L’écriture chinois et le Zhou Yi
La culture traditionnelle chinoise est également appelée culture divine. Inspirée de la sagesse des dieux, elle est reliée au Divin et dotée d’un sens profond, donc difficile à comprendre. Depuis l’antiquité, combien de philosophes et de sages chinois ont passé leur vie entière à étudier cette culture sans parvenir à comprendre pleinement sa connotation. En tant que véhicule et témoin de la culture divine, le chinois traditionnel est naturellement connecté au monde divin. Par conséquent, pour appréhender la culture chinoise, il faut en tout premier lieu en saisir les fondements : les caractères chinois. Sinon il est difficile de percevoir les vérités subtiles et merveilleuses qui se cachent derrière chaque idéogramme.
Cette série d’articles est une invitation au voyage au cœur de l’univers sans limite des idéogrammes les plus ancestraux au monde où de multiples secrets du ciel et miracles divins se dévoileront au fur et à mesure sur ce chemin de quête vers la vérité.
Dans ce chapitre, nous allons citer des exemples et explorer des origines et des mystères autour des huit trigrammes du Zhou Yi et de l’idéogramme chinois ainsi que leur lien.
Les huit trigrammes donnent naissance au Zhou Yi
Selon le Zhou Yi • Xi Ci (Volume I) (周易•系辭上) : « La stimulation et l’inhibition réciproques du yin et du yang, ainsi que l’agitation mutuelle entre les huit trigrammes, stimulent la vitalité de toutes les choses par l’énergie du tonnerre et de la foudre, et hydrate toute chose par le vent et la pluie. » Les huit trigrammes (八卦, ba guà) représentent la manifestation de toutes les choses du ciel et de la terre à un niveau plus élevé, de manière plus englobante, et sont divisés en huit Xiang (象, aspect ou état). Lorsque les huit trigrammes interagissent, c’est-à-dire lorsque les huit états interagissent entre eux, toutes sortes de mutations se produisent, donnant naissance aux soixante-quatre Xiang, soit les soixante-quatre hexagrammes, qui englobent le principe de toutes les choses dans le monde.
Chaque trigramme des huit trigrammes est un Xiang, qui ne se réfère pas spécifiquement à une chose précise, mais englobe toutes les choses, et ils sont dotés d’une connotation qui couvre un domaine plus large que les Xiang des soixante-quatre hexagrammes.
Voici un exemple : par exemple, le trigramme lí (离, ☲) peut représenter le feu, le soleil, la foudre, la lumière, les yeux, l’été, le sud, la civilisation, etc. Comme ce trigramme englobe différentes choses, il est impossible de les énumérer toutes, mais on peut à chaque fois choisir une chose ou une caractéristique représentative pour montrer l’aspect de ce trigramme et l’interpréter. Ici, nous allons nous pencher sur le trigramme lí (Foudre) et le trigramme zhèn (震, ☳, le Tonnerre) afin d’illustrer un phénomène concret.
Lorsque le trigramme lí (离, ☲) et le trigramme zhèn (震, ☳) se chevauchent de haut en bas, avec le lí en haut et le zhèn en bas, ils forment le 21ème hexagramme shì hé (噬嗑), appelé en chinois l’ hexagramme shì hé du Feu et du Tonnerre (火雷噬嗑, huǒ léi shì hé). Le terme « shì hé » signifie « les mâchoires supérieure et inférieure sont réunies, la mastication ».
Selon l’explication sur les hexagrammes du roi Wen de Zhou, le shì hé est favorable à l’utilisation des peines et à la rectification des décrets. Selon Confucius : « Le tonnerre et la foudre forment l’hexagramme shì hé, et d’après cet hexagramme, les rois défunts ont pu durcir les peines et rectifier les lois. »
L’interprétation personnelle de l’auteur de cet article est la suivante : si l’on prend la foudre pour incarner le trigramme lí (离, ☲) et le tonnerre pour le trigramme zhèn (震, ☳), alors que les deux trigrammes peuvent se chevaucher pour former l’hexagramme shì hé qui représente la scène où le tonnerre et la foudre apparaissent simultanément dans le ciel. Ce phénomène céleste indique que les cieux punissent les péchés de l’humanité, avertissent le monde et expriment la majesté du ciel. Les personnes malveillantes auront peur d’être frappées par le tonnerre lorsqu’elles verront cette scène. Par conséquent, les saints rois de la Chine ancienne, inspirés par le ciel, la terre et la nature, ont compris de ce phénomène qu’ils devaient utiliser des sanctions pour punir les maux, rendre leurs décrets clairs et établir la majesté du roi par la combinaison de la grâce et de l’autorité, afin que les méchants soient punis et les bons protégés, et que la voie juste sur la terre soit défendue.
Toujours selon le Zhou Yi • Xi Ci (Volume I) (周易•系辭上) : « Shennong (神農氏) a créé un système d’échanges commercial dans lequel les gens du monde rassemblaient les biens du monde et les échangeaient les uns avec les autres tous les jours à midi, chacun prenant ce dont il avait besoin et obtenant ce qu’il voulait, avant de se retirer, vraisemblablement en suivant l’aspect de l’hexagramme shì hé. »
Personnellement, j’aimerais en faire une autre interprétation : l’aspect du trigramme lí (离, ☲) représentent des choses comme la foudre, le feu, la lumière, le soleil, les yeux, la civilisation… et il est interprété comme la foudre ci-dessus dans le premier exemple, mais il est interprété comme la lumière ici dans ce deuxième exemple, alors que le trigramme zhèn (震, ☳) qui peut symboliser les choses telles que le tonnerre, le bouleversement, la dissuasion, le pied, l’est… est interprété ici comme la dissuasion.
Par conséquent, l’aspect de cet hexagramme peut être interprété dans l’exemple de la création du système commercial par Shennong comme suit : lorsque le tonnerre et la foudre apparaissent, le bruit du tonnerre secoue les dix directions de manière majestueuse, mais le bruit du tonnerre n’a pas l’attribut de la lumière, et la majesté sans lumière conduirait à la brutalité. De même, la lumière de la foudre illumine les cieux et la terre de manière très lumineuse, mais elle est dépourvue de l’attribut de la dissuasion, et sans dissuasion, la lumière conduirait à la faiblesse et à l’immoralité. Lorsque la foudre et le tonnerre apparaissent ensemble, ils se complètent mutuellement. Le tonnerre est lumineux grâce à la foudre, et la foudre est impressionnante grâce au bruit du tonnerre. Lorsque les deux sont réunis, la majesté et la lumière coexistent, symbolisant la combinaison de la grâce et de la dissuasion, qui suscite l’admiration et la crainte de tout être du ciel et de la terre, permettant ainsi d’atteindre l’harmonie et la perfection.
C’est à partir de l’hexagramme Shì hé que Shennong aurait compris ce principe, et il a demandé aux hommes de rassembler leurs biens afin de les échanger, chacun prenant ce dont il avait besoin avec le surplus des autres pour combler ses lacunes et complétant le besoin des autres avec ce qu’il excellait. Ainsi, les biens du monde se complétaient, les hommes obtenaient chacun ce dont ils avaient besoin, et l’harmonie parfaite était atteinte.
Bien sûr, le domaine couvert par l’hexagramme shì hé est très vaste, et ce qui est décrit ci-dessus ne donne que deux exemples. Chaque personne peut, selon sa propre compréhension, comprendre les principes de ce monde qui sont tous compris dans les hexagrammes. Si l’on comprend bien les connotations des soixante-quatre hexagrammes, on atteindra le domaine du divin, on pourra comprendre la raison de l’existence et de la mutation de toute chose dans le monde, connaître le passé et l’avenir.
La combinaison des autres trigrammes dans les huit trigrammes pour former les soixante-quatre hexagrammes utilise le même mécanisme et n’est pas répertoriée ici.
Les caractères chinois naissent des idéogrammes de la même façon
Le terme « écriture » (文字, wénzì) en chinois est un seul mot en chinois de nos jours, mais dans les temps anciens, « 文 » (Idéogramme, wén) et « 字 » (Caractère, zì) étaient deux concepts séparés. Le sens originel de «文 » (Idéogramme, wén) était « motif, texture », et le sens originel de « 字 » (Caractère, zì) était « grossesse, naissance » . Nous allons maintenant explorer le terme «文字» (wénzì) selon le mécanisme des huit trigrammes du Zhou Yi.
Dans l’ouvrage Zi Shuo (字說, Traité sur les Caractères chinois) du lettré Wang Anshi (8 décembre 1021 - 21 mai 1086) de la dynastie des Song du Nord, on peut lire : « Les caractères naissent des idéogrammes, tout comme une mère donne naissance à ses enfants, ce qui est identique au mécanisme de déduction des huit trigrammes qui donne naissance aux soixante-quatre hexagrammes, dont le son, la structure, le sens, etc. tous sont nés naturellement et non créés par la sagesse de simples mortels. »
Il est dit ici que les idéogrammes apparaissent d’abord, avant de donner naissance aux caractères. Et les idéogrammes donnent naissance aux caractères par le même mécanisme que les huit trigrammes donnent naissance aux soixante-quatre hexagrammes.
Xu Shen (v. 58 – 147), philologiste chinois de l’époque de la dynastie Han occidentale, a écrit dans son ouvrage Shuowen Jiezi (說文解字, Explication des idéogrammes et des caractères en chinois), le premier dictionnaire étymologique chinois : « Lorsque Cang Jie créa les idéogrammes et les caractères, ce qu’il avait créé de manière figurative était appelé "文 " (wén, idéogramme) et ce qui était né de la combinaison des wén les uns avec les autres était appelé " 字 " (zì, caractère). »
Ces documents montrent que «文 » (Idéogramme, wén), l’écriture la plus primitive, a surtout été créé de manière figurative. Cang Jie, dont les yeux divins sont comme la foudre, connaissait clairement toutes les choses du ciel et de la terre grâce à ses deux paires d’yeux divins qui diffèrent de ceux des gens normaux. Il a saisi le mystère de toutes les choses, puis a montré leurs images à l’aide de lignes simples mais divines en créant les idéogrammes. L’image ci-dessous montre le style d’écriture original des caractères chinois pour la lune, la montagne, l’eau et l’oiseau.
Jetons maintenant un coup d’œil à quelques exemples de génération de caractères chinois à partir des idéogrammes : par exemple, « 馬 » (Cheval, mǎ) et « 門 » (Porte, mén) représentent deux choses différentes, tout comme les deux trigrammes distincts des huit trigrammes qui symbolisent deux Xiang différents. Si on les combine en mettant le cheval dans la porte, un nouveau Xiang est né, à l’instar de la naissance des hexagrammes grâce au chevauchement des trigrammes. Le nouveau Xiang ainsi né est un caractère chinois « 闖 » (chuǎng).
Ce caractère ou cette image peut décrire : un cheval qui passe une porte, se précipiter, agir avec témérité, courir pour gagner sa vie, aller de l’avant, s’ouvrir une porte de sortie… Toutes ces significations sont les connotations associées au caractère « 闖 », englobant des milliers de choses, prenant la forme d’un cheval passant par une porte.
Un autre exemple est la combinaison de « 馬 » (Cheval, mǎ) et «又 » (Main droite en écriture ossécaille, yòu) . La signification originale de « 又 » est de saisir et de contrôler avec la main. En le combinant avec le cheval, on obtient un nouveau caractère appelé « 馭 » (yù) qui peut décrire : dompter un cheval, contrôler, asservir, gouverner, jouer avec… Le caractère « 馭 » s’est inspiré de la scène du contrôle d’un cheval.
Prenons l’exemple d’un autre caractère chinois « 馮 » (féng). Si l’on combine « 馬 » (Cheval, mǎ) et « 冰 » (Glace, bīng) qui était écrite comme « 仌 » dans l’écriture ossécaille et qui s’est ensuite transformée en « 冫 » (Deux gouttes d’eau), on obtient « 馮 » (féng). Le caractère « 馮 » signifie : un cheval qui traverse une rivière sur la glace, traverser une rivière à pied, un cheval qui court vite, compter sur, en vertu de …
De même, lorsque « 日 » (Soleil, rì) et « 月 » (Lune, yuè) sont combinés, on obtient « 明 » (Lumière, míng). Lorsque « 木 » (Arbre, mù) et « 木 » sont combinés, on obtient « 林 » (Bois, lín) ou « 森 » (Forêt, sēn). Et si l’on combine «人» (Humain, rén) et « 木 » (Arbre, mù), on obtient « 休 » (Se reposer, xiū)…Il s’agit ici du même mécanisme.
D’après les exemples ci-dessus, nous constatons que le mécanisme de la naissance des caractères chinois à partir des idéogrammes est similaire à celui de la naissance de soixante-quatre hexagrammes à partir de huit trigrammes, c’est le mécanisme de la « mutation ». Le mécanisme de la culture chinoise de la transmission divine est en effet similaire, ce qui est hors de portée de la sagesse des mortels.
Dans le Shuowen Jiezi (說文解字, Explication des idéogrammes et des caractères en chinois), Xu Shen a classé les méthodes de création des caractères chinois en six catégories, à savoir les pictogrammes (象形, xiàngxíng), les idéogrammes au sens strict (指事, zhǐshì), les idéogrammes composés (會意, huìyì), les idéophonogrammes (形聲, xíngshēng), les emprunts phonétiques (假借, jiǎjiè) et les dérivations (轉注, zhuǎn zhù).
Personnellement, je pense que cette méthode de classification n’est pas assez précise pour comprendre le mystère et le mécanisme des caractères chinois. En étudiant les caractères chinois anciens tels que l’écriture ossécaille, je pense que les caractères chinois sont en réalité la mise en pratique du Xiang (aspect ou manifestation), qu’ils ont été créés selon la logique de la « mutation ». Bien qu’il existe un grand nombre d’idéophonogrammes (形聲, xíngshēng) parmi les caractères chinois actuels, il n’existe pas de méthode de création des caractères par la combinaison d’idéogramme et de phonogramme.
Alors que toutes les écritures humaines connues à nos jours sont principalement phonétiques, les caractères chinois forment une trinité de sons, de formes et de significations. En plus d’utiliser la « forme » pour représenter l’aspect et exprimer le sens, les caractères chinois sont également capables d’utiliser la forme et le sens pour exprimer le son des caractères, ce qui est une caractéristique qu’aucune autre langue humaine ne possède, c’est pourquoi il existe un grand nombre d’idéophonogrammes (形聲, xíngshēng) parmi les caractères chinois.
Le caractère « 踵 » (Talon, zhǒng) en est un exemple. Ce caractère fait partie des idéophonogrammes (形聲, xíngshēng). Selon le Shuowen Jiezi, il a été créé par la combinaison d’idéogramme « 足 » (Pied, zú) pour sa forme et de phonogramme « 重 » (Lourd, zhòng) qui indique sa prononciation sans signification.
En fait, le caractère « 踵 » (Talon, zhǒng) n’est pas créé de cette manière. La signification originale de « 踵 » (Talon, zhǒng)) étant le talon. Lorsqu’une personne se tient debout, le poids de l’ensemble de son corps est essentiellement supporté par le talon, de sorte que « 重 » (Lourd, zhòng) est utilisé ici pour indiquer qu’il s’agit de l’endroit où le poids du corps est supporté. Puisque le talon fait partie du pied, le caractère « 足 » (Pied, zú) est donc utilisé ici comme radical et combiné avec « 重 » (Lourd, zhòng) pour donner naissance à « 踵 » (Talon, zhǒng).
En d’autres termes, les idéophonogrammes (形聲, xíngshēng) ne sont qu’une démonstration de trinité de sons, de formes et de significations des caractères chinois, et non une méthode de création de ces derniers. Au cours du développement des caractères chinois, l’écriture chinoise a subi plusieurs transformations majeures. Si nous comparons tous les caractères à leur écriture ossécaille la plus ancienne, nous pouvons voir leur aspect primitif et constater que l’écriture chinoise est basée sur la théorie de la « mutation », qui est la mise en pratique du Xiang (aspect ou manifestation).
Chaque caractère chinois constitue un Xiang (aspect ou manifestation), dont la connotation est si profonde et insondable qu’elle dépasse de loin l’entendement de l’homme moderne, car elle est liée aux divinités du ciel et de la terre et correspond au niveau élevé de l’univers.
Les mots chinois naissent des caractères et des idéogrammes par le même mécanisme
Sous la dynastie Han, il existait un livre appelé Jiao Shi Yi Lin (焦氏易林 , Yi Lin du Maître Jiao), également connu sous le nom de Yi Lin, qui comprenait seize volumes et avait été écrit par Jiao Yanshou, un célèbre maître de Yi Jing de la dynastie Han occidentale (206 av. J.-C. - 9 ap. J.-C.). Le Yi Lin est issu du Zhou Yi et servait principalement à la divination. Il se base sur les soixante-quatre hexagrammes du Zhou Yi, les combine et donne finalement naissance à quatre mille quatre-vingt-seize hexagrammes, qui ont une connotation plus spécifique et plus restreinte que les hexagrammes du Zhou Yi et sont plus faciles à comprendre et à appliquer.
Les huit trigrammes donnent naissance à soixante-quatre hexagrammes qui peuvent continuer à fusionner pour donner naissance à quatre mille neuf cent quatre-vingt-seize Xiang (aspect ou manifestation), ce qui correspond au principe de « mutation » dans la naissance, le développement et le changement de l’univers. Plus on va à la surface, plus les Xiang se concrétisent et se compliquent, et plus leur sens intérieur s’amenuise.
De même, après que les idéogrammes (wén) ont donné naissance aux caractères (zì), ils peuvent encore être combinés pour produire des mots et des phrases, dans lesquels le principe de la « mutation » est également présent.
Ce processus est en phase avec la naissance, le développement et le changement de l’univers tout entier, par conséquent il englobe tout. Une fois qu’un mot est fixé, sa connotation se réduit en conséquence, mais si on le décompose en idéogrammes ou caractères comme si on déchiffre le Xiang (aspect ou manifestation) des soixante-quatre hexagrammes en huit trigrammes, leur énergie peut être libérée.
Prenons l’exemple du mot chinois « 猶豫 » (Hésitation, yóu yù). L’« hésitation » est devenue une signification immuable du mot « 猶豫 » (yóu yù) aujourd’hui dans la langue chinoise. Nous allons maintenant le décomposer pour en comprendre le sens profond.
Selon le dictionnaire Kangxi, « 猶 » (yóu) est un animal ressemblant à un singe, avec un nez retroussé et une longue queue, et de nature méfiante. « 豫 » (yù) est un animal ressemblant à un éléphant, également de nature méfiante. Dans les temps anciens, la province du Henan en Chine était une région très peuplée d’éléphants, comme en témoigne l’écriture ossécaille de la dynastie Shang, et c’est la raison pour laquelle la province du Henan était appelée « 豫 » (yù). Il est également expliqué que « 猶 » (yóu) et « 豫 » (yù) sont tous deux de nature méfiante et incertains dans leurs avancées et leurs reculs, de sorte que les Chinois anciens appelaient les personnes méfiantes et indécises « 猶豫 » (Hésitation, yóu yù).
Après avoir décomposé les mots chinois, nous constatons qu’ils contiennent une grande quantité d’informations et d’énergie, ce qui est vraiment quelque chose de surprenant. Cependant, une fois qu’un mot est fixé et qu’un nouveau Xiang (aspect ou manifestation) est généré, le Xiang original (aspect ou manifestation) est réduit et la connotation initiale qu’il contient est scellée, ne pouvant plus être dévoilée.
Reprenons aussi le mot « 影響 » (Influence, yǐng xiǎng). À l’heure actuelle, nous savons seulement que le mot chinois « 影響 » (Influence, yǐng xiǎng) fait référence à l’effet produit par quelque chose. Cependant, si nous recherchons son origine, nous constatons que ce mot provient d’abord du Shangshu - Da Shun Mu, qui dit : « Suivre la Voie du Ciel est de bon augure, et s’en écarter est périlleux, tout comme l’ombre qui suit le corps, et l’écho produit par le son ». Il s’avère que « 影 » (yǐng) signifie l’ombre et « 響 » (xiǎng) signifie l’écho. Lorsque le corps bouge, l’ombre suit immédiatement, et lorsque le son est émis, il y a un écho immédiat en réponse, voici le sens original de « 影響 » (yǐng xiǎng).
Lorsque ce mot est divisé et compris de cette façon, nous avons immédiatement un sentiment différent à son égard, et lorsque nous utilisons ce mot, nous pouvons sentir sa vitalité, il n’est plus figé. Il s’agit d’un processus de décomposer un mot scellé afin de lui donner un nouveau regard à l’aide d’un Xiang (aspect ou manifestation) de niveau supérieur et de lui réinjecter sa connotation, afin de le faire renaître lentement de façon à ce qu’il émette une plus grande énergie.
Rédacteur Yi Ming
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