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Histoire. La marine impériale de la dynastie Ming : autrefois la plus puissante au monde pendant trois siècles

CHINE ANCIENNE > Histoire

L’histoire du voyage de Zheng He vers l’Ouest sous la dynastie Ming (1368 - 1644) est très connue, mais peu de gens savent aujourd’hui que la marine impériale de la dynastie Ming était autrefois la flotte la plus puissante de la Chine ancienne et même de l’histoire du monde antique. Tout au long des presque trois cents ans d’existence de la dynastie Ming, cette marine impériale n’a pratiquement jamais perdu de bataille, battant même les Portugais, les Néerlandais pendant la période des Grandes Découvertes, ce qui les a poussés à abandonner leurs tentatives de forcer la dynastie Ming à ouvrir les douanes pour commercer avec eux.

Origine, apogée et déclin de la marine impériale de la dynastie Ming

La marine impériale de la dynastie Ming est née de l’une des deux principales forces de l’armée de Zhu Yuanzhang à la fin de la dynastie Yuan (1234 - 1368), la force navale de Chaohu (le Lac Chao dans la province de l’Anhui, à l’est de Chine aujourd’hui). À la fin de la dynastie Yuan, Zhu Yuanzhang a combattu le régime mongol et a été aidé par la force navale de Chaohu, dirigée par Yu Tonghai, un célèbre commandant de marine vers la fin de la dynastie Yuan, pour résoudre le problème de l’approvisionnement en nourriture et en riz.

La force navale de Chaohu, originaire de l’Anhui, comptait plus de 10 000 hommes, des milliers de navires, des millions de livres de céréales et de nombreux combattants marins aguerris. Le lac Chaohu était situé dans le bassin du fleuve Yangtze, qui était sillonné de voies navigables, et les marins de Chaohu avaient l’habitude de faire naviguer de petits bateaux le long du fleuve Yangtze, battant les grands navires des forces mongoles de la dynastie Yuan.

La force navale de Chaohu, aguerrie au combat, a joué un rôle indispensable dans la victoire finale de Zhu Yuanzhang (1328 - 1398), le futur empereur fondateur de la dynastie Ming sur les nombreux héros de la fin de la dynastie Yuan.

Après l’établissement de la dynastie Ming, la grande marine Ming est devenue très puissante en 1420 pendant l’apogée de Ming Chengzu, le troisième empereur de la dynastie Ming. Cette marine possédait 3 800 navires. Parmi ceux-ci, il y avait 1 350 navires de patrouille, 1 350 navires de guerre, 400 grands navires et 400 transporteurs de grains, dont 250 étaient des navires de haute mer, tous stationnés à la base militaire de Xinjiangkou à Nanjing, la capitale du sud de la dynastie Ming. En outre, la dynastie Ming disposait d’un grand nombre de navires de garde et de maintien de l’ordre ainsi que de navires transmetteurs d’ordre pour protéger l’océan et patrouiller sur les rivières. En réalité, même la célèbre flotte de Zheng He ne représentait qu’une petite partie de la puissante flotte maritime de la marine impériale des Ming.

La marine de la dynastie Ming s’est étendue des rivières intérieures à la mer, dominant autrefois la côte et l’océan Indien, établissant un cercle de commerce de tribut dans la région de l’océan Indien, mais avec le déclin de la dynastie Ming et l’invasion des nomades, la marine chinoise a inévitablement décliné. Cela ne pouvait cependant pas faire oublier sa gloire d’antan.

Deux batailles navales avec les Portugais

À la fin du mois d’août 1521, le onzième empereur de la dynastie Ming, l’empereur Jiajing, ordonne à Wang Hong, alors fonctionnaire de 56 ans chargé des affaires côtières dans le Guangdong, d’expulser les Franks (les Portugais) depuis l’île de Tuen Men (une ville située dans le nord-ouest de Hong Kong aujourd’hui) où le royaume portugais est venu y établir un comptoir commercial depuis 1514.

Wang Hong a dirigé l’armée Ming pour attaquer l’armée portugaise dans la région de Tuen Men mais a échoué au début car les navires de guerre portugais étaient équipés d’un type de canon à tir rapide que les Ming n’avaient jamais vu auparavant, le Pierrier à boîte.

Cependant, avant la reprise de la bataille, l’armée Ming avait déjà réussi à copier le Pierrier à boîte portugais en grand nombre, et les Portugais furent vaincus. Le 7 septembre, les trois derniers grands navires portugais ont reculé avant de se cacher vers une île voisine.

A l’aube, le vent s’est inversé et les Portugais ont pu échapper aux forces des Ming grâce à un vent du nord violent pour retourner au sultanat de Malacca. Il s’agit de la première bataille de la Chine contre le colonialisme, qui s’est terminée par une victoire de la dynastie Ming.

L’année suivante, dans la baie de Xicao, au Guangdong, la marine Ming a de nouveau livré une bataille navale contre la marine portugaise. La bataille s’est soldée par une victoire de la marine des Ming, ce qui a amené les Portugais à abandonner progressivement l’idée de forcer la dynastie des Ming à ouvrir des bureaux de douane pour commercer avec eux.

Les batailles avec les Néerlandais pour récupérer Penghu à la côte ouest de Taïwan

En 1602, sous la règne de l’empereur Wanli, les Néerlandais ont créé la Compagnie des Indes orientales pour s’emparer des colonies en Orient.

En 1604, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales a établi un château comme comptoir commercial à Penghu ou îles Pescadores situés au large de la côte ouest de Taïwan. L’occupation de Taïwan avait pour but de servir de plaque tournante pour le commerce avec la Chine, le Japon, la péninsule coréenne et l’Asie du Sud-Est, et de monopoliser le commerce entre Manille (colonie espagnole) et la Chine. Mais à cette époque, Penghu était une garnison saisonnière de la dynastie Ming. Après l’échec des négociations, les Ming ont envoyé une armée pour encercler le château hollandais, ce qui a poussé les Hollandais à battre en retraite.

En 1622, la flotte armée de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (sept navires et 900 guerriers) a de nouveau occupé Penghu comme place forte et a réduit la population locale en esclavage pour construire des forts, faisant 1 300 morts. L’empereur chinois a ordonné au gouverneur du Fujian, Nan Juyi, de chasser les Néerlandais de Penghu. Cependant, les navires de guerre hollandais ont bloqué le port maritime de Zhangzhou dans le Fujian et la marine des Ming n’a pas pu sortir.

En novembre 1623, Nan Juyi a fait semblant d’inviter les Néerlandais à Xiamen pour des négociations, emprisonnant la délégation néerlandaise lors d’un banquet et profitant de l’occasion pour attaquer et brûler les navires de guerre hollandais qui ont envahi la côte des Ming.

En février 1624, Nan Juyi prit personnellement un bateau pour Kinmen et ordonna à l’armée Ming de traverser la mer pour récupérer Penghu. Cependant, l’armée hollandaise a résisté avec de solides fortifications et des navires de guerre, et Penghu n’a pas pu être récupéré après de longues batailles.

En juillet et août 1624, Nan Juyi envoya les troupes de canons pour appuyer l’armée Ming et lança une attaque générale. Abattus, les Néerlandais ont fini par se retirer de Penghu, qu’ils avaient occupé pendant deux ans. La dynastie Ming a ainsi remporté la bataille de Penghu et l’a récupéré avec succès.

La Bataille de No Ryang avec les Japonais

En novembre 1598, la vingt-sixième année du règne de l’empereur Wanli de la dynastie Ming, une guerre éclata entre la Chine, la Corée et le Japon pour lutter contre le Japon et aider la Corée. Une bataille navale massive entre les marines chinoise et coréenne et la marine japonaise, menée dans les eaux à l’ouest de No Ryang sur la péninsule coréenne, a abouti à l’anéantissement total de la flotte japonaise, connu sous le nom de Bataille de No Ryang. Cette bataille a porté un coup majeur à l’invasion japonaise de la Corée et a joué un rôle déterminant dans l’instauration de 200 ans de paix en Corée après la guerre. Au cours de la bataille, le vétéran chinois Deng Zilong (1531 - 1598) et l’amiral coréen Yi Sun-sin (1545 - 1598) ont tous deux perdu la vie.

Rédacteur Tchen Sixuan

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