La compréhension de beaucoup de rois et dirigeants chinois les amenait à comparer le peuple à de l’eau et le gouverneur à un bateau : l’eau peut soutenir un bateau mais aussi le renverser. C’est la raison pour laquelle beaucoup de rois et de dirigeants encourageaient la liberté d’expression (广开言路, pinyin: guǎng kāi yán lù) pour mieux connaître les avis de leur peuple afin de mieux gouverner leur pays. Pour eux, les avis du peuple servaient de miroir pour leur révéler et leur renvoyer leurs propres erreurs et les aider à se rectifier. Grâce à cette philosophie, le peuple chinois a pu bénéficier d’une vie paisible et prospère sous différentes dynasties.
Durant la période des royaumes combattants (Ve siècle av. J.-C. à 221 av. J.-C.), ZOU Ji, un fonctionnaire du Royaume Qi a dit au Roi Qiweiwang : « Je suis conscient que je ne suis pas plus remarquable que Monsieur XU, mais mon épouse m’aime bien, mes concubines me craignent, et mes invités me réclament pour me témoigner leur admiration, ils me disent tous que je suis plus admirable que Monsieur XU. Aujourd’hui, le Royaume Qi mesure 1 000 Li et est composé de 120 pays, dans votre palais, vos concubines vous obéissent et vous aiment, tous vos ministres vous craignent, le peuple entier n’attend rien de votre part. D’après moi, tout le monde vous trompe ! » Le Roi Qiweiwang répondit : « Bien. » Et il ordonna : « Parmi mes ministres et mon peuple, ceux qui me critiquent en face recevront une grande récompense, ceux qui me critiquent par correspondance recevront une récompense moyenne, ceux qui me critiquent dans des lieux publiques et dont je peux entendre les critiques recevront une petite récompense. »
Rédacteur Caroline Daix
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