Le siège de Changchun qui a eu lieu de 1947 à 1948 dans le nord-est de la Chine est l’une des batailles les plus tragiques de la guerre civile chinoise (1945-1949) entre le Kuomintang (KMT) et le Parti communiste chinois (PCC). Le PCC a eu recours à la tactique inhumaine de couper l’approvisionnement alimentaire pour faire mourir de faim des centaines de milliers de civils afin de gagner la bataille. Par la suite, le PCC a prétendu qu’il avait gagné sans combat mais n’a jamais osé révéler au public les faits réels.
Lin Biao : « Faisons de Changchun une ville morte ! »
Le siège de Changchun a commencé le 4 novembre 1947 et s’est terminé le 19 octobre 1948. Il a duré près d’un an, soit 350 jours.
En novembre 1947, le PCC a coupé l’électricité depuis la centrale hydroélectrique à proximité de Changchun et a fait exploser les mines de charbon. La population n’avait plus d’électricité, plus de charbon et ne pouvait plus se procurer de bois de chauffage.
Changchun est située dans la partie nord-est de la Chine, où la température la plus basse en hiver peut être inférieure à - 30 °C, si bien que de nombreuses personnes sont mortes de froid et se sont suicidées pendant l’hiver.
En mai 1948, Lin Biao, commandant en chef de l’armée de campagne du PCC dans le Nord-Est, a conduit l’armée communiste à détruire les cultures et les semis dans un rayon de 40 km autour de Changchun, afin de priver complètement de nourriture la population locale et l'armée de la République de Chine du Kuomintang.
Le 5 juin 1948, Lin Biao a publié les règles concernant le siège de Changchun et dès lors, la « guerre de famine » du PCC pour assiéger Changchun - « pas d’entrée de nourriture, pas de sortie de personnes » - a été pleinement mise en œuvre.
De mi-juin à fin septembre, la ville de Changchun était à court de nourriture, même l’écorce des arbres et les jeunes feuilles ont toutes été dévorées.
Des habitants affamés se rendaient aux avant-postes communistes dans l’espoir de sortir de la ville pour aller chercher de la nourriture, mais les soldats communistes ont refusé leur demande, allant même jusqu’à tirer sur ses personnes pour les tuer. A l’époque, nombre d’entre elles se sont pendues dans la zone d’affrontement des deux camps.
« Faisons de Changchun une ville morte ! » Le slogan était si fort que les troupes de l’Armée populaire de libération (APL) du PCC en mission ont strictement obéi aux ordres des supérieurs pour empêcher les habitants de quitter la ville en les fusillant. Mais ces soldats n’ont pas réalisé qu’ils participaient à un massacre. Un grand nombre d’habitants sont ainsi morts de faim et il y a même eu des tragédies où des gens se sont livrés au cannibalisme.
Un survivant du siège de Changchun s’est souvenu : « En mai, les communistes nous ont encerclés, ne nous laissant pas sortir ou renvoyant les rescapés dans la ville en les traitant d’espions…Des enfants, des personnes âgées et des malades étaient à quatre pattes dans les rues, ce qui a provoqué un choc terrible pour les soldats du Kuomintang protégeant la ville de Changchun et la population locale. »
Ce que les communistes ont vu en entrant dans la ville
Cependant, les troupes communistes stationnées à l’extérieur de la ville n’avaient aucune idée de la misère qui régnait à l’intérieur de la ville morte de Changchun. Mais lorsqu’ils sont entrés dans la ville, beaucoup ont été choqués et ont fondu en larmes. Ils se demandaient : « Nous nous battons pour les pauvres, mais ceux qui meurent de faim ne sont-ils pas des pauvres ? »
Cao Ying, secrétaire du comité municipal de Changchun du PCC, a écrit : « Lorsque nous sommes entrés dans la ville en voiture, nous avons vu des cadavres éparpillés des deux côtés de la route, c’était une scène horrible. Des familles mouraient de faim sur leur lit, et ceux qui étaient encore en vie étaient à bout de souffle. Il faisait très froid et beaucoup de gens n’avaient pas de vêtements chauds. »
Zou Yan, qui a servi en tant que commissaire politique dans la 8e division de l’armée rouge chinoise pour assiéger la ville en 1948, s’est rappelé de la scène qui le hantait encore. Le lendemain de la libération de Changchun, il a parcouru la ville en jeep. Mais sa voiture n’a plus pu avancer parce qu’un peu en avant, un cadavre gisait sur la route et ses subordonnés ont dû sauter de la voiture, et traîner le cadavre sur le côté, pour que la voiture puisse de nouveau avancer. C’est ainsi que sa voiture s’est arrêtée et a redémarré tout au long du trajet. À l’époque, il ne comprenait pas pourquoi les familles ne s’étaient pas préoccupées des cadavres et les avaient simplement laissés dans la rue.
Ceux qui connaissent la situation lui ont répondu : « Ce sont des piétons qui marchaient sur la route, à cause de la faim, ils ne pouvaient pas se tenir, et pouf, ils sont tombés et ils ne pouvaient plus se relever ». Zou Yan a fermé les yeux avant de soupirer : « Trop dur, trop dur, trop de morts, trop cruel. »
Cependant, Xiao Hua, commissaire politique du premier régiment de l’armée de campagne du Nord-Est, a déclaré : « La ville de Changchun a été libérée sans effusion de sang, sans tirer un seul coup de feu, et les troupes d’élite de Chiang Kai-shek, fortes de 100 000 hommes, ont été éliminées. […] C’est un brillant exemple de libération pacifique d’une grande ville dans la guerre de libération. »
Estimation du nombre de personnes mortes de faim pendant le siège de Changchun
Dans son livre Guerre de famine de Changchun (長春餓殍戰), Du Bin, écrivain chinois indépendant, a mentionné trois façons de calculer le nombre de victimes pour arriver à une estimation de 440 000, 460 000 ou 370 000. Ainsi, même l’estimation la plus prudente dépasse les 300 000 personnes.
Le professeur Endo, une Japonaise qui a vécu le siège de Changchun à l’âge de six/sept ans, estime que 300 000 à 350 000 personnes seraient mortes. Bien que ce chiffre ne soit pas très précis, il est incontestable que le nombre de victimes se chiffre en centaines de milliers.
Le 1er octobre 2009, jour du 60ème anniversaire de la prise du pouvoir par le PCC, un vétéran originaire de Changchun âgé de 76 ans, Wang Junru, qui faisait partie des 100 000 soldats ayant participé au siège de Changchun, a regretté avoir suivi le PCC et avoir fait mourir de faim des centaines de milliers de personnes.
En ce qui concerne les raisons pour lesquelles les communistes ont affamé les réfugiés, il a indiqué au New York Times : « Nous avons reçu l’ordre qu’ils (les réfugiés) étaient l’ennemi et qu’ils devaient mourir. »
Plus maléfique encore, après la prise de Changchun de manière inhumaine, le PCC n’a pas tardé à procéder à un lavage de cerveau auprès des survivants, leur faisant croire que le principal coupable était le Kuomintang et que le PCC était le bienfaiteur qui leur donnait de la nourriture et de l’aide.
Depuis le siège de Changchun, le PCC n’a cessé de recourir à la famine pour tuer des Chinois : de l’utilisation répétée de la guerre d’usure pendant la guerre civile à la famine de trois ans qui a tué 40 millions de personnes, des crues annuelles sans avertissement qui ont emporté les maisons et les cultures des paysans, à la politique de zéro Covid qui a vu d’innombrables personnes mourir de faim et se suicider chez elles dans tout le pays.
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