Selon la sagesse traditionnelle chinoise, les femmes incarnent les caractéristiques douces et modestes du yin, qui tempèrent et équilibrent la force et la masculinité du yang. En cultivant les vertus féminines, les femmes jouent un rôle crucial dans l’harmonisation de la famille et de la société. (Image : wikimedia / English: Sun Wen (1818-1904) / Domaine public)
Cultiver la modestie et la douceur
Les Préceptes pour les femmes (Nǚ jiè 女誡) est un ancien guide chinois pour cultiver les vertus féminines traditionnelles. Rédigé par la femme polymathe Ban Zhao (班昭) - (45-116), sous la dynastie Han, il traite de la nécessité d’éduquer les filles aux vertus. Il est rapidement devenu une référence durable pour l’éducation des filles en Chine, pour les nombreuses dynasties qui ont suivi. Cette série se concentrera sur les vertus traditionnelles des femmes et leur rôle dans l’harmonisation de la famille et de la société.
Ban Zhao, intellectuelle vertueuse et talentueuse, a voulu guider les femmes de son époque pour qu’elles puissent harmoniser cet environnement difficile en cultivant la modestie, mais aussi d’autres vertus. (Image : wikimedia / Domaine public)
La période des Han orientaux, ou Han postérieurs, se caractérise par des bouleversements sociaux et des relations familiales complexes. Les épouses, les concubines, les enfants, les grands-parents et les beaux-parents vivant sous le même toit, les conflits étaient fréquents.
Ban Zhao, intellectuelle vertueuse et talentueuse, a voulu guider les femmes de son époque pour qu’elles puissent harmoniser cet environnement difficile en cultivant la modestie, mais aussi d’autres vertus. Son traité bref et pratique a été bien accueilli et les femmes chinoises ont commencé à se comparer à lui. Nombreuses sont celles qui sont allées jusqu’à mémoriser le livre !
Les leçons que l’on peut retenir des Préceptes pour les femmes de Ban Zhao
Éthique et principes de vertu
Dans ses leçons, Ban Zhao plaçait la morale et les principes corrects au cœur de la culture de la vertu.
Toutes les filles doivent d’abord apprendre à cultiver la vertu. Parmi toutes les méthodes de culture de la vertu, La plus importante est d’être pure et de faire preuve de droiture morale.1
Elle poursuit en expliquant comment cultiver la droiture dans la vie quotidienne et comment la démontrer par des actes purs et honnêtes. Parmi ces leçons, elle met l’accent sur la chasteté, qu’elle décrit comme la « gloire » du corps d’une femme qui fait briller tous ses actes. Elle a donné des conseils détaillés sur la manière de la préserver en évitant les contacts occasionnels avec le sexe opposé.
Les garçons et les filles ne doivent pas être ensemble. S’il y a des invités masculins dans la salle de réception, Ne sors pas de ta chambre, S’ils sont près de ta porte, Ne te laisse pas entraîner par la curiosité à leur parler.1
Album de la dynastie Qing intitulé Gathering Gems of Beauty (畫麗珠萃秀). Autrefois, les femmes chinoises portaient des éventails plus par pudeur que par confort. (Image : wikimedia / Domaine public)
Comprenant qu’une seule pensée pouvait entraîner des conséquences indésirables pour une personne qui manquait de retenue, Ban Zhao mettait l’accent sur une conduite vertueuse afin d’empêcher les pensées impudiques de pénétrer dans le cœur.
Si vous faites le mal une fois, Cela peut entraîner le mal en tout. Une mauvaise action commise en entraîne cent autres.1
Cultiver la modestie
Selon la sagesse traditionnelle chinoise, les femmes incarnent les caractéristiques douces et modestes du yin, l’élément terrestre, qui tempère et équilibre la force et la masculinité du yang, la contrepartie céleste du yin. Ces traits doivent être apparents dans la façon dont les femmes se portent, se manifestant physiquement dans leurs discours et leur posture.
Parler, c’est contenir sa voix entre ses dents. Quand tu es contente, ne ris pas à haute voix, Si tu es en colère, ne fais pas de bruit.1
Dans les Préceptes pour les femmes de Ban Zhao, cette dernière explique qu’une voix douce et basse doit s’accompagner d’une attitude gracieuse. En marchant, elle conseille aux femmes d’aller lentement et légèrement, sans balancer les bras.
En marchant, regardez droit, ne tournez pas la tête. Assise, ne secouez pas les genoux - un défaut courant chez les hommes, Debout, ne bougez pas vos jupes.1
Une tenue vestimentaire soignée et appropriée était considérée comme le reflet du caractère droit d’une femme. Ban Zhao a souligné que la modestie était une vertu indispensable, exhortant les femmes à se couvrir le visage d’un éventail, ou d’un voile, et à éviter d’exhiber leurs silhouettes.
En suivant la vertu, la bienséance et la droiture, Vous accomplissez ainsi la finalité de notre être.1
Dames de la cour portant des coiffes fleuries. Les vêtements traditionnels chinois étaient beaux sans dévoiler la silhouette. (Image : wikimedia / Zhou Fang / Domaine public)
Garantir l’harmonie
Les femmes et les jeunes filles dans la Chine ancienne aspiraient à être humbles et douces. Dans les relations entre tous les membres de la famille, le caractère dévoué et obéissant des femmes pouvait contribuer à promouvoir l’harmonie au sein du foyer.
Pour la prospérité de la famille, Il existe de très bonnes règles, Les femmes devraient les apprendre avec zèle. Parmi elles, respecter la paix Est de la première importance. L’obéissance en toutes choses est la suivante.1
Cependant, la culture de vertus aussi modestes exigeait une volonté particulièrement forte et une grande maîtrise de soi. Les femmes s’efforçaient de tempérer leur esprit et leur cœur dans leurs relations interpersonnelles.
Si le beau-père ou la belle-mère font des reproches, Recevez-les avec douceur et sans colère. Vivez en paix avec vos supérieurs et vos inférieurs.1
Le mérite de cultiver son caractère réside dans la capacité à conserver « un cœur sincère et un visage agréable » tout en remplissant les rôles féminins éprouvants de l’époque. Ce n’est qu’en « étant satisfaite en toutes circonstances » que l’on pouvait être considérée comme une femme chinoise exemplaire.
Note : 1Toutes les citations sont extraites de Instruction for Chinese Women and Girls d’Esther E. Jerman, une version anglaise du livre original de Ban Zhao.
