Le concept taoïste de l’harmonie du yin et du yang se reflète dans tous les aspects de la vie de la Chine ancienne. Les hommes sont yang et les femmes sont yin. Les hommes sont masculins et attentionnés et les femmes sont douces et modestes. Sous l’influence de ce concept, les Chinois anciens faisaient preuve d’une grande sagesse dans leurs relations de couple, sachant que la plus grande richesse d’une famille est la vertu. Laissez-vous inspirer par les récits suivants sur la vertu des femmes de la Chine ancienne.
Une épouse laide gagne le respect de son mari
À la fin de la dynastie des Han de l’Est et pendant la période des Trois Royaumes (220-266) en Chine, Ruan, une fille pas très jolie, épousa Xu Yun. Mais depuis le mariage, son mari ne vivait pas avec elle en couple, et la famille s’inquiétait de cette situation. Lorsqu’un invité vint leur rendre visite, Ruan demanda à sa servante d’aller vérifier ce qui se passait, et celle-ci lui dit : « C’est Monsieur Huan qui est venu rendre visite à la famille. » Ruan répondit : « Monsieur Huan persuadera Xu Yun de vivre avec moi en couple. » Effectivement, Monsieur Huan a convaincu Xu Yun de venir voir son épouse. Mais quand Xu Yun a vu le visage de Ruan, il a voulu repartir immédiatement.
Sa femme a tiré sur son revers et lui a dit de ne pas partir. Xu Yun se tourna vers Ruan et lui dit : « En tant que femme, vous devez avoir les quatre vertus, puis-je vous demander combien de vertus vous avez ? »
Ruan lui répondit doucement : « En tant que femme, je dois posséder les quatre vertus qui sont la bonne moralité, les paroles appropriées, une apparence soignée et agréable ainsi que des talents en broderie et en couture. Tout ce qui me manque en tant que votre épouse, c’est une belle apparence. Mais j’ai aussi entendu dire qu’un homme vertueux doit avoir une centaine de bonnes qualités, je me demande combien mon mari en possède. »
Xu Yun répondit : « Je les ai toutes. »
Ruan lui répondit : « La vertu est la première des cent qualités pour un homme vertueux, comment pouvez-vous affirmer que vous les possédez toutes alors que vous préférez plutôt la belle apparence que la vertu ? »
Xu Yun avait honte et savait que son épouse n’était pas une personne ordinaire. Il la traita désormais avec beaucoup de respect.
L’épouse du gouverneur habillée simplement
Heng Yue (1369-1452) était un gouverneur de Qingyang sous la dynastie Ming et il cherchait à être un fonctionnaire irréprochable. Un jour, les épouses de plusieurs de ses collègues se réunirent pour un banquet auquel participait également l’épouse de Heng Yue. Pendant le banquet, toutes les épouses portaient de beaux habits et de beaux bijoux sauf madame Heng, qui était très sobrement vêtue.
Après la fête, l’épouse de Heng Yue était contrariée par sa tenue trop simple. Heng Yue demanda à sa femme : « A quelle place étais-tu assise ? » Son épouse lui répondit : « Sur le siège principal. » Heng Yue dit alors : « Tu es sur le siège principal et tu cherches à te vêtir de manière élégante. Comment tous les avantages du monde pourraient-ils appartenir à une seule personne ? Celui qui essaie de prendre la première place dans le monde est un imprudent et risque de périr terriblement ! »
Plus tard, la femme du gouverneur Heng Yue, s’habillait toujours sobrement.
Aujourd’hui encore, les habitants de Qingyang continuent de raconter cette histoire.
La vertu est toujours importante, même quand on est riche
Zhong Yunzhang ( ?-959) était un ministre des Han du Sud pendant les Cinq dynasties et les Dix royaumes. Sa femme, Lao, lui dit : « Autrefois, il n’y avait pas de grande marmite à usages multiples dans la maison, il n’y avait qu’une petite casserole, mais nous arrivions quand même à divertir nos invités et nos amis avec. Aujourd’hui, notre maison est pleine de trésors, mais nous ne pratiquons plus la bienveillance et la moralité. Même si l’on est riche et puissant, ça ne sert à rien ! » Elle sortit alors la petite casserole utilisée autrefois, la frappa avec un cliquetis devant Zhong Yunzhang.
Zhong Yunzhang regarda la vieille petite casserole en fer en écoutant les conseils de son épouse, il eut très honte.
Ban Zhao succéda à son frère pour achever le Livre des Han
Le frère de Ban Zhao, Ban Gu, fut l’auteur du Livre des Han, un des plus importants documents historiques de la Chine ancienne, qui décrit tous les aspects de la société chinoise pendant la dynastie Han. Sous la direction de son frère Ban Gu, Ban Zhao a été chargée de compiler les phénomènes célestes du Livre des Han.
Au moment de la mort de Ban Gu, la partie du Livre des Han où sont consignées les requêtes des ministres à l’empereur et les connaissances en matière d’astronomie restaient à rédiger.
L’empereur de l’époque a ordonné à Ban Zhao de se rendre à la salle d’étude du côté est du palais royal, et de poursuivre la rédaction du Livre des Han. Ban Zhao a alors achevé le Livre des Han, après l’avoir écrit avec soin et rigueur.
L’empereur convoqua Ban Zhao à plusieurs reprises au palais et demanda à l’impératrice et à toutes les femmes nobles de la traiter avec beaucoup de respect comme un professeur.
Ban Zhao était également l’auteur d’un livre sur la moralité des femmes, les Préceptes pour les femmes. Dans son livre, elle conseillait aux femmes d’être humbles. Selon elle, le yin et le yang étaient différents dans la nature, et les hommes et les femmes n’avaient pas le même comportement. Les hommes devraient être masculins et forts, tandis que les femmes devraient être douces et belles.
Rédacteur Simone Yang
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