Dans la Chine ancienne, contrairement à la publicité moderne, le parrainage par des personnalités étaient spontanés et altruistes, animés par un véritable désir d’aider les autres. (Image : wikimedia / 山本若麟 Yamamoto Jakurin / Domaine public)
Dans la Chine ancienne, les parrainages par des personnalités renommées avaient souvent un charme qui transcendait le gain personnel. Contrairement à la publicité moderne, ces actes étaient spontanés et altruistes, animés par un véritable désir d’aider les autres. Grâce à leur compassion et à leur ingéniosité, ces soutiens historiques ont laissé derrière eux des histoires qui continuent de captiver les gens aujourd’hui.
La calligraphie de Wang Xizhi : une touche magistrale de générosité
L’exemple le plus ancien de parrainage de célébrités en Chine remonte à la dynastie Jin et concerne le légendaire calligraphe Wang Xizhi (303-361). (Image : wikimedia / See page for author / Domaine public)
L’exemple le plus ancien de parrainage de célébrités en Chine remonte à la dynastie Jin (266-420 ap. J.-C.) et concerne le légendaire calligraphe Wang Xizhi (303-361). Selon les récits historiques, Wang a rencontré une femme âgée qui s’efforçait de vendre de simples éventails en bambou sur un marché. Ses marchandises, simples et sans ornement, n’attiraient pas les acheteurs. Compatissant à sa situation, Wang Xizhi lui proposa d’inscrire sa calligraphie sur les éventails.
Ignorant tout de sa renommée, la femme lui a remis ses éventails. Wang Xizhi inscrit rapidement des caractères sur chaque éventail, ses coups de pinceau coulant comme des dragons et des phénix. Cependant, la femme, qui ne savait pas lire, n’était pas impressionnée et craignait que l’écriture désordonnée ne décourage encore plus les acheteurs. Wang Xizhi la rassura en lui conseillant d’informer les clients potentiels que les éventails portaient sa signature calligraphiée.
L’acte de gentillesse de Wang Xizhi, offert sans attente de paiement ou de reconnaissance, était plus qu’un simple soutien spontané : c’était un geste sincère pour aider quelqu’un dans le besoin. (Image : wikimedia / Wang Xizhi (王羲之), copied by (趙孟頫) / Domaine public)
Grâce à ses conseils, la fortune de cette femme a changé instantanément. Les clients du marché, reconnaissant la renommée du travail de Wang Xizhi, se sont empressés d’acheter les éventails. Tout son panier d’éventails a été vendu en un rien de temps. L’acte de gentillesse de Wang Xizhi, offert sans attente de paiement ou de reconnaissance, était plus qu’un simple soutien spontané : c’était un geste sincère pour aider quelqu’un dans le besoin.
La poésie de Su Shi : transformer les vers en une puissante publicité
Sous la dynastie Song, le poète et homme d’État Su Shi (1037 -1101), également connu sous le nom de Su Dongpo, a fait preuve d’un esprit de générosité similaire. (Image : wikimedia / Zhao Mengfu / Domaine public)
Sous la dynastie Song, le poète et homme d’État Su Shi (1037 -1101), également connu sous le nom de Su Dongpo, a fait preuve d’un esprit de générosité similaire. Exilé sur l’île de Hainan, Su Shi rencontra une vieille femme affligée par la faillite de son commerce de sanzi, une sorte de pâtisserie frite.
Touchée par sa situation, Su Shi composa un poème exquis pour promouvoir ses produits :
Avec des mains délicates, elle pétrit la pâte à la perfection, Des teintes dorées émergent au fur et à mesure qu’elle frit. Légère et tendre, comme un bracelet au poignet d’une beauté, Facile à briser, mais impossible d’y résister.
La capacité de Su Shi à allier l’art poétique à l’assistance pratique a fait de lui un pionnier de la publicité littéraire. (Image : wikimedia / Wen Boren / Domaine public)
Cette image vivante soulignait la texture délicate de la pâtisserie, sa teinte dorée et son délicieux croustillant, comparant sa forme à un élégant bracelet. Le poème capturait si parfaitement l’essence du produit qu’il devint une publicité vivante. La femme l’afficha à l’extérieur de sa boutique, et bientôt son commerce prospéra, assurant la subsistance de sa famille. La capacité de Su Shi à allier l’art poétique à l’assistance pratique a fait de lui un pionnier de la publicité littéraire.
Le couplet de l’empereur Zhu Yuanzhang : un soutien royal pour une entreprise en difficulté
Même les empereurs ont pris part à ces actes bienveillants. Sous la dynastie Ming, l’empereur Zhu Yuanzhang (1328 – 1398), fondateur de la dynastie, a utilisé ses talents littéraires pour aider un boucher analphabète. Un soir de Nouvel An, Zhu Yuanzhang, déguisé en homme du peuple, remarqua que la maison du boucher ne contenait pas de couplets festifs. En s’informant, il apprit que l’homme n’avait pas les moyens d’engager quelqu’un pour les écrire.
Prenant un pinceau, l’empereur Zhu Yuanzhang composa une paire de couplets pour le boucher. Les lignes intelligentes et humoristiques ont rapidement attiré l’attention, amenant les voisins à se rassembler et à admirer ces couplets. (Image : wikimedia // Domaine public)
Prenant un pinceau, l’empereur Zhu Yuanzhang composa une paire de couplets pour le boucher :
Des deux mains, je trace un chemin à travers la vie et la mort, D’une seule lame, je sépare le bien du mal.
Les lignes intelligentes et humoristiques ont rapidement attiré l’attention, amenant les voisins à se rassembler et à admirer ces couplets. L’activité du boucher gagna en popularité grâce à ce soutien royal inattendu.
Le parrainage par des personnalités : un héritage de bonté et d’ingéniosité
Ces histoires qui nous viennent de la Chine ancienne montrent comment des actes de gentillesse, associés à un talent créatif, peuvent transformer des vies. Qu’il s’agisse de calligraphie, de poésie ou de couplets, ces personnages renommés ont mis leurs compétences au service des gens ordinaires sans rien attendre en retour. Leurs actions incarnent une leçon intemporelle : la vraie générosité laisse un impact durable qui résonne à travers les générations.
