La fête de Laba (臘八), une fête traditionnelle chinoise, célébrée le 8ème jour du 12ème mois du calendrier lunaire, était pour les Chinois d’autrefois l’occasion de vénérer et d’adorer les dieux.
Signification du caractère « La »
Le mot « La » (臘) fait référence à la chasse aux animaux dans les champs pour vénérer les ancêtres. Il est également mentionné dans le Classique des rites (禮記) : « " La " signifie connexion, la connexion entre l’année passée et l’année à venir, d’où le grand rituel pour récompenser les mérites. »
Les rituels de La étaient auparavant des cérémonies ayant lieu à la fin de l’année pour vénérer les dieux et les déesses agricoles et prier pour qu’aucun désastre n’arrive au cours de l’année à venir. D’après le livre l’Histoire des Song (宋史, finalisé en 1345), les divinités étaient vénérées le jour de La.
Selon la Grande Encyclopédie impériale illustrée des temps passé et présent, éditée sous la dynastie Qing : « Le livre Guang Ya dit que " La " était appelé " Qing Si " sous la dynastie Xia (vers 2070 avant J.-C. - vers 1600 avant J.-C.), " Jia Ping " sous la dynastie Ying (ou Shang, 1570 – 1045 av. J.-C.) et " Da Zha " sous la dynastie Zhou (1045 av. J.-C. – 256 av. J.-C.). Si le terme " Jia Ping " est apparu de nouveau pour remplacer le terme " La " sous la dynastie Qin (221 av. J.-C. – 206 av. J.-C.), c’est dû à une chanson des immortels. »
Il semble que la 31ème année de son règne, l’empereur Qin Shi Huang entendit une chanson sur les dieux et les immortels. La parole, à la fin de la chanson, incita l’empereur à apprendre les arts des dieux et des immortels au jour de La (Jia Ping). Ainsi, l’empereur commença à chercher la voie de l’immortalité, et il remplaça le terme « La » par « Jia Ping ».
Le congee de la fête de Laba est né sous la dynastie des Song du Nord
Selon le Shiji, le jour de La, les gens se rassemblent pour fêter le passage à la nouvelle année. manger et boire, développant ainsi leur énergie yang, c’est pourquoi ce jour est appelé le Nouvel an. Aujourd’hui, les Chinois mangent du congee de la fête de Laba pendant cette fête et cette coutume remonte à la dynastie des Song du Nord (960–1127).
Dans son livre Rêves de splendeur de la capitale orientale, Meng Yuan Lao évoque l’effervescence du 12ème mois lunaire dans la ville impériale Kai Feng sous la dynastie des Song du Nord.
Pendant tout le mois, les marchés vendaient des fleurs de bouddha, des noix ainsi que d’autres fleurs et légumes. Pour les bouddhistes, Laba était le jour où le Bouddha Sakyamuni, le fondateur du bouddhisme, a atteint la voie de bouddha. Sous la dynastie des Song du Nord, le 8ème jour du 12ème mois du calendrier lunaire, de petits groupes de trois ou cinq moines ou nonnes chantaient le nom du Bouddha, déposaient dans une bassine sacrée une statue de Bouddha en or, en bronze ou en bois, la trempaient dans du parfum, l’aspergeant avec une branche de peuplier. Les grands temples organisaient des cérémonies de bain de Bouddha et offraient à leurs disciples du congee aux sept trésors et cinq saveurs, d’où le congee de Laba.
Les coutumes populaires du 12ème mois lunaire
Au cours de ce mois, les habitants profitaient à l’avance des lumières du festival des lanternes au temple taoïste du palais Baoshu à la Porte Jinglong, à l’est de la Cité impériale, où les lumières s’épanouissaient.
Les familles nobles organisaient une fête dès qu’il neigeait, sculptaient des lions de neige et décoraient leur maison avec des lanternes de neige, et passaient du temps avec leurs amis.
Selon l’Histoire des Song, le peuple de la dynastie Song fabriquait également de l’alcool, en utilisant des céréales telles que le riz long, le riz rond, le maïs, le millet et le blé par différentes méthodes en fonction du terroir de chaque région.
L’alcool appelé le « grand alcool », est produit au 12ème mois lunaire, distillé puis stocké pendant six mois jusqu’à ce qu’il s’adoucisse et mûrisse naturellement avant d’être vendu. Sa concentration en alcool est élevée, sa couleur et sa saveur sont fantastiques, il faut attendre près d’un an entre la production et la consommation et il est très cher.
Astuces pour prévenir les épidémies dans la dynastie des Song du Nord
À l’approche du Nouvel An lunaire, des affiches de dieux de la porte et des planches de protection en bois de pêcher étaient vendus sur le marché pour éloigner les mauvais esprits.
Pendant la dynastie Song, il existait également une bannière très populaire mais aujourd’hui perdue, pour conjurer les épidémies : la bannière « Tian Xing », à coller sur le fronton de la porte. « Tian Xing » signifie qu’il faut suivre le chemin céleste.
Dans la culture traditionnelle chinoise, qui repose sur la transmission divine, ces quatre caractères expriment la vénération du peuple de la dynastie Song pour les cieux et son engagement envers lui-même, en espérant que lorsque les cieux verront cette bannière, les vents et les pluies couleront sans problème, que les saisons seront paisibles et qu’aucun fléau ne s’abattra sur le peuple.
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