Saviez-vous que la Chine était un pays des bonnes manières, il y a plus de deux mille ans ? Explorons la culture de l’étiquette chinoise traditionnelle depuis la dynastie Zhou, et comment cette culture et l’esprit qui la sous-tend peuvent inspirer notre vie d’aujourd’hui.
La culture de l’étiquette chinoise ancienne depuis la dynastie Zhou
La Chine est considéré comme « le royaume des bonnes manières » depuis des milliers d’années et possède une profonde culture de l’étiquette, ou « Li » (禮), qui a atteint son apogée sous la dynastie Zhou il y a 3 000 ans. Le duc de Zhou a formulé les rites de Zhou, un système complet de rituels.
Dans la culture de l'étiquette chinoise, la connotation du « Li » est très riche, elle ne concerne pas seulement les étiquette et les rituels superficiels, mais aussi la révérence profonde des êtres humains pour l’univers et la nature, ainsi que la recherche de la vertu et de l’harmonie. Dans Les Entretiens de Confucius, ce dernier avertit son fils : « Si tu n’apprends pas les étiquettes et les rites, tu n’auras pas les bases nécessaires pour te fonder.» Quels sont alors les aspects spécifiques du « Li » ?
Parmi les « six arts » du confucianisme - les étiquettes, la musique, le tir à l’arc, l’équitation, la calligraphie et les mathématiques - les étiquettes sont classés au premier rang, ce qui indique clairement leur importance.
Dès leur plus jeune âge, les enfants chinois apprennent les normes de l’étiquette en matière d’habillement, de repas, de traitement des autres, etc. Même en mangeant, il faut avoir des étiquettes, comme c’est encore le cas aujourd’hui, ce que l’on appelle l’étiquette alimentaire. L’étiquette est un reflet important de la culture d’une personne.
Pour un pays, les étiquettes et les rites constituent son système sociopolitique, qui réglemente strictement l’ordre social et les relations de supériorité et d’infériorité. Les étiquettes réglementent également tous les comportements des dirigeants du pays et des nobles, et les rituels et cérémonies maintiennent la superstructure et coordonnent les diverses relations sociales, ainsi que les droits et obligations entre les personnes dans les mêmes milieux sociaux.
Dans l’ancienne cour chinoise, l’atmosphère de la cour impériale était solennelle, les fonctionnaires discutaient de politique de manière ordonnée et les discussions étaient menées de manière douce et élégante, et les rites et rituels étaient exécutés par l’empereur dans les quatre directions du pays entier.
Dans l’histoire de la Chine, trois ouvrages classiques sont consacrés à des étiquettes et rituels, à savoir Les Rites des Zhou (周禮), Le Livre d’étiquette et de cérémonie (儀禮) et Les Registres des rites (禮記). Dans ces livres, on peut voir que la conception du système de l’administration est également une partie organique du système rituel. En effet, le système de l’administration établi dans Les Rites des Zhou a servi de modèle aux institutions gouvernementales dans la Chine ancienne.
Pour les anciens Chinois, le « Li » incarnait également l’ordre des lois du ciel et de la terre dans la société humaine et étaient étroitement liés à la foi et à la moralité. Par conséquent, il était à la fois l’une des sources de l’ancien système juridique chinois et une partie importante de l’ancien système juridique.
Connotation et révélations contemporaines du « Li »
Le confucianisme traditionnel a abondamment discuté et développé le « Li ». La forme conceptuelle du rituel est inséparable de la « bienveillance » dans le système de pensée de Confucius (551-479 av. J.-C.). Ce dernier préconisait l’utilisation des rites pour apporter l’harmonie aux peuples et l’utilisation de la morale pour les éduquer. Il a brisé le principe selon lequel « les rites et les enseignements ne doivent pas être popularisés parmi les gens du peuple ».
Pendant la période des Royaumes combattants (403-221 av. J.-C.), Mencius considérait la bienveillance, la droiture, le « Li » et la sagesse comme les normes éthiques fondamentales, et l’essence du « Li » était « un cœur de l’humilité », qui est devenue l’une des vertus humaines.
Xun Zi (environ 316-235 av. J.-C.), un penseur chinois confucéen, attachait plus d’importance aux rites que Mencius. Il Xun Zi a écrit Le Traité des rites (禮論), dans lequel il parlait de l’origine et du rôle social des rites, estimant que les rites permettent à chacun dans la société d’avoir une position appropriée dans la hiérarchie de la noblesse, de l’ancienneté et de la richesse.
Au fur et à mesure que la société chinoise évolue et se développe, les rites sont constamment enrichis, modifiés et adaptés. Il y a plus de 3 000 ans, le duc de Zhou, un noble de la dynastie Zhou, a formulé des rituels qui se sont transformés en un système assez complet. Confucius a fait l’éloge des rituels Zhou, mais il n’a pas préconisé leur reproduction rigide. Dans Les Entretiens de Confucius, nous pouvons voir que Confucius comprenait que les rituels s’adaptaient à l’évolution de l’époque.
Les rituels et les étiquettes régissent le comportement et la morale des gens et élève leur critère esthétique. Les rituels et les étiquettes sont également un symbole de civilisation. Au lieu d’être une forme rigide de formalités, il s’agit plutôt d’une incarnation élégante de la beauté intérieure, qui crée des relations interpersonnelles harmonieuses et une vie sociale ordonnée.
Ainsi, le « Li » demeure toujours une source d’inspiration pour nous aujourd’hui : une personne qui connaît le « Li » est prévenante, douce, élégante, calme, ayant des paroles et comportements qui incarnent la beauté, ce qui ne peut être atteint par une décoration extérieure.
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