« Un trésor sans prix » (無價之寶, wú jià zhī bǎo) est un proverbe chinois, décrivant un trésor au prix inestimable, inaccessible à l’achat. Aujourd’hui, on utilise ce proverbe pour décrire un objet doté d’une grande valeur ou une vertu précieuse.
L’étymologie du proverbe chinois « un trésor sans prix »
Pendant la période des Royaumes combattants (476 - 221 av. J.-C.) en Chine, un fermier du royaume de Wei binait l’herbe, et soudain sa houe a heurté et a été abîmée par une matière très dure. Surpris, ce fermier a changé de houe pour enlever toutes les herbes avant de déterrer un morceau de jade d’un pied de long.
Il a ramassé cette pierre de jade et s’est rendu chez son voisin pour lui demander de l’évaluer. Le voisin, malhonnête, dit au fermier : « Je ne peux pas nommer cette pierre, cependant, si tu la gardes dans ta maison, elle te portera malheur. Je te propose de la remettre là où tu l’as trouvée. » Convaincu par les paroles de son voisin, le fermier se donna beaucoup de mal pour remettre la pierre à son emplacement d’origine. Le voisin l’observait secrètement et a su où se trouvait le jade. Le voisin attendit que le fermier parte pour ramener la pierre de jade chez lui. Sa femme lui dit : « Si tu présentes la pierre de jade au roi, il sera certainement heureux et te récompensera » Suivant le conseil de sa femme, le voisin présenta la pierre de jade au roi de Wei. Le roi fit appel à un expert pour évaluer le jade. Après un examen minutieux, l’expert dit au roi : « Ce morceau de jade est " un trésor sans prix ". Rien que pour jeter un coup d’œil sur ce morceau de jade, les gens devraient vous céder cinq villes » Le roi de Wei fut si heureux qu’il récompensa le voisin du fermier avec beaucoup d’or et de bijoux. Rentré chez lui, le voisin tout ravi écouta un autre conseil de sa femme et il donna la moitié de la récompense du roi au fermier. Les deux devinrent très riches.
Pour le roi de Qi : un talent vertueux est « un trésor sans prix »
Cependant, le roi de Qi, qui vivait lui aussi à l’époque des Royaumes combattants, considérait un talent vertueux comme un vrai trésor sans prix, contrairement au roi de Wei. Un jour, le roi de Qi chassait avec le roi de Wei dans une forêt. Le roi de Wei demanda au roi de Qi : « Avez-vous des trésors dans votre royaume ? » Le roi de Qi lui répondit : « Non. » Le roi de Wei insista : « Bien que mon royaume soit petit, je possède dix grosses perles de plus d’un pouce de diamètre qui sont capables d’éclairer douze chars. Comment est-ce possible qu’un royaume aussi grand que le vôtre ne possède aucun trésor ? »
Le roi de Qi lui répondit : « Ma perception des trésors est différente de la vôtre. J’ai envoyé un de mes ministres, Tanzi, garder la ville du sud, si bien que le royaume de Chu n’a plus osé venir nous attaquer et les douze royaumes vassaux du bassin de Si sont même venus nous faire des visites d’État avec du respect. Un autre de mes ministres, Panzi, a été envoyé pour garder Gaotang, et les habitants de Zhao n’osent plus venir pêcher à l’est du fleuve Jaune. Depuis que l’un de mes fonctionnaires, Qianfu, a été chargé de garder Xuzhou, le peuple de Yan se prosterne à la porte nord de la ville et le peuple de Zhao à la porte ouest, pas moins de 7 000 familles sont venues pour se joindre à Qianfu. Un autre ministre de mon royaume s’appelle Zhongshou, on lui a demandé d’éduquer les voleurs du royaume. Grâce à lui, la paix règne désormais dans mon royaume et les gens ne ramassent même pas les objets trouvés dans la rue. Je suis ravi d’avoir ces quatre ministres dont la vertu brille à mille lieues à la ronde. » À ces mots, le roi de Wei rougit de honte.
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