Sous la dynastie Qing, dans la préfecture de Chiayi, à Taïwan, vivait un homme nommé Lin Dengzhang. Estimé pour son honnêteté et son intégrité, M. Lin se retrouva malheureusement mêlé à une fausse accusation qui le conduisit en prison.
Sa femme, dans une tentative désespérée pour le libérer, vendit tous leurs biens, mais les fonds recueillis ne suffirent pas. Dans un profond désespoir, elle vendit même leur fils en esclavage, réussissant à rassembler 40 taels d’argent.
Elle conserva soigneusement l’argent recueilli, prévoyant de l’apporter au yamen - le bureau du gouvernement local - mais, en état de détresse, elle perdit le sac au cours du voyage. Cette fortune égarée fut retrouvée par Xu Liangsi, un mendiant souffrant d’un handicap physique qui l’obligeait à utiliser ses mains pour marcher.
La découverte qui révèle une force morale
Xu Liangsi réfléchit à sa trouvaille : « La perte d’une telle quantité d’argent pourrait conduire son propriétaire légitime au désespoir, voire au suicide. Bien que je sois pauvre et que j’aie désespérément besoin de cet argent pour survivre, je ne peux pas risquer la vie de quelqu’un pour mon propre profit. Même si je dois mourir de faim, je ne prendrai pas ce qui ne m’appartient pas ». Avec cette résolution, il décida d’attendre le retour du propriétaire.
Comme prévu, la femme de Lin Dengzhang revint, cherchant désespérément l’argent qu’elle avait perdu. Xu Liangsi, voyant sa détresse, se rendit péniblement près d’elle, confirma sa perte et lui rendit l’argent dans son intégralité.
La rétribution d’efforts considérables
En entendant parler des efforts immenses de la femme pour sauver son mari et de la noblesse avec laquelle le mendiant restitua l’argent perdu, le fonctionnaire chargé du dossier de M.Lin fut profondément ému. Reconnaissant l’innocence de Lin Dengzhang, il refusa de prendre l’argent offert par la femme de Lin et libéra rapidement ce dernier.
De retour chez lui, M. Lin utilisa l’argent récupéré pour ouvrir une quincaillerie, afin de subvenir à ses besoins et, avec le temps, il réussit à racheter son fils. Le mari et la femme priaient tous les jours pour le bien-être de leur bienfaiteur, Xu Liangsi.
La récompense de l’honnêteté
Après sa bonne action, Xu Liangsi retourna au temple de Taigong et y passa la nuit. Cette nuit-là, il rêva de deux divinités aux armures d’or qui venaient à lui à grands pas. L’une souleva son corps, l’autre ses pieds. Elles le tirèrent ensuite violemment par les deux bouts. Il cria et se réveilla en agonie, faisant sursauter les deux moines qui vivaient dans le temple. Il leur raconta son rêve et ils le considérèrent comme un simple rêve.
Le lendemain matin, Xu Liangsi fut surpris de constater que ses deux jambes s’étaient redressées et qu’il pouvait marcher normalement ! Après ce miracle, il cessa de mendier dans la rue et commença à porter de l’eau pour les autres et à faire des petits boulots pour gagner sa vie. Bien qu’il s’agisse d’un travail dur, il vivait une vie très heureuse et épanouie, car il n’était plus handicapé.
Retrouvailles et gratitude
Trois ans après avoir ouvert leur quincaillerie, M.Lin et son épouse connurent la prospérité grâce à leur honnêteté et à leurs pratiques commerciales équitables. Ils se souvenaient constamment de la gentillesse de Xu Liangsi. Un jour, alors que Xu Liangsi passait devant leur magasin, la femme de M.Lin crut le reconnaître, mais comme maintenant il marchait, elle n’en était pas sûre. S’approchant de lui, elle s’informa et fut ravie d’apprendre qu’il s’agissait bien de l’homme qui les avait sauvés.
M.Lin et son épouse tinrent à lui exprimer leur gratitude. Après avoir appris que Xu Liangsi vivait chichement, ils l’invitèrent à rester avec eux, lui offrant une vie sans soucis ni difficultés.
Le don de la prospérité
Plus tard, le couple hérita d’une grande fortune d’un oncle du Guangdong. Ils décidèrent de faire don de leur quincaillerie et de tous leurs biens à Taïwan à Xu Liangsi. À la fin de sa vie, Xu devint un homme riche. Il compatissait profondément avec les personnes pauvres et malades, faisant don d’une grande partie de sa fortune à un hôpital et aidant de nombreux patients pauvres qui n’avaient pas les moyens de se faire soigner.
Xu Liangsi, qui avait survécu en mendiant, avait eu la force morale de restituer une fortune. Ce trait de caractère précieux entraîna de profonds changements dans sa vie, transformant le malheur en bénédiction. L’univers est vraiment juste et équitable !
Rédacteur Albert Thyme
Source : The Virtuous Beggar: A Tale of Honesty and Fortitude
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