Ye Xian, 葉限, est l’histoire d’une jeune fille chinoise vivant entre les dynasties Qin et Han (221-206 av. J.-C., et 206 av. J.-C.-220 ap. J.-C., respectivement). Il s’agit de la plus ancienne histoire de Cendrillon enregistrée et elle contient certains principes bouddhistes. Ce conte s’est ensuite répandu en Europe et dans le monde entier. Si les histoires anciennes sont encore lues aujourd’hui, de nouvelles versions de Cendrillon continuent d’être produites.
Ye Xian était l’enfant du chef Wu, un homme veuf, vivant dans la Chine ancienne. Alors qu’elle n’était qu’un bébé, son père mourut de maladie et la jeune orpheline fut confiée à une mère adoptive. Cette femme méprisait Ye Xian, car elle était plus jolie et plus gentille que sa propre fille. Elle la maltraitait en lui assignant les tâches les plus ingrates.
L’un des rares réconforts de Ye Xian était un poisson aux yeux d’or vivant dans une rivière voisine. Elle nourrissait le poisson tous les jours depuis qu’elle l’avait vu remonter des profondeurs de l’eau et s’approcher de la rive. Même si Ye Xian était affamée, elle continuait à partager sa nourriture avec le poisson. Lorsque sa belle-mère apprit l’existence du poisson, elle revêtit le manteau de Ye Xian et se rendit au bord de la rivière. Elle poignarda le poisson à l’aide d’un couteau, puis le fit frire pour le dîner.
En apprenant la mort de son cher ami, Ye Xian s’effondra en sanglots au bord de l’eau. Soudain, un vieil esprit apparut et l’informa que les os du poisson contenaient un esprit puissant et que si elle avait besoin de quelque chose, elle devait se prosterner devant eux et faire un vœu. Ye Xian retrouva les os du poisson et les cacha.
L’arrivée du printemps marqua le début de la fête annuelle du printemps, mais Ye Xian ne pouvait y assister. Après le départ de sa belle-mère et de sa sœur, elle alla consulter les os du poisson, demandant des habits adaptés pour se joindre à la fête. Ye Xian reçut une superbe robe et un châle, ainsi qu’une paire de chaussures dorées ornées d’un motif constitué d’écailles de poisson. Ye Xian assista à l’événement, où elle fut le centre de l’attention en raison de sa beauté et de son charme discrets.
Voyant que sa belle-mère et sa sœur devenaient suspicieuses et craignant d’être découverte, Ye Xian s’enfuit alors, laissant dans sa hâte une chaussure derrière elle. Dès son arrivée à la maison, elle enfila sa vieille robe en lambeaux. Elle tenta de communiquer avec les os du poisson, mais ils restèrent silencieux et ne furent d’aucune aide. Déçue, elle cacha dans son lit la seule chaussure qui lui restait.
Après quelque temps, un marchand découvrit la chaussure en or qu’elle avait perdue, et, réalisant sa valeur, la vendit au roi. Le roi voulut retrouver la propriétaire de cette magnifique petite chaussure, il envoya donc ses soldats fouiller le royaume. Ils ne trouvèrent aucune personne dont le pied fut assez fin pour entrer dans la chaussure. Le roi décida donc de l’exposer dans un endroit proche de l’endroit où elle avait été trouvée. Toutes les femmes venaient essayer la chaussure, mais en vain. Une nuit, Ye Xian se glissa discrètement à travers le pavillon et récupéra sa chaussure, mais les hommes du Roi l’aperçurent et se précipitèrent pour l’arrêter.
Le Roi était furieux. Il ne pouvait pas croire qu’une personne en haillons puisse posséder une paire de chaussures en or. Cependant, après avoir entendu l’explication de Ye Xian, il fut frappé par sa nature douce, malgré son apparence misérable.
Ye Xian fut donc autorisée à rentrer chez elle avec la chaussure. Le jour suivant, le Roi se rendit à son domicile.
Lorsque Ye Xian apparut, portant à la fois ses chaussures au motif de poisson et sa magnifique robe d’un vert bleu profond, le roi compris qu’elle était celle qu’il cherchait. Il lui demanda de l’accompagner dans son royaume et de devenir son épouse, ce qu’elle accepta avec joie.
La cruelle marâtre et sa fille ne furent jamais autorisées à rendre visite à Ye Xian. Elles furent contraintes de vivre dans une grotte jusqu’au jour où elles moururent sous une pluie de pierres.
Certains récits placent la marâtre et la demi-sœur dans « la tombe des femmes regrettables ». Dans la mythologie ultérieure, ces deux femmes, après avoir remboursé leur karma, sont devenues des divinités capables d’exaucer des vœux.
La leçon de cette histoire
Le poisson est un symbole de chance en Chine, et il existe un précepte bouddhiste selon lequel il ne faut pas détruire cruellement une vie. La belle-mère jalouse de Ye Xian a été punie pour son comportement. Comme le dit un ancien dicton chinois, Le bien est rétribué par le bien et le mal par le mal.
À la période du Nouvel An chinois, on observe fréquemment une forte représentation du symbole du poisson. Cela s’explique par le fait que le mot pour poisson, « Yu », est un homonyme de « surplus » 餘 dans la langue chinoise et est donc considéré comme de bon augure.
Rédacteur Swanne Vi
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