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Sagesse. L’histoire de Bo Le et son talent exceptionnel pour sélectionner les chevaux

CHINE ANCIENNE > Sagesse

Nous savons qu’il existe une physiognomonie humaine, c’est-à-dire l’évaluation du caractère à partir des expressions faciales. Mais savez-vous qu’il existe aussi une physiognomonie pour les chevaux ? Découvrons l’histoire de Bo Le (680-610 av. J.-C.), un expert de chevaux légendaire, et son incroyable don pour repérer des talents.

Qui est Bo Le

Bo Le (680-610 av. J.-C.), de son vrai nom Sun Yang, était un expert en chevaux avant d’être nommé Général Bo Le par le Duc Mu de Qin (705-621 av. J.-C.). Il a vécu pendant la période du Printemps et de l’Automne (770-476 av. J.-C.). Selon la légende, Bo Le était à l’origine le nom d’une loge lunaire, d’un dieu qui gérait les chevaux célestes dans le ciel. Le vrai expert en chevaux, Bo Le, avait une connaissance extraordinaire des chevaux.

Les experts en chevaux à l’époque de Bo Le

En raison de l’importance de la guerre à cheval dans la Chine ancienne, les experts en équitation étaient très appréciés en ce temps-là. Le sinologue américain Herrlee Glessner Creel affirme que « L’évaluation des chevaux a été reconnue comme un art particulier depuis une époque reculée ».

De nombreux experts en chevaux étaient actifs à l’époque de Bo Le. L’ancien texte historique Lüshi Chunqiu (呂氏春秋) a cité dix spécialistes dans l’évaluation des chevaux, mais la renommée de Bo Le dépassait celle des autres en raison de son talent exceptionnel.

Comment Bo Le repérait-il de bons chevaux ?

On raconte que c’est en travaillant comme ouvrier salinier que Bo Lee a montré son génie pour évaluer les chevaux. Un jour, alors que Bo Le se rendait dans la région du delta du Yangtze pour troquer du sel contre de la soie et du thé, il remarqua un cheval brun-rouge qui transportait deux grands paniers de sel. Le cheval était si maigre que ses os saillaient, la sueur dégoulinant de ses cicatrices et sa queue, couverte de fumier, traînait sur le sol.

L’histoire de Bo Le et son talent exceptionnel pour sélectionner les chevaux
Bo Le prit soin du cheval qu’il avait repéré.  (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)

Pris de pitié pour ce cheval, Bo Le le couvrit aussitôt avec son propre manteau molletonné pour le protéger du froid de l’automne. Le cheval renifla et hennit joyeusement, et reprit immédiatement ses esprits. Avec l’aide de Bo Le, il remonta rapidement la pente avec les deux paniers de sel. Conscient de la valeur de ce cheval, Bo Le l’acheta au propriétaire à un prix élevé.

Après des mois de soins attentifs, le cheval retrouva la santé et sa robe devint rouge et brillante. La réputation de Bo Le en matière de connaissance des chevaux se répandit dans toute la Chine et l’empereur le nomma ministre de l’élevage des chevaux.

Les critères de Bo Le pour les bons chevaux

Les critères de reconnaissance d’un bon cheval établis par Bo Le avaient disparu avant de faire l’objet d’une heureuse redécouverte. En 1973, des archéologues fouillant une ancienne tombe chinoise datant de 168 ans av. J.-C. ont découvert le palindrome de Mawangdui. L’un des textes du palindrome faisait référence aux critères de classification des chevaux de Bo Le. Il a été identifié temporairement comme Les Principes de reconnaissance de bons chevaux selon leur apparence (相馬經) de Bo Le, dont le contenu était principalement un résumé de l’expérience de Bo Le en matière d’ évaluation des chevaux acquise tout au long de sa vie.

L’histoire de Bo Le et son talent exceptionnel pour sélectionner les chevaux
Les dix chevaux, Giuseppe Castiglione (Lang Shining), dynastie Qing  (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)

Selon Bo Le : « Pour évaluer un cheval, on commence par la tête. La tête doit être haute et droite. Elle doit donner l’impression d’être rasée. La tête doit être imposante, et il est préférable qu’il y ait peu de chair, comme la tête d’un lapin. »

L’inspiration du talent de Bo Le pour l’époque moderne

Dans la culture chinoise, Bo Le est souvent associé au cheval rare qui, selon une légende chinoise, peut parcourir 1 000 Li (environ 500 km) en une journée. Les Chinois disent souvent : « Les génies cachés sont comme des chevaux à 1 000 Li qui n’ont pas encore rencontré leur Bo Le ». Cette allusion ne cesse d’inspirer les entreprises modernes et la gestion des ressources humaines de nos jours : sachez repérer les perles rares comme Bo Le !

Aujourd’hui encore, les villageois du pays natal de Bo Le, jeunes et vieux, continuent de raconter l’histoire de cette figure légendaire.

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