Alors qu’en médecine moderne nous continuons à lutter contre l’inconnu, l’héritage des anciens guérisseurs chinois peut encore nous apporter des idées et une inspiration précieuses. (Image : kian2018 / Pixabay)
Le monde a été frappé par une épidémie si mystérieuse que, même après trois années de recherche en utilisant des instruments de précision, la médecine occidentale n’a pas entièrement compris sa toxicité, pas plus qu’elle n’a mis au point un vaccin ou des prescriptions efficaces. La médecine chinoise moderne n’a pas non plus hérité de l’essence et des subtilités des pratiques de la médecine traditionnelle chinoise des temps anciens.
Avec la perte de cet art ancien, les herbes naturelles, qui pouvaient autrefois guérir les maladies avec une seule dose, sont devenues inefficaces pour soigner l’épidémie qui tourmente les gens aujourd’hui.
Dans les archives médicales de la dernière dynastie chinoise, la dynastie Qing, on trouve encore des médecins qui transmettent les secrets de remèdes spéciaux et alternatifs contre les fléaux. Cet article raconte l’histoire de quelques-uns des nombreux médecins renommés de cette époque, révélant l’art profond et complexe de l’ancienne médecine traditionnelle chinoise.
Le Dr Wang An et ses pilules artisanales
Wang An, également connu sous son nom de courtoisie Shiping, était originaire du comté de Kaiyuan, dans la province du Liaoning. Né dans la pauvreté, il dut faire face à des difficultés supplémentaires en raison d’une affection du pied qui l’obligeait à utiliser des béquilles. Malgré ces difficultés, l’intelligence exceptionnelle de Wang An et son talent naturel pour l’apprentissage ne passaient pas inaperçus. L’instituteur de son village, reconnaissant un potentiel qui aurait pu rester inexploité en raison de la situation financière de sa famille, lui offrit une place à l’école sans frais de scolarité et lui fournit même des repas gratuits trois fois par jour.
Wang An était doué dans de nombreux domaines, mais il avait une affinité particulière pour la médecine. Un jour, il rencontra un médecin très compétent dans une pharmacie. Ce médecin était d’une grande force de caractère et transmit toutes ses connaissances médicales à Wang An sans aucune réserve.
Un jour, Wang An rencontra dans une pharmacie un médecin très compétent qui lui transmit toutes ses connaissances médicales sans réserve. (Image : kian2018 / Pixabay)
Wang An était doué pour l’acupuncture et obtenait des effets remarquables avec diverses pilules et médicaments à base de plantes qu’il avait mis au point. Par exemple, la pilule du dragon noir et la poudre Xuan Yang pour la gynécologie, ainsi que la pilule Bao Yuan, la poudre Gu Tong et la poudre Qing Fei pour la pédiatrie, permettaient de guérir efficacement les maladies. Même les épidémies délicates et imprévisibles pouvaient être traitées avec les pilules qu’il avait mises au point. Elles étaient faciles à distribuer et avaient des effets remarquables.
Au cours de la première année du règne de Tongzhi (1862), une épidémie se déclara autour de la Porte de Faku et d’innombrables personnes moururent. À cette époque, Wang An avait ouvert une pharmacie dans la région. Il ouvrit la porte de son officine et distribua gratuitement aux passants, jour après jour, la pilule Tai Gong et la pilule Bao Yuan qu’il avait lui-même fabriquées. Il sauva finalement d’innombrables vies. À la fin de l’année, lorsque l’épidémie se résorba, les groupes se succédèrent pour le remercier en personne.
Au cours des quatrième et cinquième années du règne de Tongzhi (1865-1866), les bandits et les voleurs sévissaient. La porte Faku, où vivait Wang, fut dévastée par les pillages. Après avoir pénétré dans la ville, les bandits semèrent la destruction dans leur sillage, brûlant et pillant, dans toutes sortes d’actions violentes. Cependant, après avoir entendu parler de la réputation de Wang An en matière de soins médicaux et d’aide désintéressée, ces bandits le respectèrent immédiatement et le regardèrent avec admiration. Plus tard, sous l’effet de la persuasion de Wang An, les bandits épargnèrent près d’une centaine de boutiques. Ils partirent avec un sentiment de triomphe, mais sans causer de destruction totale, préservant ainsi de nombreux propriétaires de magasins des ravages du pillage.
Quelques années plus tard, la pharmacie de Wang An se développa de plus en plus, mais dès qu’il avait un peu d’argent de côté, il aidait et soutenait les nécessiteux affamés de son entourage. Même à un âge avancé, il resta généreux. Après sa mort, ses descendants purent hériter de ses compétences médicales.
Le Dr Fan Pinduan soignait les épidémies avec des remèdes abordables
Fan Pinduan, connu aussi sous le nom de Zhicheng ou de Zhangfu, était originaire du comté de Zhongjiang, dans la province du Sichuan. Dès son plus jeune âge, il se plongea dans les classiques, les histoires et diverses œuvres littéraires. Il fit preuve aussi de remarquables talents d’écrivain. Intrigué par les textes médicaux anciens tels que le Huangdi Nei Jing, ou le Classique de médecine interne de l’Empereur Jaune, composé du Su Wen et du Ling Shu, il développa un profond intérêt pour la médecine. Il pensait que les compétences médicales étaient un moyen d’aider les gens avec bienveillance et, après des années d’études ardues des ouvrages médicaux, il s’engagea résolument sur la voie de la médecine.
Fan Pinduan pensait que les compétences en médecine traditionnelle chinoise étaient un moyen d’aider les gens avec bienveillance, face aux épidémies. (Image : zhugher / Pixabay)
Ne reculant devant aucun travail, Fan Pinduan se consacrait au traitement des patients. Même à l’âge de soixante et soixante-dix ans, il continuait à rendre visite aux personnes dans le besoin. Le jour, il marchait avec une canne et la nuit, il était soutenu par ses deux petits-fils. Il bravait toutes les conditions météorologiques sans hésiter. Il ne pensait qu’au bien-être de ses patients et ne voulait pas retarder leur traitement d’un instant. Estimé pour son éthique médicale et ses compétences extraordinaires, il jouissait d’un grand respect au sein de sa communauté.
Le Dr Fan était particulièrement doué pour traiter les épidémies. Un ami, qui devint plus tard gouverneur de Kaizhou (aujourd’hui dans le Guizhou), fit appel à lui lors d’une grave épidémie dans la région. Sans hésiter, Fan et sa famille se rendirent sur place et soignèrent les malades avec dévouement.
Ses prescriptions s’avéraient très efficaces, soulageant les souffrances des personnes infectées. Il formula même un remède économique, exhortant le gouverneur à en assurer la vente à un prix minimal, en particulier pour les familles à faible revenu. Cette solution abordable et efficace permit de sauver de nombreuses vies.
À cette époque, un homme nommé Bai tomba malade à cause de l’épidémie. Le docteur Fan trouva d’abord Bai dans un état stable, mais il fut averti de son décès le lendemain. Peu convaincu, le docteur Fan entra dans la maison de M. Bai, où il le trouva froid mais respirant encore. Rapidement, il demanda à la femme de M. Bai de lui administrer un médicament spécifique, l’assurant avec confiance que M. Bai se rétablirait. Fidèle à sa parole, M. Bai s’est rapidement réveillé, son état s’est amélioré de jour en jour et il a finalement été guéri.
Les connaissances et la sagesse de la médecine traditionnelle chinoise peuvent inspirer la médecine moderne
Ces histoires remarquables illustrent la profondeur et la sagesse de la médecine traditionnelle chinoise dans le traitement des épidémies. L’ingéniosité et la compassion de médecins comme Wang An et Fan Pinduan révèlent non seulement le pouvoir des remèdes anciens, mais aussi l’importance intemporelle de l’empathie et de la bienveillance dans la guérison. Aujourd’hui, alors qu’en médecine moderne nous continuons à lutter contre l’inconnu, l’héritage de ces anciens guérisseurs peut encore nous apporter des idées et une inspiration précieuses.
