Selon les principes confucéens, pour réussir dans les affaires, il faut faire preuve de : « bienveillance, droiture, bienséance, sagesse et intégrité ».
Zi Gong, né en 520 av. J.-C., originaire de l’État de Wei, était l’un des dix disciples les plus remarquables de Confucius. Stable, érudit confucéen bien éduqué, homme politique exceptionnel, c’était un diplomate qui voyageait à travers le pays et un homme d’affaires prospère aussi riche qu’un roi. En tant que premier marchand confucéen de l’histoire chinoise, il est connu comme l’ancêtre de la pratique commerciale confucéenne.
Zi Gong fut ministre dans les États de Lu et de Wei. Lorsqu’il interagissait avec les dirigeants des États, à la fois en tant que confucéen et homme d’affaires, il montait dans une luxueuse voiture avec quatre chevaux et apportait de généreux cadeaux aux nobles seigneurs. Partout où il allait, il était traité avec beaucoup de respect. Les chefs d’État le recevaient en suivant les coutumes d’un hôte qui reçoit un invité, plutôt que celles d’un souverain face à son sujet.
Le talent commercial de Zi Gong
Zi Gong était l’un des meilleurs élèves de Confucius. Il était gai, enthousiaste, s’exprimant bien, plein d’esprit, perspicace et avait beaucoup voyagé. Il était doué pour les affaires et jouissait d’un héritage familial.
La ville natale de Zi Gong, Chaoge, a été la capitale durant la dynastie Shang pendant quatre générations et avait une solide réputation commerciale. Zi Gong est né dans une famille de marchands et avait un grand talent pour les affaires. Il croyait que si l’on avait un beau jade dans l’armoire, il fallait le vendre quand le prix était juste au lieu de le stocker pour toujours. Il a avancé la théorie selon laquelle « les choses sont précieuses par leur rareté », estimant que le prix d’une marchandise dépendait de l’offre et de la demande.
La conduite d’affaires dans ses voyages avec Confucius
Zi Gong aurait commencé à étudier auprès de Confucius à l’âge de dix-sept ans et aurait hérité de l’entreprise familiale à l’âge de vingt ans. Alors qu’il voyageait autour du monde avec Confucius, il mettait également en pratique ses compétences commerciales. Il prêtait attention aux affaires intérieures et diplomatiques de chaque État, aux coutumes locales et aux conditions du marché. Il tirait profit des échanges commerciaux en fonction des conditions saisonnières et des changements dans l’offre et la demande du marché.
Par exemple, un hiver, Zi Gong apprit que l’État de Wu préparait une expédition pour attaquer l’État de Qi. Il anticipa que le roi de Wu collecterait du coton et de la laine pour protéger l’armée contre le froid, ce qui entraînerait une pénurie de coton et de laine pour le peuple. Il s’arrangea pour acheter rapidement du coton et de la laine dans l’État de Lu, puis les expédia dans l’État de Wu. Comme prévu, les habitants de Wu étaient habillés de vêtements fins et souffraient du froid. Lorsque le coton et la laine de Zi Gong arrivèrent, on se les arracha immédiatement, et Zi Gong fit fortune.
Confucius a dit de Zi Gong : « il ne souhaitait pas servir le gouvernement mais plutôt s’engager dans les affaires, et il pouvait prédire avec précision la situation du marché à chaque fois ».
Dans les Archives du Grand Historien : Biographies des marchands (94 av. J.-C.), on peut lire que Zi Gong étudia avec Confucius, puis il devint fonctionnaire dans l’État de Wei et ensuite il fit des affaires entre les États de Cao et de Lu.
Quels principes Confucius a-t-il enseigné à Zi Gong ?
Si Zi Gong n’avait pas étudié auprès de Confucius, il aurait quand même été un excellent homme d’affaires, étant donné son talent, mais il n’aurait peut-être pas accompli tant de choses. Quelles vérités a-t-il apprises de Confucius qui lui ont valu d’être si exceptionnel et si prospère ?
La plupart des dialogues enregistrés entre Confucius et ses disciples dans les Entretiens de Confucius étaient ceux avec Zi Gong. Ce dernier, qui apprenait facilement, posait beaucoup de questions. Commençant par une question, il allait ensuite plus loin, incitant Confucius à donner des explications à plusieurs niveaux. Tout au long de l’ouvrage les échanges brillants entre les deux hommes sont empreints de sagesse et constituent une belle transmission au profit des générations ultérieures.
Un jour, Zi Gong a demandé à Confucius comment gouverner le pays. Confucius répondit : « Une nourriture adéquate, des armements adéquats et gagner la confiance du peuple, c’est tout. »
Zi Gong a demandé : « Si un objet doit disparaître, lequel des trois peut être abandonné ? »
Confucius a répondu : « Retirez l’armement. »
Zi Gong a demandé : « Si un autre élément doit être retiré, lequel des deux autres peut être supprimé ? »
Confucius répondit : « Enlevez la nourriture, car les gens meurent de toute façon depuis longtemps. Mais sans la confiance du peuple, l’État ne tiendra pas. »
Etant la clé de la bonne gouvernance d’un État, Zi Gong a reconnu que la confiance était également essentielle dans les affaires,
Confucius a dit : « L’homme supérieur valorise la droiture, l’homme inférieur valorise le profit ». Il soutenait que : « Un homme supérieur apprécie sa richesse et l’acquiert par des moyens appropriés. »
Zi Gong avait de nombreux atouts, mais il avait aussi des faiblesses. Il « aimait louer les forces des autres, mais ne pouvait supporter leurs défauts ». Confucius lui a rappelé trois fois dans les Entretiens de « pardonner ».
Zi Gong considérait le confucianisme comme une philosophie de vie à garder dans son cœur et à utiliser pour guider ses actions. Zi Gong traitait les gens avec respect, tenait parole, soignait sa réputation, ne faisait jamais de mal aux autres pour son propre bénéfice, fournissait des produits fiables et réalisait des profits modérés. Il s’est fait des amis partout selon la devise « l’harmonie est précieuse ».
Richesse, moralité et bienveillance
Zi Gong est devenu immensément riche et a probablement reconnu l’influence de l’argent sur les gens. Il posa à Confucius une autre question critique : « Que pensez-vous d’un homme pauvre mais pas flagorneur, ou riche mais pas arrogant ? C’est-à-dire, est-il suffisant qu’un homme pauvre évite la flagornerie et qu’un homme riche s’abstienne d’arrogance ? »
Confucius a satisfait ses attentes en disant : « C’est déjà bien, mais il vaut mieux être pauvre et heureux, ou riche tout en restant humble. »
Zi Gong, inspiré, posa la question suivante : « Est-ce comme le polissage constant du jade, en ce sens qu’un homme supérieur doit aussi améliorer constamment son état moral ? » Voyant qu’il avait une si bonne qualité d’illumination, Confucius, ravi, rétorqua : « Dans ce cas, je peux vous parler du Classique de la poésie (compilé par Confucius, 1100-600 av. J.-C.) ! »
Selon certains, Zi Gong a connu un grand succès dans les domaines de l’enseignement, de la politique et des affaires, il fut un modèle parmi les disciples de Confucius grâce à l’application de ce qu’il avait appris. Comme « les actions parlent plus que les mots », le succès de Zi Gong témoigne de la pratique confucéenne de la « bienveillance », qui sert de guide pratique pour tous les aspects de la vie tels que faire preuve d’humanité, diriger un pays et faire des affaires.
En fait, si l’on peut comprendre et pratiquer les cinq constantes du confucianisme, à savoir « la bienveillance, la droiture, la bienséance, la sagesse et l’intégrité », et continuer à améliorer son état moral comme on polit le jade, comment ne pas être respecté, digne de confiance et réussir dans les affaires ou dans toute autre entreprise ? Dans les générations suivantes, les hommes d’affaires qui ont admiré Zi Gong et embrassé son héritage ont été célébrés pour leur intégrité.
Rédacteur Gabriel Olamsaint
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