Par une froide nuit d’hiver, alors qu’un croissant de lune flottait dans le ciel et que les étoiles scintillaient tout autour, la blancheur de la neige reflétait la lumière de la lune. Le vent bruissait dans les arbres près d’un vieux temple où se trouvaient deux moines.
À l’intérieur du temple, sous la faible lumière des bougies, un jeune moine, frustré, se lamentait auprès de l’abbé : « Maître, même notre petit temple doit maintenir des offrandes d’encens. Vous dites souvent que la Bodhi est merveilleuse, et qu’un jour le temple de la Bodhi deviendra un lieu de milliers de temples et de cloches sans fin. Mais pourquoi était-il si difficile d’obtenir ne serait-ce que quelques aumônes aujourd’hui ? ».
Les deux moines supportaient le froid et d’autres épreuves
Le vieux moine, toujours vêtu de sa robe, reposait tranquillement, les yeux fermés, en écoutant le vent hurler à l’extérieur. Le jeune, en revanche, n’arrêtait pas de parler, comme s’il avait dressé une liste de griefs. Il dit : « Aujourd’hui, quand je suis descendu de la montagne pour demander l’aumône, il faisait trop froid dehors et les gens ne voulaient même pas ouvrir leur porte ».
« De temps en temps, je recevais un peu de nourriture, et c’était à peine suffisant pour une personne. Mais lorsque je rencontrais des gens mécontents, ils me maudissaient et ne me donnaient pas d’argent pour les offrandes d’encens. Ils laissaient même leurs chiens me mordre. Maître, le monde est trop froid et cruel. Quand votre vision se réalisera-t-elle ? ».
Le vieux moine sourit légèrement en écoutant en silence. Finalement, il ouvrit les yeux et demanda : « Il fait froid dehors, il y a de la neige partout et le vent du nord souffle. As-tu froid ? » Le jeune moine frissonna et répondit : « J’ai les pieds gelés. Je veux un bol de bouillie chaude ». Le vieux moine dit : « Nous ferons de la bouillie demain matin. Mais pour ce soir, couchons-nous tôt ».
Les deux hommes soufflèrent la bougie et se glissèrent dans leur lit. Au bout d’un moment, le vieux moine demanda : « Il fait plus chaud maintenant ? » Le jeune moine poussa un soupir de soulagement et répondit : « Il fait beaucoup plus chaud maintenant. J’ai l’impression de dormir sur une petite colline sous la chaleur du soleil ».
Le vieux moine enseigna la bonté à l’aide d’une couverture
Le vieux moine dit : « Tu es ici au temple depuis un certain temps et tu sais maintenant plier ta couverture proprement. Mais laisse-moi te demander comment une couverture épaisse et froide peut nous tenir chaud. Est-ce la couverture qui nous tient chaud ou est-ce nous qui réchauffons la couverture ? » Le jeune moine gloussa et répondit : « Nous réchauffons la couverture ! Maître, cette question est trop facile ».
Le vieux moine dit alors : « Oui, en effet ! La couverture elle-même n’a pas de température et ne peut pas donner de la chaleur aux gens. Mais une couverture épaisse peut nous tenir chaud en préservant la température de notre corps et en nous permettant de dormir confortablement ! ».
Dans l’obscurité, le jeune moine ouvrit les yeux et écouta tranquillement. Le vieux moine poursuivit : « Nous faisons sonner les cloches tous les jours et récitons des sutras. Nous demandons l’aumône et nous coupons du bois. Nous n’avons rien, mais nous sommes comme des personnes allongées sous une épaisse couverture, tandis que tous ces êtres sensibles en bas sont eux-mêmes comme une épaisse couverture qui nous recouvre. Nos cœurs sont purs et bons, avec de la compassion dans nos esprits, et nous finirons par réchauffer la couverture de coton froide. En outre, tous les êtres vivants peuvent nous aider à préserver la chaleur comme une immense couverture en coton. C’est en dormant dans un lit aussi chaud que nous pourrons traverser le grand hiver froid ! ».
Le lendemain matin, après le lever du soleil, le vieux moine ouvrit les yeux et découvrit que le jeune moine était déjà descendu de la montagne pour mendier de la nourriture. La cour était balayée, une bouillie de riz cuit l’attendait dans la marmite sur le poêle et une fleur sauvage était disposée dans un vase devant la statue de Bouddha.
Des années plus tard, un temple prospère
Le temple de Bodhi est devenu un grand temple rayonnant sur des centaines de kilomètres, avec des poutres peintes, des chevrons sculptés et de la fumée d’encens flottant tout autour.
Les moines méditaient et chantaient les écritures avec dévotion, tandis que les pèlerins venaient les uns après les autres. Un jour, un jeune moine demanda tranquillement à l’abbé : « Maître, j’ai entendu dire que cet endroit était autrefois un petit temple délabré. Pourquoi est-il si prospère aujourd’hui ? ».
L’abbé répondit : « Lorsque j’étais un jeune moine, mon maître m’a raconté une histoire à propos d’une couverture en coton qui réchauffe le cœur des gens. Veux-tu l’entendre ? Mais d’abord, plie bien ta couverture, balaie la cour, et je te la raconterai ce soir, quand nous nous serons couchés. De même, lorsque tu descendras de la montagne pour mendier de la nourriture aujourd’hui, quelle que soit la façon dont les autres te traitent, tu devras être poli et joindre tes paumes en signe de gratitude ».
Rédacteur Albert Thyme
Source : The Warmth of Kindness: Two Monks’ Nighttime Conversation
www.nspirement.com
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