Impossible de parler des textes phares de la tradition confucéenne en Chine sans évoquer les Quatre Livres (四書, Sishu) qui sont La grande étude (大學, Daxue), L’impartialité et l’invariabilité (中庸, Zhongyong), Les Analectes (論語, Lunyu), Mencius (孟子, Mengzi). Cet article présente brièvement les Quatre Livres suivis de quelques extraits qui, nous l’espérons, vous inspireront.
Qu’est-ce que les Quatre Livres ?
Les Quatre Livres ont été sélectionnés parmi les anciens livres chinois classiques, par le grand lettré Zhu Xi (1130 - 1200), sous la dynastie Song (960-1279), comme introduction générale à la pensée confucéenne.
À l’instar des classiques des traditions juive et chrétienne, ces classiques ont jeté les bases de la tradition culturelle confucéenne millénaire de la Chine. Le plus connu d’entre eux est, bien sûr, Les Analectes, également connus sous le nom Les Entretiens de Confucius.
La sélection de Zhu Xi a rendu ces livres encore plus importants au cours des siècles suivants, puisqu’ils sont devenus le manuel incontournable de tout érudit chinois souhaitant passer les examens impériaux pour entrer dans la fonction publique de l’Empire du Milieu.
Les Quatre Livres offrent des enseignements systématiques sur la doctrine morale, célébrant la réalisation de l’ordre social par la cultivation du caractère intérieur de chaque individu et le respect des lois naturelles. Dans ces textes, on trouve la fascinante vision cosmique typique du confucianisme, dans laquelle les êtres humains coexistent avec toute chose, en profonde harmonie avec l’univers.
Extraits des Quatre Livres
- Les Analectes (論語)
« C’est en effet un plaisir d’acquérir des connaissances et, au fur et à mesure que l’on acquiert, de mettre en pratique ce que l’on a appris. C’est un plaisir encore plus grand lorsque des amis à l’esprit sympathique viennent de loin pour vous rendre visite. Mais c’est vraiment un homme sage et bon qui n’éprouve aucune colère, même lorsqu’il n’est pas remarqué par les autres. »
« Si vous êtes vertueux, vous ne serez pas seul. Vous aurez toujours des amis. »
« L’homme intelligent préfère l’agilité de l’eau, l’homme vertueux apprécie la stabilité des montagnes. L’homme intelligent est vif, l’homme moral reste calme. L’homme intelligent profite de la vie, l’homme vertueux cherche la longévité. »
« Lorsque vous faites une erreur, n’hésitez pas à la corriger. »
« Savoir ce que l’on sait et savoir ce que l’on ne sait pas, c’est comprendre. »
« L’homme noble n’a pas de raison de se battre. »
« Lorsque vous voyez une bonne personne, pensez à faire comme elle. Lorsque vous voyez une personne moins bonne, pensez à vous améliorer. »
- La grande étude (大學)
« L’objectif de la grande étude est de faire ressortir la puissance morale innée de notre nature, de gouverner le peuple avec bienveillance et de permettre à chacun d’atteindre sa bonté suprême. »
« Lorsque la volonté d’une personne est sincère, son esprit est droit. Lorsque son esprit est droit, elle s’améliore. Lorsqu’elle s’améliore, sa famille est en harmonie. Lorsque les familles sont en harmonie, le pays est en ordre. Lorsque le pays est en ordre, la paix règne dans le pays. »
- L’impartialité et l’invariabilité (中庸)
« Le mandat du Ciel d’un homme est appelé " nature ", agir en accord avec cette nature est appelé " Voie ", et se cultiver selon les principes de la " Voie " est appelé " enseignement ". »
« L’homme vertueux, en menant une vie simple et sincère, peut à lui seul contribuer à instaurer la paix et l’ordre dans le monde. »
« La nature est vaste, profonde, élevée, sage, infinie et éternelle. »
« L’accomplissement de grandes choses consiste à bien faire les petites choses. Les grands effets sont produits par de petites causes. »
- Mencius (孟子)
« La Voie dans laquelle les anciens ont surpassé toutes les autres, n’est autre que celle-ci : leur bonté s’étendait à tout ce qu’ils faisaient, et rien de plus. »
« Si je réfléchis sur moi-même et que je trouve que j’ai raison, alors même s’il s’agit d’une armée de cent mille hommes, j’irai de l’avant. »
« Je cultive bien ma droiture… La droiture d’un homme est ce qu’il y a de plus magnifique et de plus juste. Si nous la cultivons sans lui nuire, elle se répandra dans les quatre coins du monde. Cette droiture doit être en accord avec la Voie, sinon elle perdra sa force. »
« Le sens du souci des autres est le point de départ de la bienveillance. »
« La bienveillance, la loyauté, la courtoisie et la sagesse ne sont pas forgées en soi de l’extérieur. Ce sont nos qualités originelles. »
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