La médecine chinoise a une longue histoire. Elle est l’une des sciences les plus mystiques de la Chine ancienne. De nombreux médecins célèbres dans le passé étaient des pratiquants dotés de capacités uniques. Certains avaient rencontré des moines dans les montagnes qui leur avaient enseigné des arcanes de l’alchimie ou des secrets médicaux extraordinaires avant qu’ils ne se lancent dans la médecine. Certains médecins célèbres étaient si doués qu’ils pouvaient prédire le destin de leurs patients.
Ces médecins maîtrisaient le pouls Tai Su, un type de diagnostic par le pouls permettant de prédire la fortune, le malheur, la vie et la mort d’un patient. Il s’agissait d’un art surnaturel en médecine et, sous la dynastie Ming (1368-1644), les médecins maîtrisant cette méthode de diagnostic ne manquaient pas.
Soigner les patients sans se soucier de son profit personnel
Zhang Rulin était originaire de Yishi (aujourd’hui comté de Linyi, province de Shanxi). Enfant, il étudia le confucianisme, puis la médecine, et devint assez célèbre dans la région. Lorsqu’il soignait les gens, il ne se souciait pas de ses gains et de ses dépenses et faisait de son mieux pour guérir ses patients.
Zhang Rulin maîtrisait parfaitement le pouls Tai Su et pouvait prédire le destin et même la date de décès d’un patient après avoir pris son pouls. Ses méthodes de diagnostic des maladies étaient uniques et précises.
En ce temps-là, il y avait un moine qui souffrait d’une fièvre estivale. Zhang Rulin le vit se laver la tête avec de l’eau et lui dit : « Dans un mois, vous aurez un mal de tête foudroyant. Il n’est pas trop tard pour prendre des médicaments maintenant ».
Malgré l’avertissement, le moine ne suivit pas le conseil de Zhang et il contracta un mal de tête un mois après. Plus tard, la douleur devint plus intense et insupportable, et le moine rendit visite à Zhang Rulin. Mais cette fois, Zhang Rulin lui dit : « Il est trop tard. Il est inutile de prendre des médicaments maintenant. Si vous pouvez endurer ce mal de tête cette année, vous serez rétabli l’année prochaine. Mais d’ici là, je crains que vous n’ayez des problèmes dentaires ».
Comme prévu, le mal de tête du moine disparut un an plus tard, mais toutes ses dents tombèrent.
Un autre cas fut celui d’un érudit confucéen qui attrapa la fièvre typhoïde et qui, des années plus tard, n’était toujours pas guéri. Zhang Rulin dit à sa famille : « Si ses symptômes s’aggravent, c’est bon signe, car cela signifie qu’il va guérir ». Peu de temps après, la maladie du savant s’aggrava. Sa famille s’inquiéta au point de demander à Zhang Rulin de le revoir.
Après s’être enquis du sommeil du patient et des symptômes de sa maladie, Zhang dit : « C’est une bonne chose. Ne prenez pas encore de médicaments ». Mais la famille insista pour que Zhang Rulin rédige une ordonnance. Zhang rédigea donc une ordonnance et dit : « Laissez-le transpirer ».
La famille pensa qu’il s’agissait d’une prescription secrète et l’examina immédiatement. Il s’avéra qu’il s’agissait d’une liste d’herbes médicinales courantes. Ils firent bouillir les herbes et firent boire le mélange à l’érudit. Il se mit rapidement à transpirer et se rétablit complètement.
Prédire le destin pour se préparer à sa propre mort
Lorsque Zhang Rulin eut 93 ans, il sut qu’il allait bientôt mourir. Il convoqua ses enfants et petits-enfants et leur dit : « Je mourrai un certain jour de l’année prochaine. Je suis en train d’écrire encore un livre de médecine, alors aidez-moi à terminer le manuscrit ».
Zhang Rulin leur demanda d’enregistrer sa dictée tous les jours. Il avait déjà terminé de nombreux manuscrits, mais il se souvenait de certaines informations manquantes et corrigeait certaines erreurs antérieures. Il disait souvent à ses enfants : « J’ai oublié quelques mots sur telle page dans tel volume, alors n’oubliez pas de les ajouter. Et n’oubliez pas de corriger les erreurs ici et là ».
La veille de son décès, il était en bonne santé et fort, et son visage avait une apparence jeune. Il invita les membres de son clan et ses amis à boire quelques verres, se remémora le bon vieux temps et passa toute la journée à bavarder. Après avoir expliqué ses affaires à ses enfants et remis sa tenue en ordre, le lendemain il ferma les yeux et s’en alla paisiblement.
Rédacteur Albert Thyme
Source : Famous Doctors of the Ming Dynasty Could Foretell Their Patients’ Fate (Part 1)
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