Le cloisonné est une ancienne technique d’orfèvrerie qui utilise l’art de la céramique et du métal. Bien que l’on pense qu’il soit originaire de l’Occident ou du Moyen-Orient, les artisans chinois sont bien connus pour avoir produit certaines des meilleures œuvres au monde dans l’art du cloisonné. Le terme est dérivé du mot français cloison, qui signifie « séparation ». Les artisans utilisaient des bandes de métal pour créer des cloisons à la surface d’un objet dans lequel l’émail était coulé.
L’histoire
Il existe en Chine, une légende intéressante sur la façon dont le cloisonné est devenu populaire. Au cours de la première année de la dynastie Yuan (1271-1368), un violent incendie s’est déclaré dans le palais impérial. Tous les trésors ont été endommagés. Cependant, un vase unique est resté intact. Les fonctionnaires l’ont offert à l’empereur, qui s’y est beaucoup attaché.
« L’empereur pensait que c’était un précieux cadeau offert par le(s) dieu(x). Il demanda à tous les artisans de la capitale d’apprendre la méthode de fabrication et de s’en inspirer. En conséquence, au départ, tous les cloisonnés appartenaient à la famille royale. Le cloisonné est devenu un art de la Cour et un élément important dans la culture royale chinoise », selon Tops China Travel.
Lorsque l’armée mongole Yuan a conquis l’Asie occidentale à la fin du XIIIe siècle, elle a fait entrer les célèbres émaux dans la région. On pense que les artisans qui ont été faits prisonniers ont contribué à la tradition de l’art du cloisonné en Chine. Dans son livre Ge Gu Yao Lun, l’auteur Cao Zhao mentionne le cloisonné comme étant une céramique « orientale » ou « musulmane ».
On pense que les artisans qui ont été faits prisonniers auraient contribué à la tradition de l’art du cloisonné en Chine. (Image : pschemp / wikimedia / CC BY-SA 3.0)
L’art du cloisonné a connu un renouveau majeur
Sous la dynastie Ming (1368-1644), le cloisonné en Chine a atteint son apogée. Sous le règne de l’empereur Jingtai, le cloisonné s’est fait connaître sous le nom de « jingtai bleu ». Les émaux de l’époque étaient généralement de couleur bleue. À cette époque, l’art du cloisonné a connu un renouveau majeur. Car les artisans ont commencé à utiliser de plus en plus la porcelaine blanche comme support de base.
« Cela combinait leur savoir-faire dans la fabrication de la porcelaine blanche translucide, légère et résistante très prisée à l’étranger depuis de nombreux siècles, avec la technique occidentale de décoration dans l’art du cloisonné. La porcelaine a résisté à la cuisson à haute température, nécessaire pour produire les couches d’émail de verre », selon China Highlights.
Pendant la dynastie Qing (1664-1911), la qualité du cloisonné se serait appauvrie. Cependant, les objets en or cloisonnés étaient très appréciés à la cour. Aujourd’hui, la combinaison de la technologie moderne et de la technique du cloisonné a permis aux artisans de créer des œuvres d’art très colorées.
Le processus de fabrication
La première étape du processus traditionnel de fabrication du cloisonné consistait à marteler le modèle dans lequel les pièces de cuivre étaient transformées en divers motifs et formes. Ces pièces étaient ensuite assemblées à haute température. Dans l’étape suivante, l’artisan courbait et pinçait le filigrane en cuivre pour obtenir de délicats motifs floraux, qui étaient ensuite collés dans des moules en cuivre. Ces derniers étaient chauffés à une température pouvant atteindre 900°C, ce qui raffermissait le métal.
Les artisans courbent et pincent le filigrane en cuivre en de délicats motifs qui sont collés dans des moules en cuivre. (Image : Capture d’écran / YouTube)
L’étape suivante était le remplissage avec l’émail. « Grâce à cette opération innovante, le cloisonné revêt une pellicule colorée. Des artisans spécialisés remplissent l’émail de treillis formés par des filigranes finement filés. Un seul remplissage ne suffit pas – les filigranes s’extrudent, et la surface est terne. Ils doivent faire fondre l’émail en poudre dans la fonderie à 800 degrés celcius, puis sortir l’objet et répéter le processus trois ou quatre fois », selon le Travel Guide China.
L’objet est ensuite poli afin de rendre la surface lisse. Les artisans avaient l’habitude de polir les œuvres environ trois fois en utilisant des techniques comme le charbon de bois et autre élément abrasif pour poncer. Dans la dernière étape, un décapage à l’acide était effectué pour éliminer les impuretés et les taches sur l’objet.
Rédacteur Swanne Vi
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