Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Sagesse. Les rencontres du philosophe confucéen Wang Yangming avec le destin

CHINE ANCIENNE > Sagesse

Wang Yangming (1472-1529), également connu sous le nom de Wang Shouren, fut l’un des penseurs, philosophes et éducateurs les plus influents de la dynastie Ming. Né dans une famille d’érudits à Yuyao, dans le Zhejiang, il a non seulement excellé dans les enseignements confucéens, mais a également fait preuve d’un talent remarquable en matière de stratégie militaire et de gouvernance.

Malgré ses nombreuses réalisations, Wang Yangming est resté humble, attribuant souvent les événements de sa vie à la volonté divine.

Un nom qui a façonné sa vie

À sa naissance, le grand-père de Wang Yangming l’a appelé Wang Yun, ce qui signifie « nuages » en chinois. Ce nom reflétait ses origines prometteuses, car son grand-père rêvait qu’il descendait des nuages, symbole d’un lien céleste et d’une vie destinée à la grandeur. Cependant, malgré sa brillance, le jeune Wang n’a pas pu parler avant l’âge de cinq ans.

Un jour, un moine errant passa par là et vit Wang Yangming. Il lui toucha la tête et remarqua : « Quel bon enfant, mais il est dommage que son nom révèle son origine ». Le moine expliqua que le nom Wang Yun avait une signification spirituelle qui l’accablait et l’empêchait de parler. Le garçon a été rebaptisé Shouren, ce qui signifie « garder la bienveillance ». À partir de ce moment, Wang Yangming a commencé à parler. Cette histoire marque le premier pas d’une longue série d’événements mystérieux qui vont se dérouler tout au long de sa vie.

Les rencontres du philosophe confucéen Wang Yangming avec le destin
Wang Yangming a eu une longue vie jalonnée d’une série d’événements mystérieux qui se sont déroulés tout au long de sa vie. Wadakon234, (Image : wikimedia / CC BY-SA 4.0 / Domaine public)

Un rêve du passé réalisé des décennies plus tard

À l’âge de 15 ans, Wang Yangming a fait un rêve dans lequel il rencontrait Ma Yuan, un célèbre général des Han orientaux. Dans son rêve, il compose un poème faisant l’éloge des exploits militaires de Ma. Le vers est resté dans son esprit lorsqu’il s’est réveillé, et il s’est empressé de l’enregistrer.

Quarante-deux ans plus tard, lors d’un voyage à Wuzhou (l’actuel Guangxi), Wang Yangming a visité le temple Fubo le long de la rivière Li, dédié à Ma Yuan. À son grand étonnement, tout dans le temple : la disposition, les décorations et l’atmosphère, correspondait aux détails de son rêve d’enfant. Profondément ému, Wang Yangming y a vu la preuve d’une intervention divine : un rappel que le chemin de la vie est guidé par des forces qui dépassent l’entendement humain.

Les rencontres du philosophe confucéen Wang Yangming avec le destin
Après avoir rêvé dans sa jeunesse de Ma Yuan, un célèbre général des Han orientaux, et visité le temple Fubo le long de la rivière Li, dédié à Ma Yuan, à un âge plus avancé, Wang Yangming a vu la preuve d’une intervention divine. (Image : wikimedia / The Palace Museum / Domaine public)

Il a réfléchi à cette expérience par le biais de la poésie, déplorant que même ses succès n’aient pas été le fruit de son travail :

Il y a quarante ans, un rêve m’a prédit ce voyage,
Comment de tels événements peuvent-ils être autre chose que la volonté du ciel ?
Une vie antérieure révélée au temple de Jinshan

L’expérience la plus extraordinaire de Wang Yangming s’est produite à l’âge de 50 ans, lors d’une visite au temple de Jinshan, à Zhenjiang. Alors qu’il se promenait dans l’enceinte du temple, il a ressenti un inexplicable sentiment de familiarité. Une chambre de méditation scellée, négligée et fermée à clé depuis des décennies, a attiré son attention. Bien que le moine superviseur lui ait expliqué qu’elle contenait le corps non corrompu d’un moine décédé 50 ans auparavant, Wang Yangming insista pour ouvrir la porte.

Ce qu’il vit le laissa pantois : Le corps du vieux moine était parfaitement conservé, assis en méditation, et sur le mur figurait un verset :

Cinquante ans plus tard, Wang Yangming,
Celui qui ouvre la porte est toujours celui qui l’a fermée.
Quand l’esprit revient, le zen reste éternel.

Wang Yangming : une humble acceptation du destin

Les rencontres du philosophe confucéen Wang Yangming avec le destin
Wang Yangming mettait en garde contre l’arrogance et la recherche de la célébrité, exhortant les gens à rester humbles face aux dispositions du Ciel. (Image : wikimedia / Shen Junhui (沈俊繪) / Domaine public)

Malgré sa renommée de grand érudit et de stratège militaire, Wang Yangming a souvent mis l’accent sur l’humilité. Ses rencontres, qu’il s’agisse de rêves réalisés des décennies plus tard ou de liens avec des vies antérieures, ont renforcé sa conviction, selon laquelle tous les événements font partie d’un plan divin plus vaste. Il mettait en garde contre l’arrogance et la recherche de la célébrité, exhortant les gens à rester humbles face aux dispositions du Ciel.

La philosophie de Wang Yangming, qui consistait à « savoir et agir comme un seul homme », et l’importance qu’il accordait à la connaissance innée ont fait de lui une figure vénérée, non seulement en Chine, mais aussi dans toute l’Asie de l’Est.

Ses expériences extraordinaires sont des rappels intemporels de l’humilité, de l’introspection et des forces invisibles qui guident la destinée humaine.

Rédacteur Charlotte Clémence

Source : Wang Yangming’s Encounters With Fate
www.nspirement.com

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.