Lao Tseu (également connu sous le nom de Lao Zi), qui aurait vécu entre environ 600 et 470 av. J.-C. pendant la période des Printemps et Automnes, est l’auteur présumé du célèbre Tao Te Ching (道德經). Il est la figure centrale du développement du Taoïsme. Enfant, il était intelligent, contemplatif et cultivé, sollicitant souvent sa famille pour connaître le développement et la chute des États, les batailles entre les États, les traditions et la divination, les observations astrologiques et bien d’autres choses encore.
Reconnaissant l’intelligence remarquable du garçon, sa mère invita le célèbre érudit Shang Rong (商容) à être son professeur. Shang Rong, qui connaissait bien l’astronomie, la géographie et les usages anciens et modernes, était très respecté par la famille.
Qu’est-ce qui est au-dessus de l’être le plus pur ?
Dans ses enseignements, Shang Rong a dit un jour : « Entre le Ciel et la Terre, les êtres sont supérieurs, et parmi tous les êtres, le souverain est le principal.»
Lao Tseu demanda : « Qu’est-ce que le Ciel ? ». « Le Ciel est un être pur situé très haut », répondit son maître. « Qu’est-ce qu’un être pur ? » « Un être pur est le firmament. » « Qu’y a-t-il au-delà du firmament ? » demanda encore Lao Tseu. « Un être encore plus pur existe là-bas. »
« Qu’est-ce qui est au-dessus de l’être le plus pur ? », demanda ensuite Lao Tseu. « Je n’ose pas spéculer car rien n’a été transmis par les anciens sages et il n’y a pas de trace de cela dans les livres anciens », dit humblement son maître.
Ce soir-là, Lao Tseu poursuivit ses questionnements auprès de sa famille, mais personne ne put lui donner de réponse. Fixant le ciel et perdu dans ses pensées, il resta éveillé toute la nuit.
L’origine du pouvoir divin
Une autre fois, le professeur Shang lui dit : « Le ciel, la terre, les Hommes et une multitude d’autres choses existent dans l’univers. Le Ciel a ses principes, et la Terre ses lois, les êtres humains ont une éthique, et les objets ont des propriétés physiques. Par conséquent, le Ciel a le soleil, la lune et les étoiles en mouvement, la Terre a des mers, des montagnes, des rivières et des océans, chaque chose existe à des niveaux différents, ainsi il y a des vieux et des jeunes parmi les êtres humains, et parmi les objets physiques, certains sont longs, d’autres sont courts, certains sont forts et d’autres sont fragiles. »
« Mais alors, qui est à l’origine du mouvement du soleil, de la lune et des étoiles ? », demanda Lao Tseu, « Qui a créé les montagnes, les rivières et les océans ? Qui classe les êtres humains dans ces catégories, et qui confère des attributs physiques aux objets ? » « Tout cela est fait par le divin », répondit son maître.
« Comment le divin peut-il faire tout cela ? » « Le divin a la capacité de changer et le pouvoir de créer, donc il peut faire toutes ces choses », répondit son professeur. « Mais d’où vient ce pouvoir, et quand ont-ils commencé à avoir ces pouvoirs ? ». « Je n’ose pas spéculer », répondit son maître, « car les maîtres des époques précédentes n’ont rien transmis à ce sujet et je n’ai vu aucune trace de cela dans les livres anciens. »
Le soir, Lao Tseu posa les mêmes questions à sa mère et au reste de sa famille, mais personne ne put lui répondre. Il réfléchissait jour et nuit à ce que le maître avait dit, si absorbé dans ses pensées que pendant trois jours il avait perdu le goût pour la nourriture.
Comment le souverain pourrait-il aller à l’encontre du Ciel ?
Un jour, le professeur Shang a enseigné : « Un souverain agit au nom du Ciel, les sujets sont ceux qui sont gouvernés par le souverain. Si le souverain va à l’encontre de la volonté du Ciel, alors il doit être aboli, si les sujets refusent de suivre le souverain, ils commettent un péché. C’est la façon de gouverner. »
« Les sujets ne sont pas là pour le souverain, et ne pas obéir au souverain est compréhensible. Cependant, si un souverain est né par la volonté du Ciel. Pourquoi irait-il contre le Ciel ? », questionna Lao Tseu.
« Les Dieux confient aux souverains le soin de s’occuper des affaires du monde des humains en leur nom. Lorsqu’un souverain naît, c’est comme envoyer un général sur un champ de bataille lointain, il n’est donc pas lié directement par les ordres de son propre souverain. Ainsi, un souverain va parfois à l’encontre du mandat céleste. », répondit son professeur.
« Les divinités ont la capacité de changer et le pouvoir de créer. Pourquoi ne créent-elles pas un souverain qui agit selon leur volonté ? »
Mais de nouveau, le professeur Shang dit : « Je n’ose pas spéculer, car les sages des époques antérieures n’ont rien transmis à ce sujet et il n’y a aucune trace de cela dans les livres anciens. »
Le soir, Lao Tseu posa ces questions à sa maisonnée, et encore une fois, aucun d’entre eux ne put lui donner de réponse. Il rendit visite aux plus éminents érudits de la région à la recherche de réponses à ses questionnements, si concentré dans sa quête qu’il ne sentait ni la pluie ni le vent.
Pourquoi le divin permet-il la guerre ?
Une autre fois, son professeur lui dit : « En ce qui concerne toutes les choses sous le Ciel, l’harmonie est la meilleure chose. Sans harmonie, il y aurait la guerre. Dans la guerre, les deux parties souffrent, et aucune n’en bénéficie. Par conséquent, être bon envers les autres est réellement bénéfique pour soi-même, et nuire aux autres équivaut à se nuire à soi-même. » Lao Tseu demanda : « La perte de l’harmonie cause un grand tort aux gens. Alors pourquoi le souverain ne fait-il rien à ce sujet ? » Son maître répondit : « Lorsque les gens se battent entre eux, cela ne fait que perturber un peu l’harmonie, le trouble est insignifiant, et le souverain peut s’en occuper. Si le combat a lieu entre des États, alors l’harmonie est bouleversée, les conséquences sont massives. Si c’est le souverain qui est en cause, alors comment peut-il le résoudre ? »
Lao Tseu se demanda à haute voix : « Si le souverain ne peut pas s’en occuper, pourquoi le divin ne s’en occupe-t-il pas ? »
Encore les mêmes mots humbles de son maître : « Je n’ose pas spéculer, car les grands des époques antérieures n’ont rien transmis à cet égard et il n’y a pas de trace à ce sujet dans les livres anciens. »
Le soir, Lao Tseu posa la même question aux membres de sa famille, et toujours, personne n’avait de réponse. De nouveau, il rendit visite à tous les éminents érudits de la région et lut tous les livres disponibles pour chercher des réponses, si absorbé qu’il ne sentait ni la chaleur ni le froid.
Lao Tseu surpasse son maître
Trois années passèrent. Un jour, Shang Rong se rendit chez la mère de Lao Tseu et lui dit : « Mes connaissances sont trop superficielles pour continuer à enseigner à votre enfant brillant. Je suis ici pour lui dire adieu, non pas parce que je ne veux pas lui enseigner ou parce qu’il n’est pas assidu, mais parce que je lui ai déjà transmis tout ce que je sais, et pourtant cela ne suffit pas à satisfaire sa soif infinie de connaissances. »
« Je ne peux plus poursuivre », avoua l’enseignant. « Votre fils est un garçon avec de hautes aspirations mais il vit pourtant dans une région reculée. Si vous souhaitez voir se réaliser son extraordinaire potentiel, je vous recommande de l’envoyer à la capitale, où il y a une abondance de livres et un grand rassemblement de savants. C’est une terre sainte sous le Ciel, il ne pourra pas atteindre un grand succès sans y aller. »
La mère de Lao Tseu s’inquiéta de cette suggestion et pensa : « Lao Tseu n’a que 13 ans et il est mon fils unique. Comment puis-je le laisser partir seul aussi loin ? Et je ne peux pas assumer une telle charge. » Sentant son inquiétude, le professeur Shang dit : « Vous savez, un de mes amis travaille dans le collège impérial de la cour de la dynastie Zhou. En tant qu’érudit, il chérit les personnes talentueuses. Je lui ai parlé de votre fils et il pourrait prendre le garçon sous son aile. »
Ainsi, c’était réglé. Lao Tseu quitta sa ville natale pour Zhou. Il fut admis au collège impérial et étudia toutes les disciplines, notamment l’astronomie, la géographie et l’éthique. Il étudia également les reliques culturelles, divers décrets, règlements et livres d’histoire.
Lao Tseu fit d’importants progrès et devint, trois ans plus tard, commis dans la chambre des archives de la cour des Zhou. Cela lui permettait d’avoir accès à une énorme collection de classiques, d’essais et de livres. Il était véritablement dans son élément, chaque jour, il s’enfouissait dans une mer de livres, de rituels et de musique, ainsi que dans l’essence des principes moraux et éthiques.
Trois ans plus tard, à l’âge de 19 ans, il fut promu au poste de gardien des archives de la cour royale de Zhou. Il devint très connu, et son nom se répandit dans tout le pays.
Cependant, Lao Tseu ne pouvait toujours pas trouver de réponses aux questions qui laissaient le Professeur Shang perplexe. C’est sa recherche de ces réponses qui l’amènera à découvrir le Dao ou la Voie.
Rédacteur Swanne Vi
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