompagnaient partout. Il a lu des volumes tels que Le livre des changements, Les annales de Zhou, Documents des ancêtres et Le livre des oracles.
Considérer l’histoire comme un miroir
Kangxi accordait une grande importance à l’histoire, il a demandé à sa cour de créer un dictionnaire de la dynastie Qing. En outre, il a publié le dictionnaire Kangxi, les œuvres anciennes et encore utilisées de Gu Jin Tu Shu Shu Ji Cheng, les poèmes de la dynastie Tang, et bien d’autres encore. Il est également l’auteur de plusieurs livres : des recueils de 1147 poèmes ont été publiés sous son règne.
L’empereur Kangxi à 45 ans, peint en 1699. (Image : Wikimedia / CC0 1.0)
Connaissances médicales
Kangxi a développé un grand intérêt pour la médecine après qu’il soit tombé gravement malade. Il avait contracté le paludisme à l’âge de 40 ans et aucune médecine chinoise ne pouvait le guérir.
Finalement, deux chrétiens, Hong Ruohan et Liu Ying, lui ont donné de la quinine congelée, qui l’a guéri. Cette heureuse tournure des événements a suscité un intérêt pour la médecine occidentale, si bien qu’il a fait fabriquer des médicaments occidentaux dans son propre laboratoire au palais. Il a encouragé tout le monde à se faire vacciner contre la variole, qui était un fléau à l’époque. Son père, l’empereur Shun Zhi, est mort de cette maladie, alors que Kangxi y a survécu, son visage en a gardé les stigmates.
Pour éviter que la noblesse mongole n’entre en contact avec la maladie pendant son séjour en ville, il fit construire des pavillons et des jardins de magnolia près de la partie nord de la Grande Muraille. Cela a permis aux pèlerins de poursuivre leur voyage sans avoir à entrer au siège du gouvernement, et ainsi éviter ou minimiser la contagion de la variole.
Kangxi a ordonné la vaccination de sa famille et de ceux qui vivaient dans le palais. Il l’a recommandée aussi à 49 autres sous-groupes d’ethnie mongole comme traitement préventif. Ses actions ont permis d’éviter de nombreuses pertes.
Intérêt pour les sciences naturelles
Étudier la nature était aussi l’une de ses passions. Il a accueilli les scientifiques français Joachim Bouvet, Jean-François Gerbillon et quatre autres de leurs collègues au palais en 1688. À leur arrivée, ils ont reçu comme présents 30 instruments scientifiques et des livres. Les invités étrangers venant de l’occident ont tellement enchanté l’empereur Kangxi qu’il a décidé de les faire rejoindre sa cour en tant que conseillers. Pendant plusieurs années, le palais s’est mis à accueillir des scientifiques de tous les domaines de spécialisation.
Beaucoup de scientifiques ont loué l’attitude de Kangxi envers la science et ont fait part de leurs expériences à la cour de l’empereur Kangxi au roi de France Louis XIV.
Joachim Bouvet commente dans son livre, La Chine de l’Empereur Kangxi : « Il est enchanté d’apprendre de nouvelles connaissances scientifiques et a passé plusieurs heures avec nous tous les jours, suivies de quelques heures de formation autodidacte. Il a horreur de perdre du temps et s’est couché très tard. Bien que nous, les chercheurs, soyons apparus tôt au palais, il était déjà debout et s’était préparé pour nous. Il demandait volontiers des conseils au sujet de son travail et posait parfois de nouvelles questions. »
Commentant les innovations scientifiques occidentales que l’empereur Kangxi avait reçues, Joachim Bouvet a déclaré : « Kangxi aimait le télescope, deux horloges murales et le planimètre. Il les gardait tous dans ses quartiers privés. Il aimait aussi beaucoup la boussole. »
À la suite de Joachim Bouvet et Jean-François Gerbillon étaient venus au palais plusieurs autres scientifiques. Leur plus grande réussite a été d’encourager l’Empereur à entreprendre le projet monumental de fonder un institut de recherche chinois pour cartographier l’ensemble de la Chine. Ce plan ambitieux, pour rendre compte de la cartographie de la Chine, est né du fait que les scientifiques français ont eu l’occasion de se rendre en Chine.
Des astronomes de la mission chinoise des jésuites, avec l’empereur
Kangxi (Beauvais, 1690-1705). (Image : Wikimedia / CC0 1.0)
Kangxi a vécu de 1654 à 1722 ; son riche héritage continuera d’être transmis à travers l’histoire.
Rédacteur Chandi Leyishan
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