Les trésors de la Cité interdite sont conservés séparément de part et d’autre du détroit de Taïwan. On a toujours dit des deux musées nationaux chinois que la Cité interdite à Pékin est « un palais sans trésors » et que le Musée national du Palais à Taipei est « une île à trésors sans palais ». Avant de quitter la Chine continentale fin 1949, Chiang Kai-shek a transféré à Taïwan des centaines de milliers d’objets précieux provenant de la Cité interdite, ce qui les a sauvés de la destruction durant la révolution culturelle. Aujourd’hui, 95 % des meilleurs objets autrefois de la Cité interdite reposent paisiblement au Musée national du Palais à Taipei.
Chiang Kai-shek a construit un musée à Taipei pour conserver des trésors de la Cité interdite et organisé des expositions aux États-Unis
Le 12 novembre 1964, jour anniversaire de la naissance de Sun Yat-sen (plus connu en Chine sous son surnom Sun Zhongshan), père fondateur de la République de Chine, le Palais national de Taipei a été inauguré dans la zone pittoresque de Waishuangxi.
Chiang Kai-shek, venu inspecter les lieux, prononça par inadvertance la phrase suivante : « Ne serait-il pas plus judicieux d’appeler ce musée le " Musée Zhongshan " ? » C’est pourquoi le Musée national du Palais de Taipei est également connu sous le nom de Musée Zhongshan.
Chiang Kai-shek et son épouse Soong Mei-ling étaient des amateurs d’antiquités chinoises. Selon Gao Renjun, un ancien du Musée national du Palais de Taipei, il se souvient que Chiang Kai-shek et Song Meiling visitaient le musée une fois par semaine après l’ouverture de celui-ci, comme s’ils se rendaient régulièrement chez leurs voisins. Lorsqu’ils visitaient le musée, ils se sentaient rassurés.
Lorsque les trésors de la Cité interdite étaient stockés dans l’entrepôt de Beigou, Chiang Kai-shek et son épouse avaient l’habitude de se rendre au Lac du Soleil et de la Lune depuis Taipei, puis à Beigou pour s’y reposer un peu. Ils installaient une petite table et des chaises devant l’entrepôt, feuilletant côte à côte des livres anciens, nourrissant leur esprit en contemplant des peintures célèbres.
Chiang Kai-shek et Soong Mei-ling étaient profondément conscients que l’esprit de la culture chinoise traditionnelle pouvait avoir une fonction édifiante pour la nation. C’est pourquoi, alors que le Parti communiste chinois (PCC) menait la révolution culturelle sur le continent pour détruire la culture traditionnelle, Chiang Kai-shek et Soong Mei-ling favorisaient pleinement l’enseignement de la culture chinoise traditionnelle à Taïwan, afin de protéger et de promouvoir cette culture millénaire.
Par ailleurs, Chiang Kai-shek a également emmené les plus beaux trésors de la Cité interdite à Washington pour une exposition itinérante dans cinq villes, qui a attiré un total de 470 000 visiteurs. Un mois plus tard, la porcelaine ancienne et splendide de la Chine a fait l’objet d’un article dans le magazine américain Time. Les Américains s’exclamèrent avec enthousiasme : « Le courant principal et le centre de la culture orientale ne se trouve pas au Japon, mais en Chine ».
680 000 pièces de reliques culturelles bien conservées depuis plus de 70 ans
La collection du Musée national du Palais de Taipei est d’une richesse inégalée dans le monde : peintures et calligraphies, bronzes, porcelaines, jades, laques, émail, sculptures, papeterie, livres, documents, archives des dynasties Ming et Qing, soit un total d’environ 680 000 pièces.
Lorsque les trésors de la Cité interdite de Pékin ont quitté le palais, après une vingtaine d’années de grandes migrations et de transferts, pas une seule pièce n’a été endommagée, ce que l’on appelle le miracle de l’histoire humaine, et les reliques culturelles transportées à Taïwan ont été bien préservées, le Musée national du Palais à Taipei devenant ainsi un véritable modèle mondial renommé en matière de conservation du patrimoine.
Depuis plus de 70 ans, sur 700 000 pièces de reliques culturelles il ne manque qu’un morceau de papier et un paquet de sel.
En 1989, l’inventaire des reliques culturelles du Musée national du Palais de Taipei a révélé qu’il manquait une photo dans un vieux livre en langue mandchoue. Après des recherches, il s’est avéré qu’en 1969, à Taïwan, une maison d’édition avait prévu de publier le fichier original en mandchou, de sorte que le livre est sorti du musée et la photo a été perdue lors du retour du livre. Depuis lors, le Musée national du Palais de Taipei a mis en place une réglementation stricte : les reliques culturelles ne peuvent en aucun cas quitter le musée.
Le sel perdu était un paquet de sel fin provenant du Xinjiang sous le règne de Qianlong et envoyé à Pékin en guise de tribut. La raison pour laquelle le sel a été perdu est qu’il s’est volatilisé après trop d’années.
Au fil des ans, les catastrophes naturelles et anthropiques telles que les tremblements de terre et les voleurs n’ont jamais pu endommager ou détruire ces objets du Musée national du Palais de Taipei qui sont porteurs d’histoire. Grâce à l’ouverture du musée et à de nombreuses expositions et activités d’échange, un grand nombre des meilleurs trésors de la Cité interdite sont désormais accessibles au monde entier et témoignent de l’ingéniosité et de la beauté des reliques culturelles chinoises.
La destruction des reliques culturelles en Chine continentale sous le régime communiste
Pendant la révolution culturelle qui a commencé en 1966, 4 922 des 6 843 reliques culturelles et monuments préservés lors du premier recensement des reliques culturelles de Pékin en 1958 ont été détruits, les visages de 1 000 statues de Bouddha en relief en cristal chinois situées au sommet de la Montagne Wanshoushan dans le Palais d’été de Pékin ont été détruits.
Dans le premier temple bouddhiste de Chine, le Temple du Cheval Blanc, à l’est de la ville de Luoyang, qui a été construit sous la dynastie Han, des employés locaux et des paysans ont brisé les dix-huit statues d’Arhat en argile, de la dynastie Liao, qui se trouvaient dans le temple, les manuscrits sur ôles (feuilles de palmier) introduit par des moines indiens il y a 2 000 ans, les statues de chevaux de jade rares et précieux, et d’autres statues ainsi que les rouleaux de soutras.
Dans le Temple Tiantai du comté de Daixian, dans la province de Shanxi, construit il y a 1 600 ans, les statues et les peintures murales ont été détruites. Même les peintures murales dans les Grottes des mille Bouddhas de Bezeklik sur les Monts Flamboyants au Xinjiang, dans une zone très éloignée, n’ont pas été épargnées non plus.
Outre la destruction d’objets liés à la foi bouddhiste, la tombe de Confucius, le saint suprême du confucianisme en Chine, qui a eu une influence considérable sur les régions voisines de la Chine et sur la communauté chinoise d’outre-mer, a également été fouillée et les ossements de ce grand savant ont été réduits en miettes. Au nom de la « Rébellion contre Confucius », plus de 5 300 livres anciens, peintures, reliques culturelles nationales et stèles historiques en pierre ont été brûlés ou détruits.
La destruction par le PCC des reliques culturelles et des monuments qui véhiculent le sens profond de l’histoire et de la culture traditionnelles chinoise est dans le but de rompre les liens entre la descendance de l’Empereur Jaune et la culture chinoise traditionnelle, et de détruire le système culturel et moral chinois traditionnel. Il est difficile de décrire l’ampleur du mal et la profondeur des dégâts causés par un tel acte, sans équivalent dans le monde.
Rédacteur Yi Ming
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