Les habitants de Canton de la dynastie Ming aimaient beaucoup la musique. Voici une photo de la musique de palais de la dynastie Tang. (Image : wikimedia / National Palace Museum / Domaine public)
Pouvez-vous l’imaginer ? Pendant la dynastie Ming (1368-1644), la musique était à la fois un art raffiné, étudié par les fonctionnaires érudits, et un élément nécessaire, profondément ancré dans la vie des gens ordinaires. Un homme ordinaire était susceptible de maîtriser un instrument traditionnel chinois. Un voyageur portugais à Canton a noté la prévalence de cet art à l’époque.
La popularité de la musique
Sous la dynastie Ming, les habitants de Canton aimaient beaucoup la musique et jouaient des instruments de musique. Non seulement la classe des érudits aimait jouer des instruments de musique et étudier la musique, mais les gens ordinaires de la ville aimaient aussi la musique. La musique était un élément essentiel de toutes les fêtes, de tous les festivals et de tous les divertissements quotidiens.
La popularité de la musique a conduit au développement des instruments de musique à Canton pendant la dynastie Ming, et la variété des instruments est devenue de plus en plus grande, qu’ils soient chinois ou étrangers.
En 1535, la 14ème année du règne de Jiajing, le onzième empereur de la dynastie Ming, La première version des archives générales du Canton indique que « les gens jouaient principalement du yueqin (月琴, un luth chinois ou guitare-lune), du huqin (胡琴, littéralement qin barbare), du pipa (琵琶, un luth chinois) et du sanxian (三弦, littéralement trois cordes) ». Les instruments décrits ici sont tous des instruments de musique traditionnels chinois.
La variété des instruments
En 1556, la 35ème année du règne de Jiajing, un Portugais, Cruise, est venu en Chine et a séjourné à Canton pendant près de deux mois. À son arrivée à Canton, Cruise a constaté que les habitants de la ville aimaient beaucoup la musique. Il a noté dans son journal que les habitants de Canton, à cette époque, aimaient la musique.
Il raconte que les habitants de Canton « jouaient de toutes sortes d’instruments lors des banquets et jouaient de toutes sortes d’instruments et chantaient » lors de la période du Nouvel An chinois.
« Les instruments dont ils jouaient ressemblaient à l’alto de notre pays, bien que moins bien fabriqué, avec des chevilles d’accord. Un autre était comme une guitare, mais plus petit, et un autre comme une contrebasse, mais plus petit ».
« Ils utilisent également un yangqin (扬琴) et un luth à trois cordes (三弦琴), ainsi qu’une cornemuse, semblable à la nôtre. Ils utilisent une harpe avec beaucoup de cordes en soie. Ils jouent avec leurs ongles, qu’ils gardent longs. Ils jouent très fort et en parfaite harmonie. Parfois, ils jouent de la musique avec une variété d’instruments, avec le son de quatre instruments différents qui résonnent ».
Les jeunes virtuoses
« Une nuit de lune, j’étais assis avec quelques amis sur un banc au bord de la rivière, devant notre pavillon, et des jeunes descendaient la rivière sur leur bateau en jouant de divers instruments. Nous avons aimé la musique et nous les avons invités à nous rejoindre ».
« C’étaient des jeunes gens pleins d’entrain, qui se dirigeaient vers nous dans leur bateau et qui ont commencé à accorder leurs instruments jusqu’à ce qu’ils aient la bonne tonalité. Lorsqu’ils commencèrent à jouer, ils ne jouaient pas en même temps, l’un d’eux commençait à jouer, un autre le rejoignait, et la musique présentait de nombreuses subdivisions, avec des arrêts et des continuités, la plupart du temps, ils jouaient en quatuor ».
« Le concert était joué par deux petits luths ténors, un grand ténor, une harpe qui accompagnait les autres instruments, parfois ils rajoutaient un luth à trois cordes, parfois un yangqin (扬琴, tympanon chinois) soprano. Mais ils n’ont jamais joué plus de deux morceaux, ce qui nous a donné envie de continuer à les écouter ».
Le récit de Cruise sur les instruments utilisés et joués par les Cantonais sous la dynastie Ming est un document extrêmement rare de l’histoire musicale de l’ancien Canton.
Dans son propre journal, Cruise déclare avec assurance qu’il « a été le premier Européen (et pendant longtemps le seul) à avoir consigné par écrit son appréciation de la musique chinoise ».
Rédacteur Simone Yang
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