Confucius est souvent considéré comme le « parangon des sages » de la Chine, son enseignement est basé essentiellement sur la transmission de la culture traditionnelle. Il accordait une grande importance à la l'éducation, la formation et l'apprentissage des talents pour le perfectionnement personnel et le bien de la société. Tout au long de sa vie, Confucius n’était « jamais fatigué d’apprendre et jamais las d’enseigner aux autres ».
Son élève, Yan Hui, a déclaré : « Confucius est doué pour guider et inspirer les gens. » L’érudit Zhu Xi, de la dynastie Ming, a déclaré : « Le Maître enseignait aux gens en fonction de leurs talents. » Les histoires tirées des textes anciens révèlent comment Confucius a enseigné à différentes personnes dans différents contextes.
I. Soyez toujours aimable
Une conversation entre Confucius et ses élèves porte sur la façon de faire face à l’adversité.
Zi Lu a dit : « Lorsque les autres me traitent avec gentillesse, je les traite avec gentillesse, lorsque les autres me traitent avec méchanceté, je les traite avec méchanceté ». Confucius a commenté : « C’est la pratique des barbares qui n’ont ni droiture morale ni principes. »
Zi Gong dit : « Quand quelqu’un me traite avec gentillesse, je le traite avec gentillesse, quand quelqu’un me traite avec méchanceté, je le conduis vers la bonté. » Confucius a commenté : « C’est ainsi que des amis devraient se comporter les uns envers les autres. »
Yan Hui dit : « Quand quelqu’un me traite avec gentillesse, je le traite avec gentillesse, quand quelqu’un me traite avec méchanceté, je le traite avec gentillesse et je le conduis vers la bonté. » Confucius a commenté : « C’est ce que l’on devrait faire entre proches. Si vous pouvez l’étendre à tous et aborder chacun avec une véritable sincérité, vous traiterez vraiment les gens avec bonté ! ».
II. Conseils d’adieu
Zi Lu, un élève de Confucius, partait pour un long voyage et vint lui faire ses adieux. Confucius demanda : « As-tu besoin de quelque chose ou préfères-tu que je te donne un conseil ? » Zi Lu répondit : « S’il vous plaît, Maître, donnez-moi un conseil. »
Confucius dit : « Si vous ne pouvez pas être vigilant dans l’amélioration de vous-même, vous ne pourrez pas atteindre le but de vos aspirations. Si vous ne travaillez pas avec diligence et ne faites pas bien votre travail, vous ne serez pas efficace. Si vous ne traitez pas les autres avec sincérité et discernement, vous ne gagnerez pas leur confiance. Si vous n’êtes pas digne de confiance, vous ne pourrez pas attendre des autres qu’ils le soient et si vous ne faites pas preuve d’authenticité et d’humilité envers les autres, vous ne pourrez pas suivre les convenances et les rituels. Si l’on est prudent dans ces cinq domaines, on pourra se maintenir longtemps dans tout ce que l’on fait. »
III. Le « pays des trois vertus »
Un jour, Confucius passa par un lieu appelé Puyi que son élève Zi Lu avait gouverné pendant trois ans. Au moment où il entrait sur le territoire de Puyi, Confucius fit son éloge en disant : « Zi Lu a bien agi, en étant respectueux et digne de confiance. » Lorsqu’il arriva à la ville, Confucius le loua à nouveau, « Zi Lu a bien fait, il a été dévoué et indulgent. » Lorsqu’il arriva à la cour de Zi Lu, Confucius ne put s’empêcher de le louer à nouveau, « Zi Lu a fait du bon travail, il a été perspicace et déterminé. »
Son élève Zi Gong voyageait avec lui et, tenant les rênes dans ses mains, il demanda à Confucius : « Maître a loué trois fois Zi Lu pour sa bonté avant de le voir. Pourrais-je s’il vous plaît entendre ce qu’il a fait de bien ? »
Confucius répondit : « J’ai vu ce qu’il avait fait. Lorsque je suis entré dans son royaume et que j’ai vu les champs en ordre, les récoltes florissantes, les mauvaises herbes éradiquées et les cours d’eau entre les champs entretenus, c’était parce qu’il était respectueux, prudent et digne de confiance. Cela incitait le peuple à faire de son mieux. »
« Lorsque je suis entré dans sa ville, j’ai vu que les murs et les maisons étaient bien préservés, que les marchands étaient prospères et que les arbres étaient florissants. C’est grâce à son dévouement et à son indulgence que les gens se montraient attentionnés et non négligents. »
« Lorsque je suis arrivé à sa cour, la cour du palais était propre et ses gens étaient consciencieux et dévoués. C’est parce qu’il était sage et déterminé, et que ses décrets ne perturbaient pas le peuple. Il semble que la gouvernance bienveillante de Zi Lu ait obtenu des résultats remarquables. Même si je l’ai loué trois fois de suite pour son bon travail, comment aurais-je pu en dire assez sur toutes les bonnes choses le concernant ? ».
Plus tard, Puyi se fit connaître sous le nom de « Pays des trois vertus ».
IV. Gouverner, c’est remédier aux problèmes de la société
Zi Gong demanda à Confucius : « Lorsque le duc de Qi vous a demandé conseil sur la bonne gouvernance, vous avez répondu : " La bonne gouvernance consiste à économiser de l’argent. " Lorsque le duc de Lu vous a interrogé à ce sujet, vous avez répondu : " La bonne gouvernance réside dans l’éducation de ses sujets ". Lorsque le seigneur de Chu vous a interrogé à ce sujet, vous avez répondu : " La bonne gouvernance consiste à rendre heureux ceux qui sont proches et à faire revenir ceux qui sont loin. " Trois personnes ont posé la même question, mais vous avez répondu différemment, y a-t-il une explication à cela ? ».
Confucius répondit : « Car chaque homme a ses caractéristiques. Lorsque le duc de Qi régnait sur le pays, il construisait des pavillons extravagants. Lorsqu’il chassait, il gaspillait trop de terres. Il donnait en une matinée trois terres, qui pouvaient fournir mille chars. C’est pourquoi je lui ai répondu : Bien gouverner, c’est économiser de l’argent. »
« Le duc de Lu avait trois ministres puissants qui formaient un petit clan et rejetaient les autres ministres. Je lui ai donc répondu : Bien gouverner, c’est éduquer les ministres ».
« L’État de Chu a un grand territoire mais une petite capitale où le peuple se sent étranger. Personne ne veut s’y installer et y vivre. C’est pourquoi j’ai dit : " Bien gouverner, c’est rendre heureux ceux qui sont proches et faire revenir ceux qui sont loin. " J’ai traité trois situations différentes de différentes manières. »
Les Odes ou Poésies relatent : « Après une longue période de troubles et de deuil, le peuple n’a plus d’argent, mais aucun secours ne lui a jamais été apporté d’en haut. » Il s’agit d’une expression de tristesse pour les malheurs causés par l’extravagance et le gaspillage. Il est également écrit : « Ces méchants flatteurs sont toujours en train de calomnier ». Il indique les malheurs causés par les ministres perfides qui trompent le dirigeant. Il est dit aussi : « Au milieu de l’agitation, il y a le chagrin de la séparation et la douleur de la mort, où fuirons-nous ? » « C’est un soupir de désespoir devant le malheur causé par l’exode. En examinant ces trois scénarios, la gouvernance peut-elle aborder les différents défis de la même manière ? »
V. Cinq pratiques inquiétantes
Le duc de Lu a un jour demandé à Confucius : « J’ai entendu dire qu’il est peu favorable de construire une extension à l’est d’une maison. Est-ce vrai ? »
Confucius répondit : « Il existe cinq sortes de choses malencontreuses, mais ajouter des extensions à l’est d’une maison n’en fait pas partie. Il est peu favorable pour la famille d’abandonner les personnes âgées et de ne s’occuper que des enfants. Il est peu favorable pour une nation d’abandonner les sages et de nommer les indignes. Il est peu favorable pour les coutumes sociales que les vieux et les sages ne veuillent pas enseigner, tandis que les jeunes refusent d’apprendre. Il est peu favorable pour le monde que les hommes de talent et de vertu se retirent et que les fous sans sagesse ni vertu prennent le pouvoir. »
VI. Un homme supérieur est toujours prudent
Lorsque Zi Gong allait devenir gouverneur de Xinyang et qu’il était prêt à prendre son poste, il a fait ses adieux à Confucius, qui lui a dit : « Soyez diligent, soyez prudent et dirigez la production agricole selon les saisons naturelles. Ne volez pas, n’exploitez pas, ne recourez pas à la violence et ne dérobez rien à autrui. » Zi Gong demanda : « Maître, je suis votre élève depuis tout jeune, ai-je jamais commis un vol durant tout ce temps ? ».
Confucius a répondu : « Vous n’avez pas une compréhension profonde de cela. Remplacer une personne à la fois talentueuse et vertueuse par une personne sans talent ni vertu, c’est voler . Remplacer une personne talentueuse par une personne sans talent, c’est exploiter. Etre indulgent dans la gouvernance et dur dans la punition, c’est être violent. S’approprier toutes les bonnes choses pour soi-même, c’est le "vol " ».
« Le vol n’est pas seulement ce que l’on appelle généralement le vol de biens. J’ai entendu dire que les bons fonctionnaires suivent les décrets qui profitent au peuple, ceux qui ne sont pas bons déforment les décrets et font souffrir le peuple, c’est la racine du mécontentement public. »
« Il n’y a pas de meilleur moyen de rectifier la gouvernance que d’être juste, il n’y a pas de meilleur moyen de gérer les richesses et les biens que d’être honnête. L’intégrité et l’honnêteté ne changent jamais. Si vous cachez les forces des autres, vous enterrez les talents, si vous ne soulignez pas les défauts des autres en privé mais que vous vous calomniez à l’extérieur, il sera impossible de vivre en harmonie. Par conséquent, il n’y a aucun endroit où une personne moralement cultivée ne fera pas attention. Soyez strict avec vous-même et tolérant avec les autres afin de pouvoir utiliser votre vertu et votre sagesse au profit du peuple. »
Rédacteur Swanne Vi
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