Pendant la Période des Printemps et Automnes, vivait un talentueux Premier ministre du royaume de Qi nommé Yan Ying. (Image : wikimedia / Attributed to Li Tang / Domaine public)
Pendant la Période des Printemps et Automnes, vivait un talentueux Premier ministre du royaume de Qi nommé Yan Ying. Sa sagesse et son sens de la stratégie lui ont valu un héritage durable en tant que conseiller et diplomate de premier plan dans le domaine de la politique. Cependant, à mesure que la nouvelle de ses compétences exceptionnelles et de son influence se répandait, le roi de Chu devint jaloux, craignant que son propre pouvoir ne soit éclipsé.
La sagesse triomphe de la jalousie d’un roi
Lorsque le roi apprit que Yan Ying allait effectuer sa première mission diplomatique dans le royaume de Chu, il s’adressa à ses conseillers en leur disant : « Yan Ying est connu à Qi comme une personne éloquente et persuasive. Maintenant qu’il vient à Chu, je veux l’humilier publiquement. Quel pourrait être, selon vous, un bon plan ? » Ils mirent alors au point un plan diabolique.
Yan Ying arriva comme prévu le jour dit, et le roi de Chu organisa un banquet en son honneur. Alors que l’ambiance était à la fête et que les boissons coulaient à flots, deux fonctionnaires arrivèrent, escortant un individu ligoté jusqu’au roi de Chu. Le roi fit semblant de ne pas savoir ce qui se passait et demanda : « Quel crime cette personne a-t-elle commis ? » Les fonctionnaires s’empressent de répondre : « Il vient du royaume de Qi et est venu dans notre royaume de Chu pour voler des choses ». Le roi de Chu se tourna pour regarder Yan, feignant la surprise, et dit : « Est-ce que tous les gens de Qi se plaisent à voler ? ».
Yan Ying avait déjà vu clair dans la comédie du roi et se leva. Il parla avec beaucoup de sérieux et de solennité, disant : « J’ai entendu dire que lorsque les orangers poussent au Sud de la rivière Huai, ils donnent des oranges. Mais lorsqu’ils sont transplantés au Nord de la rivière Huai, les fruits qu’ils produisent deviennent aigres et amers. Ils se ressemblent, mais leur goût est complètement différent. La raison en est la différence de sol et d’eau. Cette personne n’a pas volé à Qi, mais a appris à voler après son arrivée dans le royaume de Chu. Se pourrait-il que le sol et l’eau de Chu transforment les gens en voleurs ? » Les paroles de Yan Ying embarrassèrent le roi de Chu, qui ne put que forcer un sourire pour mettre fin à la discussion.
La sagesse et la vertu de Yan Ying ont fait de lui un diplomate hors pair qui a laissé un héritage durable. (Image : wikimedia /《歷代名臣像解》 / Domaine public)
Une diplomatie magistrale face aux tentatives d’humiliation
Peu de temps après, Yan Ying fut renvoyé à Chu pour une autre mission officielle. Le roi de Chu n’avait pas oublié l’humiliation subie lors du précédent banquet et cherchait toujours une occasion de se venger.
Sachant que Yan Ying était de petite taille, il ordonna d’ouvrir une petite porte à côté de la porte de la ville. Lorsque Yan Ying arriva, les gardes lui dirent d’entrer par la petite porte. Voyant cela, Yan Ying prit immédiatement la parole, d’un ton sévère : « Seuls ceux qui sont en mission au royaume des chiens entrent et sortent par des trous de chiens. Aujourd’hui, je suis un diplomate en mission auprès du royaume de Chu. Dois-je également passer par ce trou de chien ? » Les gardes n’avaient rien à répliquer et ne pouvaient que le regarder entrer en toute confiance dans la ville par la porte principale.
Lorsque Yan Ying rencontra le roi de Chu, celui-ci fit une remarque moqueuse : « Le royaume de Qi n’a probablement pas beaucoup de monde, n’est-ce pas ? » Yan Ying l’a rapidement corrigé en disant : « Rien que dans la capitale, 7 000 à 8 000 personnes vivent, et les rues sont bondées de piétons. Comment pouvez-vous dire que Qi n’a pas d’habitants ? ».
Après avoir entendu cela, le roi de Chu demanda encore d’un ton provocateur : « Puisqu’il y a tant de gens dans le royaume de Qi, pourquoi envoient-ils toujours quelqu’un d’aussi petit que vous pour être leur représentant ? ».
Yan Ying était préparé à l’impolitesse du roi et sourit en répondant : « Le principe de l’envoi de diplomates de Qi dépend de la situation du pays d’accueil. Pour les royaumes amis, nous envoyons des personnes compétentes. Mais si le roi du pays d’accueil est grossier et peu civilisé, nous envoyons des gens laids et sans talent. Je suis la personne la plus laide et la moins douée de Qi, c’est pourquoi on m’envoie toujours dans le royaume de Chu en tant qu’émissaire ». Avec ces mots, Yan Ying laissa une fois de plus le roi de Chu sans voix. Dès lors, le roi n’osa plus sous-estimer Yan Ying et le royaume de Qi.
Le comportement vertueux de Yan Ying influença les autres
Yan Ying, homme d’État sage et respecté, donna de nombreux bons exemples et s’attira l’admiration et les louanges de Confucius. Il porta la même robe de cérémonie pendant trente ans sans la changer. Bien entendu, la robe restait soignée car « les objets chérissent ceux qui chérissent les objets ». Lorsque vous accordez de l’importance à vos biens et que vous en prenez soin, ils vous récompensent par une longue durée de vie. En tant que Premier ministre, le fait d’avoir porté une seule robe pendant 30 ans toucha sa famille et influença tout le monde, y compris les fonctionnaires civils et militaires et le peuple. Ainsi, lorsqu’un ministre donne l’exemple de l’intégrité, il peut promouvoir une culture de l’intégrité dans l’ensemble de la société.
Yan Ying avait déjà vu clair dans la comédie du roi et se leva. Il parla avec beaucoup de sérieux et de solennité, disant : « Cette personne n’a pas volé à Qi, mais a appris à voler après son arrivée dans le royaume de Chu. Se pourrait-il que le sol et l’eau de Chu transforment les gens en voleurs ? ». (Image : wikimedia / Yug / CC BY-SA 3.0)
L’arrogance du cocher et la sagesse de sa femme
Le cocher de Yan Ying, le serviteur qui le conduisait, l’accompagnait quotidiennement au bureau. Chaque fois qu’il rencontrait quelqu’un, il levait la tête et adoptait une attitude fière. Pourquoi se sentait-il si fier ? Il conduisait pour le Premier ministre et affichait un air d’invincibilité. Pour utiliser une expression idiomatique, il « se gonflait d’un pouvoir emprunté ».
Plus tard, la femme du cocher, perspicace et consciente de l’importance de donner des conseils, décida de conseiller son mari. Un jour, elle le confronta et lui dit : « Je veux te quitter, je m’en vais ». Le cocher devint nerveux et demanda : « Que s’est-il passé ? Pourquoi veux-tu me quitter ? ».
Elle répondit en ces termes : « Tout le monde respecte Yan Ying pour sa sagesse et son humilité en tant que Premier ministre, mais toi, tu manques de vertu et tu te comportes avec arrogance. Je ne veux plus compter sur toi, je veux partir ». En entendant cela, le cocher se sentit honteux et dit à sa femme : « Je changerai ; ne pars pas, s’il te plaît ».
Yan Ying a gagné l’admiration et les louanges de Confucius. (Image : wikimedia / See page for author / Domaine public)
En réfléchissant à sa mauvaise attitude et à son comportement, et en les comparant à ceux du Premier ministre, qui restait toujours humble et vertueux malgré sa position élevée, le cocher finit par reconnaître ses fautes. Il fut capable de voir ses propres erreurs et de corriger son comportement. Il accepta les critiques de son épouse et changea son comportement à partir de ce moment-là.
L’héritage de Yan Ying est un bon rappel pour chacun d’entre nous. Lorsque nos actions et nos paroles sont vertueuses, nous devenons une source d’inspiration, encourageant les autres par l’exemple à adopter des qualités similaires dans leur propre vie. Nous créons ainsi un effet d’entraînement, répandant la bonté, élevant les autres et favorisant une société plus compatissante et plus éthique.
