Cultiver la politesse et l’hospitalité
Préceptes pour les femmes de Ban Zhao (Nǚ jiè 女誡) est un ancien guide chinois destiné à cultiver les vertus féminines traditionnelles. Rédigé par le polymathe Ban Zhao (班昭), il traite de la nécessité d’éduquer les filles aux vertus et est rapidement devenu une référence durable pour l’éducation des filles en Chine pour les nombreuses dynasties qui ont suivi. Cette série se concentre sur les vertus des femmes traditionnelles et leur rôle dans l’harmonisation de la famille et de la société.
Le traitement des invités était un signe révélateur de la vertu d’une femme dans la Chine ancienne. Selon Ban Zhao, l’attitude et la modestie d’une femme lorsqu’elle écoutait les visiteurs et leur parlait, sa diligence à servir le thé et les rafraîchissements, et ses efforts soutenus pour accueillir les invités de son mari, étaient les manifestations de sa vertu cultivée qui apportait non seulement l’harmonie au foyer, mais aussi l’honneur à ses parents.
Les leçons que l’on peut retenir des Préceptes pour les femmes de Ban Zhao
Sur l’accueil des femmes invitées
Ban Zhao recommandait aux femmes de faire preuve d’une grande courtoisie lorsqu’elles recevaient des invités. Le rituel de l’hospitalité commençait généralement par la préparation de la visite, au cours de laquelle les femmes disposaient les chaises, les tables, la vaisselle et les bols avec le plus grand soin.
En ouvrant la conversation, l’hôtesse s’enquiert du bien-être de ses invités depuis leur dernière rencontre et les écoute avec une attention courtoise. Lorsqu’elle parle de ses propres affaires, une femme vertueuse ne parle pas au hasard, mais d’une manière qui correspond à sa nature féminine.
« Choisir ses mots avec soin, éviter le langage vulgaire, parler à des moments appropriés et ne pas fatiguer les autres par une longue conversation, telles sont les caractéristiques des paroles féminines » 1.
Ban Zhao a exhorté les femmes à éviter de se réunir « pour bavarder et rire bêtement » et à considérer le traitement des invités comme une occasion de cultiver la politesse et l’altruisme.
« Qu’une femme cède modestement aux autres, qu’elle respecte les autres, qu’elle fasse passer les autres en premier et elle-même en dernier. » 1.
Être une invitée
Lorsqu’elle rend visite à d’autres personnes, une femme vertueuse n’est pas désireuse de recevoir de l’attention ou d’exiger quoi que ce soit. Selon Ban Zhao, la modération et l’étiquette sont les plus grandes qualités d’une visiteuse attentionnée.
Une invitée idéale respecte le temps de l’hôtesse et fait connaître ses intentions après avoir observé toutes les règles de courtoisie. À moins d’être invitée à rester plus longtemps, une bonne visiteuse part rapidement pour éviter de déranger.
Lorsqu’elle était invitée à un repas, la vertu d’une femme était démontrée par l’étiquette. Une retenue vigoureuse face à l’abondance de nourriture, ainsi que l’utilisation correcte des baguettes et une posture impeccable, témoignaient de la grâce d’une femme.
Le service des invités masculins
Une femme vertueuse accueille les invités de son mari avec la plus grande courtoisie et hospitalité. Pratiquant la coopération inconditionnelle, une femme industrieuse s’occupe discrètement de tout le travail en coulisses, afin que son mari puisse offrir à ses visiteurs la meilleure expérience possible.
Alors qu’aujourd’hui, nous percevons souvent la soumission des femmes aux hommes comme un signe d’inégalité entre les sexes, la douceur et l’humilité des femmes étaient traditionnellement considérées comme des signes d’un caractère élevé et harmonieux. La culture de ces vertus ne plaçait pas le rôle de la femme sur un plan d’infériorité, mais capitalisait sur la nature douce et bienveillante innée de la femme pour unifier la famille et compléter les efforts plus agressifs de son mari dans la construction de liens familiaux solides.
L’inclination naturelle des femmes à prêter attention aux détails se manifestait également lorsqu’elles servaient les invités, notamment en assaisonnant les aliments et en observant les bonnes méthodes de cuisson. Les plats agréables, ainsi que la propreté et l’ordre avec lesquels elle les préparait et les servait, démontraient à quel point elle avait cultivé ses vertus féminines.
Si un visiteur devait passer la nuit, une épouse dévouée s’occupait de la chambre d’amis pour lui assurer un séjour confortable, offrant une hospitalité qui ferait la renommée de leur foyer.
En l’absence du mari
Une femme vertueuse honore son mari non seulement en sa présence, mais aussi en son absence. Lorsqu’elle recevait la visite d’invités masculins en l’absence de son mari, la tenue et les manières pudiques de la femme reflétaient sa pureté.
« Qu’elle ait des oreilles qui n’entendent pas la licence et des yeux qui ne voient pas la dépravation. Lorsqu’elle sort de chez elle, qu’elle ne se fasse pas remarquer par sa tenue et ses manières. Lorsqu’elle est chez elle, qu’elle ne néglige pas sa tenue. » 1.
Lorsqu’un invité masculin se présentait à la porte, la femme ne devait pas l’accueillir directement, mais envoyer un enfant lui demander qui il était et d’où il venait. S’il s’agissait d’un ami de la famille, il était reçu par l’épouse elle-même qui, avec une coiffure et une tenue soignées, l’invitait poliment à se rendre dans la salle de réception et lui offrait du thé. L’invité faisait alors part de ses affaires et repartait rapidement.
Toutefois, si l’invité était un ami ou un parent très proche, la femme devait l’inviter à attendre le retour de son mari. Si ce dernier décidait de partir et de revenir plus tard, la femme courtoise l’accompagnait jusqu’à la salle de réception. En suivant ces simples règles, une femme était réputée avoir une dévotion sincère et des manières correctes.
Note : 1 Les citations de cet article sont tirées de la traduction anglaise de Nancy Lee Swann de l’œuvre originale de Ban Zhao
Rédacteur Charlotte Clémence
Source : Ban Zhao’s Precepts for Women – Part II: Cultivating Politeness and Hospitality
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