Les Anciens accordaient une grande importance à la conduite morale, et ce dans toutes les professions et tous les secteurs d’activité. Par exemple, les médecins devaient respecter l’éthique médicale, les marchands l’éthique commerciale, et les fonctionnaires l’éthique bureaucratique. Le célèbre médecin Zhang Zhongjing (150-219), de la dynastie des Han de l’Est, a fourni des explications perspicaces sur le sujet en précisant que « la médecine est une pratique de bienveillance » dans son ouvrage intitulé Traité des attaques du froid et des maladies diverses.
Sun Simiao (581-682), médecin renommé de la dynastie Tang, a lui aussi clairement indiqué dans son livre Beiji qian jin yaofang, Prescriptions essentielles (valant) mille (pièces d’)or, que « la vie humaine est de la plus haute importance et vaut plus que toute autre chose », soulignant que les médecins ont la responsabilité de soulager les souffrances de leurs patients.
Les divers documents historiques, tels que les Vingt-Quatre Histoires (Histoires dynastiques officielles qui courent de la 1ère dynastie en 3 000 av. J.-C. à la dynastie Ming au XVIIe siècle), les chroniques locales et d’autres œuvres littéraires, contiennent de nombreux témoignages de médecins hautement qualifiés qui possédaient également une profonde éthique médicale.
Le médecin He Cheng reçoit des bénédictions du Ciel pour son comportement intègre
La famille He de Zhuang Jiaxing, dans le comté de Fengxian à Shanghai, était une famille de médecins réputée sous les dynasties Yuan, Ming et Qing. Les chroniques locales font état de plus de dix célèbres médecins He, et le premier d’entre eux est He Tianxiang. Il savait traiter de nombreuses maladies difficiles et avait une excellente éthique médicale. Pour les patients ayant des difficultés financières, il ne demandait qu’une somme modique pour les médicaments, et certains patients n’avaient même rien à payer du tout.
Le petit-fils de He Tianxiang, He Cheng, était un médecin célèbre de la dynastie Ming. Il possédait également d’excellentes compétences médicales et une grande éthique médicale. Il n’acceptait jamais d’argent de la part de patients pauvres. Lorsqu’il rencontrait des pauvres qui n’avaient pas les moyens de payer leur traitement, il utilisait l’argent que les patients riches lui avaient donné pour aider les pauvres. Il soignait des patients venant de tous côtés, et se rendait à leur domicile pour leur prodiguer des soins médicaux.
Sun Mianzhi, qui vivait dans la même ville que He Cheng, était alité depuis longtemps et avait été traité par de nombreux médecins sans succès. Sa famille invita alors He Cheng à le soigner. He Cheng vint chez lui à plusieurs reprises afin de bien comprendre la maladie, puis il prescrit des médicaments appropriés pour la traiter. L’état de Sun Mianzhi s’améliora rapidement après la prise des médicaments.
Un jour, lorsque He Cheng revint à la maison pour une consultation de suivi, la femme de Sun l’emmena dans une pièce intérieure et lui dit : « Comme mon mari est malade depuis longtemps, j’ai déjà mis en gage tous les biens que nous possédons et je n’ai pas les moyens de payer votre consultation. Cependant, pour exprimer ma gratitude, je suis prête à m’offrir en compensation ».
He Cheng refusa en disant : « Madame, ne faites pas cela. Votre mari a juste besoin de récupérer et il sera sûrement guéri. Si j’acceptais, non seulement je deviendrais un scélérat, mais vous ne seriez plus une femme vertueuse ». La femme de Sun quitta la pièce, honteuse. Peu après, Sun Mianzhi fut guéri.
La nuit même où He Cheng refusa les avances de la femme de Sun, il fit un rêve dans lequel un être divin lui offrait des bénédictions célestes. Il lui dit : « Tes compétences médicales sont puissantes et tu ne te laisses pas aller à des comportements inappropriés. Le Ciel te favorise et t’accorde 3 000 taels d’argent ainsi qu’un poste officiel ».
Peu après, le prince héritier tomba gravement malade et les médecins impériaux ne parvinrent pas à diagnostiquer la cause profonde de la maladie. L’empereur promulgua un décret demandant à des médecins compétents du grand public de soigner le prince héritier. He Cheng répondit à la convocation et soigna avec succès la maladie du prince héritier. En conséquence, l’empereur le nomma médecin dans la région de Zhenfu, avec un salaire équivalant au deuxième rang, et lui accorda une récompense de 3 000 taels d’argent, qui correspondait à la récompense divine qu’il avait reçue dans son rêve.
Le médecin Zhang Yanming reçoit la protection divine
Sous la dynastie Ming, un médecin célèbre s’appelait Zhang Yanming. Il possédait d’excellentes compétences médicales et un cœur bienveillant. Lorsqu’il rencontrait un patient pauvre, non seulement il ne faisait pas payer la consultation, mais il utilisait également son propre argent pour l’aider. Il se rendait auprès des patients dès qu’ils avaient besoin de lui, qu’ils soient riches ou pauvres, quelle que soit la distance et quel que soit le temps.
Une nuit, alors qu’il neigeait abondamment, la famille d’un patient vint lui demander s’il accepterait de les accompagner pour le soigner. Voyant que le temps était très mauvais, la famille de Zhang Yanming lui conseilla de ne pas y aller. Mais Zhang Yanming répondit : « Parfois, c’est une toute petite chose qui détermine si un patient va vivre ou mourir. Si ce n’était pas urgent, pourquoi seraient-ils venus me chercher à la maison par un temps pareil ? ». Il s’emmitoufla donc et les suivit.
Un jour plus tard, un grand incendie éclata dans la ville, et le quartier où se trouvait la maison de la famille Zhang fut également touché par le feu. Étonnamment, toutes les maisons autour de la famille Zhang furent brûlées, mais seule la maison de la famille Zhang resta indemne. Se pourrait-il qu’ils aient bénéficié d’une protection divine ? Il est probable que Zhang Yanming avait accumulé de grandes vertus, ce qui permit à ses descendants de compter de nombreuses personnes distinguées.
Tout au long de l’histoire, de nombreux médecins aux compétences médicales exceptionnelles et au cœur bienveillant ont incarné le principe : « la médecine est une pratique de bienveillance ». Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, combien de médecins saisissent réellement l’essence de ce principe ?
Rédacteur Albert Thyme
Source : In Ancient China, Virtuous Doctors Received Heaven’s Blessings
www.nspirement.com
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.